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Faire société, pas des économies

Alors que le débat politique se concentre largement sur la question budgétaire depuis plusieurs mois, la secrétaire générale de l'UNSA Education, Morgane Verviers, signe un éditorial dans le magazine trimestriel de notre fédération "éduc'mag" pour mettre en exergue les choix de société qui sont faits à travers les arbitrages budgétaires.

Depuis des mois, en préparation du budget 2026, le gouvernement martèle qu’il manque plusieurs milliards dans les caisses de l’État, et que la seule manière d’économiser serait de réduire les services publics, comme s’ils étaient une charge à alléger plutôt qu’un bien commun à préserver.

La France vit « au-dessus de ses moyens » : de nouveau cette année, le refrain nous est chanté avec des décisions budgétaires présentées comme des évidences techniques alors qu’elles traduisent des choix politiques. Réduire le nombre d’agents publics, dégrader les conditions de travail de nos collègues ou leur demander de faire plus avec moins : ce n’est pas une fatalité, c’est une orientation. Et le Premier ministre propose même un référendum pour la valider.

Pourtant, nous le rappelons, d’autres choix sont possibles. Ils existent. Ils sont documentés. Ils sont portés par des économistes, des associations, qui comme l’UNSA Éducation, répètent qu’une fiscalité plus équitable, la lutte contre les inégalités ou le réinvestissement dans les services publics ne sont pas des postures idéologiques, mais des nécessités collectives.

Oui, c’est là l’essentiel. Dans une société soumise à tant de tensions, les services publics, au service de l’intérêt général et du bien commun, sont indispensables. Les fragiliser, les désigner comme les responsables de la dette, envisager que l’on puisse réduire leur nombre et leurs missions est une aberration et un contresens social. Nous ne nous résignons pas à ce discours.

Il est temps de renverser la question : plutôt que de se demander ce qu’il faut couper, demandons-nous ce que nous voulons construire ?

À l’UNSA Éducation, nous affirmons cette autre vision. Pour que soit défendus et portées haut l’éducation, la formation, la recherche, la culture, les politiques de jeunesse et des sports — tout ce qui contribue à l’émancipation, et à faire du lien dans notre société. Cela coûte, bien sûr. Mais cela rapporte : en cohésion, en dignité, en avenir.

Tel est ce que nous défendrons tout au long de l’année. Sans naïveté. Avec lucidité sur les comptes publics certes, mais sans renoncement.

Morgane Verviers

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