L’inspection générale s’intéresse à l’organisation de la première année du supérieur et confirme le manque de moyen des universités
Le rapport fait état de 19 recommandations que nous pouvons pratiquement toutes regrouper en 4 thématiques portant sur :
- les moyens nécessaires pour un meilleur encadrement et un meilleur suivi des étudiants (recommandations 1, 7, 12, 18 et 19)
- l’amélioration des dispositifs d’orientation et d’informations pour les étudiant·es et la rationalisation de l’offre de formation (recommandations 3, 6, 10, 11)
- la consolidation des liens entre l’enseignement secondaire et supérieur (recommandations 9, 15)
- l’organisation pédagogique (recommandations 5, 8, 14, 17)
Sans faire la synthèse exhaustive de ces travaux de l’IGENESR, nous souhaitons évoquer ici des points qui nous semblent être particulièrement importants et qui rejoignent des revendications portées par l’UNSA Éducation.
Premièrement, les inspecteurs démontrent avec force l’impact du sous-financement des formations universitaires comparées aux autres formations, notamment les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Ils proposent ainsi 4 scénarios visant à corriger les écarts d’investissements entre les différentes formations. Le premier scénario vise à aligner par le haut la dépense par étudiant entre toutes les disciplines de licence, autrement dit permettre aux licences en art, lettre, langue et sciences humaines et sociales de bénéficier du même financement qu’en sciences et techniques (+ 393 M€). Le dernier scénario, à la fois le plus ambitieux et sûrement le plus juste, repose sur un alignement de la dépense par étudiant en première année de licence ou de BUT (bachelor universitaire technologique) sur celui des CPGE. Ceci conduirait à un investissement supplémentaire estimé à 2,9 Md€. On peut cependant s’interroger sur la pertinence de limiter cette convergence de la dépense annuelle par étudiant à la seule première année de formation. En effet, comme le rapport le montre avec clarté, le taux d’encadrement et la proximité pédagogique jouent un rôle capital dans la réussite des étudiants, ce qui est valable au-delà de la première année de formation.
Ensuite, le rapport met également l’orientation au centre des enjeux de l’organisation de la première année de post-bac. Les inspecteurs pointent la fragilité des dispositifs d’orientation face au manque de moyens qui leurs sont consacrés et devant la grande complexité de l’offre de formation. Les recommandations portent donc sur la rationalisation de l’offre de formation au profit de sa lisibilité, de l’amélioration de l’information à destination des lycéens. Les inspecteurs rappellent également la grande hétérogénéité dans la mise en œuvre dans les lycées des 54h dédiées à l’accompagnement et à l’orientation. Ils l’expliquent par l’absence de moyens spécifiques et sanctuarisés à consacrer à ces heures. Les inspecteurs mentionnent aussi le manque de formation et d’information que réclament pourtant les personnels, notamment les professeurs principaux en charge de cet accompagnement.
Enfin, le rapport met également en avant le nécessaire renforcement des liens entre les formations Bac-3 et Bac+3 avec des mesures comme la facilitation de services d’enseignement partagé entre le lycée et le supérieur.
L’UNSA Éducation conseille évidemment la lecture complète de ce rapport. Si certains points et recommandations doivent être discutés, nous pouvons cependant partager une grande part des constats, au premier rang desquels le sous-financement des formations universitaires.