Carton rouge
En communication, il y a besoin d’expressions faciles et de clins d’œil… et le vocabulaire militaire ou sportif se prête idéalement à ce jeu des slogans chocs.
Mais en communication également, il n’y a pas de hasard, pas de cadeau, pas vraiment droit à l’erreur, surtout lorsque cette communication est politique, qu’elle se situe à la vielle d’élections peu attractives pour les électeurs et se place dans un contexte de forte tension.
Reprendre à son compte la campagne (ou tout du moins une partie) de ses prétendus adversaires, est non seulement ; malvenu, mais surtout contreproductif.
Ainsi donc en lançant sa campagne de « carton rouge », l’UMP vient de faire un inespéré cadeau au Front national.
Au mieux –comme ils le font à gorge déployée- les ténors du parti d’extrême droite se moquent d’un plagiat de la part d’un parti suiviste et dépassé.
Au pire, on peut y lire les mêmes ressorts, les mêmes références, les mêmes analyses de la situation politique… et donc une telle proximité; propice à entretenir la confusion.
Cela sera d’autant plus renforcé que la consigne UMP du « ni, ni » devrait être la règle là où le second tour verra s’affronter un candidat de gauche contre celui du parti frontiste.
Taper sur le PS avec un slogan emprunté au FN, puis refuser de choisir entre gauche et extrême droite, ça profite à qui ? Pour garder la métaphore footballistique, autant dire qu’il s’agit, politiquement, d’un coup pas très franc, à la limite du hors-jeu.