L’été de tous les musées

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est alors qu’il fait beau et chaud, en été, que la fréquentation — grâce aux vacances — des musées fait le plein. Il faut dire qu’il y en a pour tous les goûts: des beaux-arts aux sciences, de l’histoire aux arts et traditions populaires, des nationaux et des locaux…
Pour les vacanciers comme pour ceux qui ne partent pas, nombreux sont les musées qui proposent des animations. Essentiellement pour les enfants, mais pas uniquement, souvent l’ensemble de la famille est convié à participer au jeu, à la chasse au trésor ou à des parcours de découvertes insolites. L’idée est, bien entendu, d’attirer de nouveaux publics ou de fidéliser ceux qui connaissent déjà les lieux.

Les chiffres de fréquentation des musées et expositions semblent avoir battu des records ces dernières années. Il convient pourtant de relativiser ces données et d’analyser finement ce qu’elles révèlent. En effet, si 30% des Français vont une fois par an ou plus au musée, ils ne sont que 12% à fréquenter les structures proches de chez eux et 60% des visiteurs des grands musées parisiens sont des touristes étrangers. Ainsi la visite au musée demeure un acte exceptionnel, presque toujours collectif (famille, amis, groupes…), souvent lors d’un déplacement ou un séjour de vacances et — comme pour l’ensemble des fréquentations culturelles — davantage réalisée par ceux qui sont les plus proches de la culture (« dominane » ?): les cadres supérieurs et les enseignants.
Dans la conclusion d’une de ses études sur les pratiques culturelles des Français, Olivier Donnat s’interroge ainsi :

« Le musée n’est-il pas devenu le secteur de la vie culturelle où se pose avec le plus d’acuité la question de la cohabitation d’un public régulier et connaisseur et d’un public occasionnel et profane, autrement dit celle de la coexistence du rapport cultivé et du rapport spectaculaire à la culture ? »

Prendre en compte cette dimension, sortir de la seule politique patrimoniale et de conservation pour donner vie (animer) aux collections et aux lieux et rendre le public acteur de sa visite, est certainement une piste à explorer. Elle l’est de plus en plus dans de nombreux lieux. Elle est aussi au cœur de la réflexion de nombreux services éducatifs qui – tout au long de l’année- accueillent classes et groupes d’enfants, et cherchent à leur faire découvrir les musées et expositions autrement.

Denis ADAM,

le 17 août 2013

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Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est alors qu’il fait beau et chaud, en été, que la fréquentation — grâce aux vacances — des musées fait le plein. Il faut dire qu’il y en a pour tous les goûts: des beaux-arts aux sciences, de l’histoire aux arts et traditions populaires, des nationaux et des locaux…
Pour les vacanciers comme pour ceux qui ne partent pas, nombreux sont les musées qui proposent des animations. Essentiellement pour les enfants, mais pas uniquement, souvent l’ensemble de la famille est convié à participer au jeu, à la chasse au trésor ou à des parcours de découvertes insolites. L’idée est, bien entendu, d’attirer de nouveaux publics ou de fidéliser ceux qui connaissent déjà les lieux.

Les chiffres de fréquentation des musées et expositions semblent avoir battu des records ces dernières années. Il convient pourtant de relativiser ces données et d’analyser finement ce qu’elles révèlent. En effet, si 30% des Français vont une fois par an ou plus au musée, ils ne sont que 12% à fréquenter les structures proches de chez eux et 60% des visiteurs des grands musées parisiens sont des touristes étrangers. Ainsi la visite au musée demeure un acte exceptionnel, presque toujours collectif (famille, amis, groupes…), souvent lors d’un déplacement ou un séjour de vacances et — comme pour l’ensemble des fréquentations culturelles — davantage réalisée par ceux qui sont les plus proches de la culture (« dominane » ?): les cadres supérieurs et les enseignants.
Dans la conclusion d’une de ses études sur les pratiques culturelles des Français, Olivier Donnat s’interroge ainsi :

« Le musée n’est-il pas devenu le secteur de la vie culturelle où se pose avec le plus d’acuité la question de la cohabitation d’un public régulier et connaisseur et d’un public occasionnel et profane, autrement dit celle de la coexistence du rapport cultivé et du rapport spectaculaire à la culture ? »

Prendre en compte cette dimension, sortir de la seule politique patrimoniale et de conservation pour donner vie (animer) aux collections et aux lieux et rendre le public acteur de sa visite, est certainement une piste à explorer. Elle l’est de plus en plus dans de nombreux lieux. Elle est aussi au cœur de la réflexion de nombreux services éducatifs qui – tout au long de l’année- accueillent classes et groupes d’enfants, et cherchent à leur faire découvrir les musées et expositions autrement.

Denis ADAM,

le 17 août 2013