Analyses et décryptages

Le diplôme, condition d’un accès réussi au marché du travail

La toute récente enquête du Centre d’étude et de recherche sur les qualifications (Céreq) portant sur l’accès à l’emploi des jeunes diplômés 2017 est formelle : l’insertion professionnelle est plus favorable à ceux qui ont un diplôme et le taux d’insertion est proportionnel au niveau de diplôme obtenu. Mais l’origine sociale demeure un marqueur fort du niveau de sortie des jeunes diplômés.

A l’heure où l’apprentissage et les formations par alternance rallient de plus en plus de suffrages, l’étude du Céreq vient aussi nous rappeler une réalité qui ne ferait que s’accentuer ces dernières années : le niveau de diplôme conditionne de manière très importante l’accès au marché du travail.

L’obtention d’un diplôme demeure un objectif qui a tout son sens au regard des pratiques des employeurs et des entreprises qui misent d’abord sur les jeunes formés et diplômés.

Sur les 746.000 jeunes entrés dans la vie active en 2017, 78 % d’entre eux sont au moins bacheliers, tandis que 10 % de ces jeunes ont un CAP, un BEP, une mention complémentaire ou un diplôme équivalent de niveau 3. Les 12 % restants n’ont pas de diplôme, soit un peu moins de 90.000 jeunes.

La première leçon tirée par le Céreq est la persistance de l’origine sociale comme marqueur d’insertion dans l’emploi puisque 57 % des enfants de cadres sont diplômés du supérieur long contre 8 % pour les enfants d’ouvriers.

En étudiant plus précisément 9 parcours-types de jeunes, l’enquête note que les deux tiers ont un parcours d’insertion débouchant sur un CDD ou CDI avec une très forte proportion de jeunes diplômés du supérieur long (83%) pour seulement un jeune non-diplômé sur quatre. Pour le tiers restant, le Céreq évoque des parcours chaotiques avec des situations de sortie vers le chômage ; 16 % du total sont exclus de l’emploi, alors que la moitié de ces jeunes du tiers restant ne sont pas diplômés.

Pour ce qui est du niveau de diplôme, le taux d’emploi des bac + 5 est 2,3 fois supérieur à celui des non diplômés, soit une hausse de 0,3 point par rapport à l’enquête sur la génération 2010. La crise sanitaire, qui a particulièrement frappé les jeunes de cette génération, a été encore plus défavorable pour les non diplômés, finit de rappeler l’enquête.

Les résultats de cette étude viennent à point nommé à l’heure où s’ébauche la composition du futur gouvernement. Ils nous rappellent – et c’est inscrit dans notre mandat UNSA Éducation – la prépondérance de l’égalité pour tous face au diplôme et l’urgence de permettre à celles et ceux qui sont les plus en difficulté par rapport à l’institution scolaire de bénéficier d’un vrai parcours de réussite éducative, sociale et professionnelle, quelque soit la voie choisie.

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