Circulaire sur l’éducation à la sexualité : une feuille de route très prudente!

Vous l’attendiez avec impatience et la voici enfin : cette circulaire tant attendue sur l’éducation à la sexualité est parue au BO du 13 septembre 2018.

Pourtant à sa lecture, on resterait presque sur notre faim…


L’Unsa Éducation avait déjà fait le point dans deux précédents articles :

L’éducation à la sexualité : entre intox et incompréhensions fantasmatiques, les dessous d’une circulaire qui fait parler d’elle.

Au-delà des polémiques et controverses : que dit réellement la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ?

Mais si cette circulaire était nécessaire en ce début d’année houleux sur la question, elle reste très insatisfaisante.

En effet, plusieurs points essentiels nous semblent manquants :

-L’égalité filles-garçons bien que présente comme un enseignement aurait dû être au cœur du dispositif.
Les termes vagues de «respect de soi et d’autrui» ne nous paraissent pas suffisants en la matière.

-L’homosexualité n’est jamais nommée.
Rien non plus sur l’identité sexuelle.
Il est simplement fait allusion à l’ « orientation sexuelle ». Les interrogations sur l’identité sexuelle fait souvent partie du passage de l’adolescence à l’âge adulte, et il est important de pouvoir répondre aux interrogations des élèves.

-L’apport des sciences sociales sont occultées
Elles comportent pourtant plusieurs travaux sur la sexualité et les identités de genre. Or, un champ supplémentaire «des études sociales et philosophiques, avec la construction sociale, philosophique et historique des identités» aurait permis d’aborder la question dans toutes ses dimensions.

-Les différents acteurs ne sont pas clairement identifiés. Et c’est une question où justement il serait important de montrer qu’il y a plusieurs intervenant.e.s ou partenaires possibles (infirmières scolaires, médecins scolaires…et bien d’autres encore)

Pour l’Unsa Éducation, cette circulaire était l’occasion de faire le point sur l’éducation à la sexualité et de balayer l’ensemble des inepties qui avaient pu voir le jour à ce sujet sur la toile dans le but d’inquiéter les parents.

Cependant, son côté policé risque de faire des mécontents. Mais surtout de ne pas permettre d’enrayer le mal qui a déjà été fait sur les réseaux sociaux, en laissant planer sur beaucoup de points une part d’ombre.

L’éducation à la sexualité est primordiale pour connaître son propre corps et celui d’autrui, pour respecter les filles et les garçons et pour vivre en harmonie dès le plus jeune âge sans violences ni stéréotypes.

L’Unsa Éducation accueille donc favorablement cette circulaire qui a le mérite de donner une feuille de route précise à tous les acteurs du monde éducatif. On peut regretter sa prudence trop circonspecte.
 

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Vous l’attendiez avec impatience et la voici enfin : cette circulaire tant attendue sur l’éducation à la sexualité est parue au BO du 13 septembre 2018.

Pourtant à sa lecture, on resterait presque sur notre faim…


L’Unsa Éducation avait déjà fait le point dans deux précédents articles :

L’éducation à la sexualité : entre intox et incompréhensions fantasmatiques, les dessous d’une circulaire qui fait parler d’elle.

Au-delà des polémiques et controverses : que dit réellement la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ?

Mais si cette circulaire était nécessaire en ce début d’année houleux sur la question, elle reste très insatisfaisante.

En effet, plusieurs points essentiels nous semblent manquants :

-L’égalité filles-garçons bien que présente comme un enseignement aurait dû être au cœur du dispositif.
Les termes vagues de «respect de soi et d’autrui» ne nous paraissent pas suffisants en la matière.

-L’homosexualité n’est jamais nommée.
Rien non plus sur l’identité sexuelle.
Il est simplement fait allusion à l’ « orientation sexuelle ». Les interrogations sur l’identité sexuelle fait souvent partie du passage de l’adolescence à l’âge adulte, et il est important de pouvoir répondre aux interrogations des élèves.

-L’apport des sciences sociales sont occultées
Elles comportent pourtant plusieurs travaux sur la sexualité et les identités de genre. Or, un champ supplémentaire «des études sociales et philosophiques, avec la construction sociale, philosophique et historique des identités» aurait permis d’aborder la question dans toutes ses dimensions.

-Les différents acteurs ne sont pas clairement identifiés. Et c’est une question où justement il serait important de montrer qu’il y a plusieurs intervenant.e.s ou partenaires possibles (infirmières scolaires, médecins scolaires…et bien d’autres encore)

Pour l’Unsa Éducation, cette circulaire était l’occasion de faire le point sur l’éducation à la sexualité et de balayer l’ensemble des inepties qui avaient pu voir le jour à ce sujet sur la toile dans le but d’inquiéter les parents.

Cependant, son côté policé risque de faire des mécontents. Mais surtout de ne pas permettre d’enrayer le mal qui a déjà été fait sur les réseaux sociaux, en laissant planer sur beaucoup de points une part d’ombre.

L’éducation à la sexualité est primordiale pour connaître son propre corps et celui d’autrui, pour respecter les filles et les garçons et pour vivre en harmonie dès le plus jeune âge sans violences ni stéréotypes.

L’Unsa Éducation accueille donc favorablement cette circulaire qui a le mérite de donner une feuille de route précise à tous les acteurs du monde éducatif. On peut regretter sa prudence trop circonspecte.