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L’Éducation à la sexualité : les dessous du rapport de l’Inspection générale

Le rapport de l’IGESR sur l’éducation à la sexualité en milieu scolaire vient tout juste d’être rendu public plus d’un an après avoir été remis au précédent ministre de l’Éducation nationale. L’UNSA Éducation revient sur ce document exhumé du placard afin de comprendre les enjeux que soulèvent cette « éducation à » et qui, malgré la législation en vigueur, tarde à se mettre en place dans les établissements scolaires.

Un rapport qui dresse des constats dérangeants

Bien qu’obligatoire depuis 2001, l’éducation à la sexualité (EAS) peine à trouver sa place dans les écoles, collèges et lycées. En effet, la mise en œuvre des 3 séances annuelles se heurte à de réelles difficultés et cela quel que soit le niveau de la classe ou le territoire.

De fortes disparités selon les établissements

Le rapport met en évidence de fortes disparités dans le contenu de cet enseignement souvent jugé « sensible » dont les contours sont mal identifiés et diversement investi selon les académies ou les écoles et les établissements. En cause entre autres, la circulaire de 2018 qui, en essayant de synthétiser les choses, n’a pas permis une réelle appropriation de l’EAS de la part des équipes éducatives (voir à ce sujet nos 2 articles:

-L’éducation à la sexualité : entre intox et incompréhensions fantasmatiques, les dessous d’une circulaire qui fait parler d’elle.

-Circulaire sur l’éducation à la sexualité : une feuille de route très prudente!)

Le recours systématique aux intervenant.es extérieures une fausse bonne idée : une démarche d’actions et non de projets

L’absence de moyens horaires dédiés dans l’emploi du temps des élèves rend l’application compliquée. De nombreux établissements, par manque de moyens humains et de temps choisissent alors de confier l’EAS à des partenaires extérieurs institutionnels ou associatifs. Si ce recours répond bien à un besoin, il peut manquer de cohérence à certains égards. En effet, au-delà de la question de l’agrément des associations qui se pose parfois selon les territoires, le rapport souligne le manque d’accompagnement éducatif.En effet, ces interventions sont souvent mises en place de façon ponctuelle en dehors de toutes programmation et progression. Elles répondent à un besoin mais font davantage de l’information à la sexualité que de l’éducation. Elles sont ainsi rarement intégrées dans une perspective de projets, ce qui ne permet pas d’évaluer les acquis en ce domaine.

35 recommandations autour de 8 thématiques

Le rapport donne des pistes intéressantes de réflexion et passe en revue les enjeux de l’EAS. Il donne à voir de nombreuses ressources actualisées dont la communauté éducative peut s’emparer. Parmi ces principales recommandations, le besoin de cohérence autour de l’EAS afin de clarifier à la fois le cadre législatif et réglementaire mais également la nécessité d’intégrer l’EAS dans une politique éducative réfléchie. Mais tout cela doit être accompagné de la nécessaire formation de l’ensemble des professionnels de l’éducation pour accompagner les élèves.

L’UNSA Éducation rappelle que l’EAS est l’affaire de toutes et tous et que parce qu’elle contribue à la construction de la personne et à l’éducation des citoyen.nes, elle a toute sa place à l’école et ne peut se suffire d’une éducation de l’à-peu-près. Elle participe qui, plus est, au développement des compétences psychosociales définies par l’organisation mondiale de la santé (OMS) en 1993.

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