Querelle familiale au FN : Le Pen père et passe
Le divorce annoncé et très médiatisé entre le père et la fille marque-t-il une rupture idéologique au sein du FN. Dans ses entretiens (presque) imaginaire le Canard enchainé prête ces propos à Jean-Marie Le Pen : « C’est plus compliqué. Pour qu’elle dédiabolise, il lui faut un diable. Je me dévoue ».
Stratégie délibérée ou non, cette scène de famille rend bien service à la présidente du parti d’extrême droite dans sa course à la respectabilité et au pouvoir.
Alors que les frontistes sont déçus de ne pas avoir réussi à remporter –au moins- un département et dans alors qu’ils s’activent dans la préparation des élections régionales –pour lesquelles, ils espèrent de brillants résultats, cet épisode est bienvenu.
Certes, il risque de déstabiliser, l’électorat traditionnel du FN –particulièrement en région PACA- mais c’est le prix à payer pour éviter qu’à 87 ans, le président d’honneur joue les troubles fête dans la montée de sa fille vers l’Elysée. C’est aussi la condition indispensable pour réfuter les accusations d’antisémitisme ou de pétainisme tout en ne changeant rien au programme du parti construit sur la préférence nationale et la haine des étrangers. C’est encore le bon moyen de laisser filer quelques affirmations chocs –dont le patriarche a la spécialité- sans réellement des démentir (sur la nationalisation récente -30 ans- du premier ministre, par exemple).
Les élus FN et apparentés ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. A la dénonciation des propos de Jean-Marie Le Pen, ils ajoutent le bilan de leur gestion. Une manière de minimiser l’impact d’un héritage à une querelle de courants et de –presque- faire croire que le FN est devenu un parti comme un autre.