Rythmes : nous ne danserons pas au bal des hypocrites !
Alors que la pression monte autour de la réforme des rythmes, multipliant sans aucun recul les attaques et le catalogue des dysfonctionnements, l’UNSA Éducation ne s’associe pas aux complaintes de l’alliance de tous les conservatismes qui, par calcul politicien ou opposition systématique, veut avant tout affaiblir la mise en œuvre d’une nouvelle approche de l’Éducation, plus juste, plus bienveillante, plus partagée.
Pourquoi nous ne mêlerons pas notre voix aux gémissements souvent hypocrites de ceux qui veulent l’échec de cette réforme :
– Non par une naïveté excessive qui nous ferait ignorer les difficultés. Depuis le début du débat, nous avions dit que plusieurs points de vigilance devraient être pris en compte dont le déséquilibre entre les territoires, la nécessaire formation des animateurs, l’accompagnement des projets et des équipes. Mais nous avions aussi privilégié -comme beaucoup à l’époque qui semblent l’avoir oublié depuis- l’intérêt des enfants, du trop grand nombre d’heures de classe en trop peu de jours, du non-respect de sa chronobiologie, de la nécessité d’articuler les différents temps éducatifs scolaires et hors scolaires.
– Pas davantage pour soutenir mordicus le ministre de l’Éducation nationale avec qui nous aurions passé un quelconque pacte. Mais effectivement, nous soutenons la Refondation parce qu’elle permet de faire évoluer notre système d’Éducation afin qu’il soit davantage celui de la réussite de toutes et tous. Cela ne nous empêche en rien de regretter, notamment, qu’elle n’aille pas assez loin dans une approche éducative globale.
– Encore moins pour rejeter la responsabilité aux seules collectivités territoriales. Notre engagement dans l’appel de Bobigny, là encore comme d’autres qui depuis l’ont bien abandonné, nous place résolument du côté d’une Éducation partagée, articulée et co-construite, qui nécessite des moyens, de la formation pour tous les acteurs, un accompagnement des territoires par une action coordonnée des services de l’État (ex Jeunesse et Sports, Éducation nationale, Culture, politique de la Ville…) et s’appuyant sur les expertises des réseaux associatifs (des villes éducatrices, des mouvements d’éducation populaire…)
– Certainement pas parce que toute réforme venant de la gauche serait bonne à prendre et impossible à critiquer. Notre indépendance syndicale n’est plus à prouver. Mais nous croyons réellement que l’Éducation est un choix politique, un choix de société. Nous savons combien les attaques contre notre système d’Éducation ont été destructrices durant les deux mandatures précédentes. Nous savons aussi qu’elle sera le projet éducatif futur en cas d’alternance. Nous n’en voulons résolument pas.
Nous nous engageons donc pour la réussite de la réforme en cours avec les aménagements qui seront nécessaires et déjà se mettent en place pour ceux qui ont commencé cette rentrée. L’heure est à la construction de projets plus cohérents et mieux partagés pour ceux qui ont choisi une année supplémentaire pour réfléchir, et non pour s’opposer, en espérant repousser chaque année l’échéance.
L’UNSA Éducation reste mobilisée pour corriger les dysfonctionnements là où ils se présentent et diffuser et valoriser les bonnes pratiques.