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Première réunion avec la nouvelle ministre de l’éducation nationale : l’UNSA éducation rappelle ses priorités

Vendredi 17 janvier s'est déroulé le premier comité social d'administration en présence de la nouvelle ministre, Elisabeth Borne. L'UNSA éducation a mis en avant l'urgence de la préparation de la rentrée 2025, la situation à Mayotte et les attentes fortes en matières d'attractivité et de conditions d'exercice de nos métiers.

Madame la ministre d’État,

Monsieur le Président, Monsieur le Directeur général des ressources humaines,

L’UNSA Éducation souhaite aborder ce comité social d’administration en soulignant plusieurs enjeux urgents et fondamentaux qui concernent l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale et les conditions de fonctionnement de notre système éducatif. Certes, on peut convenir que les enfants ne poussent pas comme des poireaux, mais comme Rostand en son temps le fit dire à Cyrano : c’est un peu court ! Un certain nombre d’éclaircissements sur les orientations du gouvernement en matière d’éducation s’imposent et doivent désormais être connus.

Tout d’abord, il devient urgent de donner à l’ensemble des acteurs de notre système éducatif les moyens et les décisions indispensables à la préparation de la rentrée 2025. À ce titre, il est indispensable de disposer d’un périmètre stabilisé du schéma d’emplois.

Une autre question s’impose : groupes ou pas groupes au collège et surtout, sous quelle forme compte tenu du vide juridique né de la décision du conseil d’État d’annuler les textes « Choc des savoirs acte I ». La rentrée prochaine doit être préparée avec des informations fiables et des moyens pérennes. Cette interrogation, à ce jour sans réponse, nécessite des réponses claires tout comme il est indispensable d’identifier les moyens qui y seraient affectés, si d’aventures, vous souhaitiez les ressusciter ab initio.

Pour l’UNSA Education, des moyens sont indispensables pour aider à la réussite des élèves du collège. Il faut laisser aux établissements l’autonomie pour répartir leur moyens et utiliser leurs marges selon les besoins et les projets des établissements en s’affranchissant des orientations dogmatiques préalables imposés

L’introduction de groupes, comme elle a été faite préalablement, avec brutalité et sans ressources humaines et matérielles suffisantes, n’aura eu pour effet que de fragiliser davantage le système éducatif. Si Choc il y a eu, ce n’était pas celui qui était annoncé. Nous avons, en la matière, des arguments solides qui confirment que cette approche, dans sa forme actuelle, ne répond pas aux besoins réels des élèves et des enseignants Nous continuons à nous opposer avec fermeté avec la rigidité des groupes de besoins tels qu’ils étaient préalablement imposés.

Enfin, le ministère doit, en priorité, porter une attention toute particulière à Mayotte, éprouvée par une catastrophe naturelle sans précédent, un territoire où la reconstruction de l’Éducation est une urgence absolue.

L’UNSA Éducation insiste sur le fait qu’il est impératif de garantir stabilité, anticipation et sérénité, sans se précipiter dans des réformes nouvelles.

Pour L’UNSA Éducation, Il est en outre nécessaire de réfléchir aux clefs de répartition des moyens afin qu’ils répondent aux véritables enjeux de notre système éducatif. Parmi les priorités que revendique l’UNSA Education: la mixité sociale et scolaire, l’inclusion, l’avantage à l’enseignement publique et laïc. Les questions de mixité sociales et scolaires, souvent négligées, doivent être désormais au cœur des priorités.

Par ailleurs, notre système éducatif doit pouvoir être administrée dans des conditions dignes et efficaces, en disposant pour cela des moyens humains et matériels ad hoc. La qualité des outils doit être au rendez-vous pour éviter l’inflation de la bureaucratie qui ne fait que ralentir les actions concrètes sur le terrain et dégrader les réponses apportés aux usagers. Le rapport du sénateur Paccaud a mis en lumière la sous-administration de nos établissements, et alerté comme nous le faisons depuis fort longtemps sur l’état critique des services. Nous ne pouvons accepter l’état de sous-administration de notre ministère avec 6 agents dédiés pour 1000 agents, alors que d’autres ministère, comme celui de l’économie et des finances, bénéficient de moyens plus de 3 fois supérieurs. Il n’est plus concevable qu’une telle iniquité perdure au sein de la fonction publique d’’État. Une administration efficace passe par des moyens humains à la hauteur des enjeux et des outils fonctionnels et adaptés aux besoins.

Enfin, nous devons aborder une question pour laquelle notre organisation est demandeuse d’un accord, que nous espérons vous aurez le courage d’impulser : la qualité de vie et les conditions de travail des personnels. Le malaise généralisé des agents de l’Éducation nationale est palpable et largement documenté, notamment par l’enquête menée par A&I-UNSA pour les personnels administratifs.

Partout, les personnels souffrent d’une surcharge de travail, d’une pression constante et d’un manque de reconnaissance. Dans ce contexte, il est incompréhensible que des propositions de suppressions de postes soient encore sur la table. Il est plus que jamais temps d’envoyer un signal fort en revenant sur ces suppressions.

Le rapporteur du budget au Sénat lui-même a pointé le retard dans la rémunération des personnels de l’Éducation nationale, un retard qui est d’autant plus choquant que les attentes des professionnels sont légitimes et largement partagées.

Pour conclure, l’UNSA Éducation réaffirme qu’une politique éducative cohérente, respectueuse des personnels et des élèves, ne peut se baser sur des réformes précipitées et sans moyens. Il est nécessaire de prendre du recul, de stabiliser notre système et de faire en sorte que les agents de l’Éducation nationale bénéficient des conditions de travail dignes et des moyens nécessaires à l’exercice de leur mission.

S’atteler à ces défis majeurs est une urgence, d’autant plus que nous manquons cruellement de personnels. Il est nécessaire de s’atteler à des choix, certes couteux d’un point de vue budgétaire mais indispensables pour répondre aux problématiques salariales, prendre en compte les enjeux de mixité et d’inclusion et in fine chercher des solutions aux défis posés, Nous n’accepterons pas que nos collègues exercent dans des conditions qui continuent à se dégrader et dans un contexte où leur pouvoir d’achat continue à régresser.

Monsieur le Premier ministre et vous, madame la ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale avez affirmé votre volonté que l’Education soit la priorité. Il vous appartient de faire en sorte que les mots renvoient au réel à la suite des décisions que vous êtes amenés à prendre.

Nous restons disponibles pour nourrir ce dialogue et travailler à la construction de solution utiles pour nos collègues et dans l’intérêt du service public d’éducation.

Je vous remercie.

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