Nos expressions

Que la stabilité ne soit pas synonyme de continuité : un nouveau cap politique est indispensable !

Suite aux poussées de l’extrême-droite lors des élections européennes et du premier tour des législatives anticipées, le front républicain a réussi à empêcher l’accession du RN au pouvoir. Cependant, malgré ce soulagement, il faut se garder de crier victoire.

Le président de la République a refusé la démission du premier ministre et lui a demandé de rester en fonction. En cette période historique de la Vème République, marquée par une grande incertitude politique, l’UNSA Éducation et ses syndicats exhortent à ce que cette stabilité momentanée ne devienne pas une continuité déguisée.

Nous venons de traverser trois semaines d’une situation grave et exceptionnelle.

Demain, « empêcher » ou faire barrage ne suffira plus.

Suite aux poussées de l’extrême-droite lors des élections européennes et du premier tour des législatives anticipées, le Front Républicain a réussi à empêcher l’accession du RN au pouvoir. Cependant, malgré ce soulagement, il faut se garder de crier victoire. Les scores élevés de l’extrême-droite continuent de progresser à chaque scrutin, tandis que la méfiance, envers les partis de gouvernement s’intensifie. Cette tendance, observée en France comme dans de nombreux autres pays en Europe et dans le monde, appelle une analyse approfondie des causes et une action résolue.

Un changement de cap social et économique est impératif. Il incombe à ceux qui en ont la responsabilité de concevoir et de mettre en œuvre des politiques de justice sociale, de meilleure répartition des richesses et de solidarité.

En tant que représentantes et représentants des personnels, nous sommes déterminés à ne pas laisser l’avenir s’écrire sans nous ! L’UNSA Éducation s’engage dès à présent dans ce travail de reconstruction et invite tous les acteurs des secteurs de l’éducation, de la jeunesse, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la culture à se joindre à nous pour bâtir ensemble un avenir apaisé, plus juste, plus solidaire, plus humaniste et plus écologique.

Dans ce contexte, il s’agit plus que jamais de défendre et de promouvoir les services publics, garants de notre bien commun et de l’intérêt général. Nous devons leur donner les moyens de fonctionner de manière optimale pour toutes et tous, sur l’ensemble du territoire national, hexagonal et ultra-marin. Cela passe par une meilleure considération des agents, en améliorant leurs conditions de rémunération, leur qualité de vie au travail, leur formation et en reconnaissant leur professionnalisme.

Au travers des missions d’éducation, de formation et de recherche, il s’agit de permettre la réussite de toutes et tous, de renforcer l’apprentissage de la coopération et de l’entraide, de s’enrichir des différences et de rejeter toute forme de discrimination, pour construire et expérimenter les formes d’un mieux vivre ensemble.

L’UNSA Éducation et ses syndicats sont déterminés à agir dès maintenant en ce sens. Nous appelons à ce que les corps intermédiaires soient reconnus et respectés dans ce rôle social.

En effet, démocratie et démocratie sociale sont indissociables.

À l’annonce de la dissolution faite par le Président de la République, nos organisations ont pris leurs responsabilités pour empêcher la prise de pouvoir par le Rassemblement National.

Mais nos organisations avaient assumé leurs responsabilités bien avant cela. Elles l’ont fait en alertant sur la peur du déclassement des populations et des travailleurs, alors que la richesse opulente de certains reste intouchée. Elles ont relayé les difficultés exprimées par nos collègues face à la crise des services publics et de leur attractivité, tandis que les réformes successives, sous couvert de modernisation, ont dégradé la situation. Nos organisations se sont fermement opposées aux changements incessants des politiques éducatives, de jeunesse et d’enseignement supérieur, qui négligeaient les conditions de travail des agents.

Oui, nous avons pris nos responsabilités bien en amont, en dénonçant très tôt ce risque majeur de vouloir contourner le dialogue social.

Démocratie et démocratie sociale sont liées. Cela doit être respecté et même réhabilité afin d’éviter de devoir à nouveau miser sur le « faire barrage » lors des prochains scrutins.

Morgane Verviers

Secrétaire générale de l’UNSA Éducation

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