Education de demain

« La décennie à venir soumettra notre système éducatif à des défis considérables. » Ces mots pourraient être ceux de la démarche que l’UNSA Education a entreprise avec le manifeste « Oxygène(s), pour une nouvelle société éducative et solidaire ». Pourtant, ils ne viennent pas de cette réflexion fédérale sur l’évolution sociétale et éducative. Ils ouvrent une réflexion similaire conduite par France Stratégie, qui –dans son projet 17-27 (comprendre 2017-2027)- pose la question des « priorités éducatives ».

Les enjeux éducatifs d’avenir sont importants, « sur le plan économique d’abord », en s’attachant « à transmettre des savoirs et des compétences qui permettront à chacun de faire face aux évolutions du travail, notamment celles que vont induire la transition numérique, le développement de la robotique et de l’automatisation, et l’émergence de l’intelligence artificielle. »


Mais ce sont aussi à la construction de « citoyens autonomes, partageant des valeurs communes leur permettant de vivre dans la même société, ainsi qu’une culture et un esprit critique les rendant aptes à comprendre le monde qui les entoure et à participer à sa transformation » que l’Education est indispensable.


Dans ce cadre notre système d’Education doit garantir « que les savoirs et les compétences essentiels pour l’avenir sont acquis par chaque jeune, pour assurer la cohésion et le niveau global élevé de qualification, de savoir et de culture dont notre société a besoin. »


Or -le constat est largement partagé et toutes les études le confirment- « le système éducatif français ne parvient aujourd’hui ni à tenir la promesse républicaine d’égalité et d’émancipation, ni à doter tous les jeunes des compétences nécessaires pour maintenir notre niveau de vie dans un contexte de compétition économique aiguisée. »


La France doit donc « impérativement se fixer, pour les dix prochaines années, des objectifs ambitieux, tant en matière de résultats d’ensemble que de réduction des déterminismes sociaux. »


A partir de ce bilan et de ces impératifs, France Stratégie propose plusieurs pistes d’action, dont :


– un travail sur la définition des objectifs assignés à l’École. En effet, au-delà de l’ensemble des missions confiées à l’école et qui s’ajoutent régulièrement, la commande paradoxale permanente de démocratiser le savoir pour tous tout en faisant émerger une élite, conduit automatiquement à privilégier la compétition, à renforcer les déterminismes sociaux et culturelles, à créer de l’échec scolaire.


– « un effort financier de la nation en faveur de l’éducation – de la petite enfance à l’enseignement supérieur – et sur sa répartition ». Car en effet, « la France investit moins dans l’éducation que les pays qui font mieux qu’elle sur les deux aspects (niveau global et équité sociale), notamment en ce qui concerne la scolarité primaire et préprimaire. De même, au niveau du supérieur, l’effort financier demeure en dessous des pays les plus performants ». Et l’équité entre les territoires n’est pas non plus respectée.


– le contenu des enseignements à chaque niveau et l’organisation du système éducatif qui doivent également être réinterrogés, car –et même avec des ressources financières accrues- la réussite éducative et l’insertion professionnelle dépendent d’une véritable évolution des modalités et de la gouvernance du système d’Education.

L’ancien commissariat au plan, insiste également sur les profondes transformations éducatives qu’entraine le numérique tant dans le rapport au savoir que dans les méthodes d’apprentissage et de transmission et revendique que « les innovations qu’il permet doivent faire l’objet d’expérimentations et d’évaluations rigoureuses pour en tirer le meilleur parti. »


Le 13 juin prochain, France Stratégie organise un débat sur ce sujet. Un appel à contribution est également ouvert. Forts du travail et des réflexions entamés lors de notre congrès national de Grenoble, l’UNSA Education y participera activement, car nous sommes également persuadés que l’Education de demain se construit aujourd’hui.


Denis ADAM, le 18 mai 2016
 

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« La décennie à venir soumettra notre système éducatif à des défis considérables. » Ces mots pourraient être ceux de la démarche que l’UNSA Education a entreprise avec le manifeste « Oxygène(s), pour une nouvelle société éducative et solidaire ». Pourtant, ils ne viennent pas de cette réflexion fédérale sur l’évolution sociétale et éducative. Ils ouvrent une réflexion similaire conduite par France Stratégie, qui –dans son projet 17-27 (comprendre 2017-2027)- pose la question des « priorités éducatives ».

Les enjeux éducatifs d’avenir sont importants, « sur le plan économique d’abord », en s’attachant « à transmettre des savoirs et des compétences qui permettront à chacun de faire face aux évolutions du travail, notamment celles que vont induire la transition numérique, le développement de la robotique et de l’automatisation, et l’émergence de l’intelligence artificielle. »


Mais ce sont aussi à la construction de « citoyens autonomes, partageant des valeurs communes leur permettant de vivre dans la même société, ainsi qu’une culture et un esprit critique les rendant aptes à comprendre le monde qui les entoure et à participer à sa transformation » que l’Education est indispensable.


Dans ce cadre notre système d’Education doit garantir « que les savoirs et les compétences essentiels pour l’avenir sont acquis par chaque jeune, pour assurer la cohésion et le niveau global élevé de qualification, de savoir et de culture dont notre société a besoin. »


Or -le constat est largement partagé et toutes les études le confirment- « le système éducatif français ne parvient aujourd’hui ni à tenir la promesse républicaine d’égalité et d’émancipation, ni à doter tous les jeunes des compétences nécessaires pour maintenir notre niveau de vie dans un contexte de compétition économique aiguisée. »


La France doit donc « impérativement se fixer, pour les dix prochaines années, des objectifs ambitieux, tant en matière de résultats d’ensemble que de réduction des déterminismes sociaux. »


A partir de ce bilan et de ces impératifs, France Stratégie propose plusieurs pistes d’action, dont :


– un travail sur la définition des objectifs assignés à l’École. En effet, au-delà de l’ensemble des missions confiées à l’école et qui s’ajoutent régulièrement, la commande paradoxale permanente de démocratiser le savoir pour tous tout en faisant émerger une élite, conduit automatiquement à privilégier la compétition, à renforcer les déterminismes sociaux et culturelles, à créer de l’échec scolaire.


– « un effort financier de la nation en faveur de l’éducation – de la petite enfance à l’enseignement supérieur – et sur sa répartition ». Car en effet, « la France investit moins dans l’éducation que les pays qui font mieux qu’elle sur les deux aspects (niveau global et équité sociale), notamment en ce qui concerne la scolarité primaire et préprimaire. De même, au niveau du supérieur, l’effort financier demeure en dessous des pays les plus performants ». Et l’équité entre les territoires n’est pas non plus respectée.


– le contenu des enseignements à chaque niveau et l’organisation du système éducatif qui doivent également être réinterrogés, car –et même avec des ressources financières accrues- la réussite éducative et l’insertion professionnelle dépendent d’une véritable évolution des modalités et de la gouvernance du système d’Education.

L’ancien commissariat au plan, insiste également sur les profondes transformations éducatives qu’entraine le numérique tant dans le rapport au savoir que dans les méthodes d’apprentissage et de transmission et revendique que « les innovations qu’il permet doivent faire l’objet d’expérimentations et d’évaluations rigoureuses pour en tirer le meilleur parti. »


Le 13 juin prochain, France Stratégie organise un débat sur ce sujet. Un appel à contribution est également ouvert. Forts du travail et des réflexions entamés lors de notre congrès national de Grenoble, l’UNSA Education y participera activement, car nous sommes également persuadés que l’Education de demain se construit aujourd’hui.


Denis ADAM, le 18 mai 2016