Une refondation durable

Les grandes manœuvres pour les élections de 2017 n’ont pas encore vraiment débuté mais elles ne tarderont pas et déjà les candidats putatifs piaffent d’impatience d’en découdre et leurs écuries affinent arguments et stratégies.

Si l’affrontement se fera prioritairement sur les questions sociales, économiques et d’emploi, l’Education –et plus spécifiquement l’Ecole- seront très présentes, parce que depuis 3 ans elles marquent un véritable clivage politique et idéologique.

Le livre d’Alain Juppé, la publication du projet pour l’école de Debout la République, les échanges entre son conseiller Jean-Paul Brighelli et Floriant Philippot sont d’autant d’éléments qui mettent en évidence la place des enjeux éducatifs dans la construction de la société de demain.

Ainsi, peu à peu s’affichent clairement les positions des uns et des autres sur la politique scolaire et éducative qu’ils mettraient en œuvre s’ils arrivaient au pouvoir gouvernemental.

Or, le risque de cet affrontement, est de laisser penser que systématiquement ce qui est construit par les uns devra être défait par les suivants pour le remplacer par son contraire…rendant ainsi toute évolution impossible et toutes réformes inutiles.

Ceux qui auront refusé tout changement, au prétexte que les propositions vont trop ou pas assez loin, ont une importante responsabilité dans cette situation de blocage. Comment s’opposeront-ils demain aux projets portés par ceux avec lesquels ils sont aujourd’hui d’accord pour refuser les propositions gouvernementales ? Comment combattront-ils le recul éducatif alors qu’ils se sont, depuis des années, opposés à tout progrès ?

Notre démarche positive et combative est toute autre.

Pas moins que d’autres, nous voyons clairement les limites, les manques, les fragilités. Mais de ces verres à moitié vides, nous privilégions la moitié pleine. Si les premières pierres ne suffisent pas, elles sont la base indispensable pour aller plus loin, obtenir progressivement plus, construire dans la solidité et la durée.

Rythmes éducatifs, socle commun, plus de maître que de classe, programmes de l’école maternelle, liaison école-collège, nouveaux programmes, réforme du collège, ESPé, évaluation… sur chacun de ces dossiers l’UNSA éducation et ses syndicats sont sans cesse intervenus auprès des cabinets et des services ministériels. Sans opposition ou refus à priori, nous avons proposé des évolutions, fait bouger les lignes, obtenu des améliorations. Parce que nos apports se veulent constructifs, ils ont permis d’avancer… Pas toujours aussi loin que nous l’aurions voulu ou souhaité… Mais la base ainsi acquise rend possible le fait d’aller plus loin, plus tard.

Cet ancrage a le double but, d’enclencher le changement et de l’inscrire dans la durée. Tout d’abord initier l’indispensable transformation notre système éducatif, nécessaire à la réussite de toutes et tous et à la cohésion sociale, souhaitée par une majorité de professionnels et déjà mise en œuvre de manière expérimentale dans de nombreuses écoles et établissements. Ensuite lui offrir une pérennité, afin de permettre son appropriation par tous, son évaluation et donc son évolution.

Le drame de l’Education est que – sous la pression de ceux qui refusent les changements au prétexte qu’ils vont trop ou pas assez loin, mais surtout parce qu’ils ne veulent rien changer- les réformes ne peuvent se mettre en place. A peine décidées, elles sont dénoncées, remises en cause, abandonnées, puis remplacées par d’autres dont la durée de vie sera aussi courte. Cette inertie stérile est mortifère. Au bout du compte, elle ne sert qu’à ceux qui veulent affaiblir, marchandiser, privatiser l’Education.

S’inscrire dans l’évolution, s’appuyer sur de premiers acquis pour aller ensuite plus loin, construire par petits pas en impliquant tous les acteurs éducatifs concernés, c’est le choix de notre démarche, celle qui conduit à élaborer une refondation durable.

Denis ADAM, le 07 octobre 2015 
 

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Les grandes manœuvres pour les élections de 2017 n’ont pas encore vraiment débuté mais elles ne tarderont pas et déjà les candidats putatifs piaffent d’impatience d’en découdre et leurs écuries affinent arguments et stratégies.

Si l’affrontement se fera prioritairement sur les questions sociales, économiques et d’emploi, l’Education –et plus spécifiquement l’Ecole- seront très présentes, parce que depuis 3 ans elles marquent un véritable clivage politique et idéologique.

Le livre d’Alain Juppé, la publication du projet pour l’école de Debout la République, les échanges entre son conseiller Jean-Paul Brighelli et Floriant Philippot sont d’autant d’éléments qui mettent en évidence la place des enjeux éducatifs dans la construction de la société de demain.

Ainsi, peu à peu s’affichent clairement les positions des uns et des autres sur la politique scolaire et éducative qu’ils mettraient en œuvre s’ils arrivaient au pouvoir gouvernemental.

Or, le risque de cet affrontement, est de laisser penser que systématiquement ce qui est construit par les uns devra être défait par les suivants pour le remplacer par son contraire…rendant ainsi toute évolution impossible et toutes réformes inutiles.

Ceux qui auront refusé tout changement, au prétexte que les propositions vont trop ou pas assez loin, ont une importante responsabilité dans cette situation de blocage. Comment s’opposeront-ils demain aux projets portés par ceux avec lesquels ils sont aujourd’hui d’accord pour refuser les propositions gouvernementales ? Comment combattront-ils le recul éducatif alors qu’ils se sont, depuis des années, opposés à tout progrès ?

Notre démarche positive et combative est toute autre.

Pas moins que d’autres, nous voyons clairement les limites, les manques, les fragilités. Mais de ces verres à moitié vides, nous privilégions la moitié pleine. Si les premières pierres ne suffisent pas, elles sont la base indispensable pour aller plus loin, obtenir progressivement plus, construire dans la solidité et la durée.

Rythmes éducatifs, socle commun, plus de maître que de classe, programmes de l’école maternelle, liaison école-collège, nouveaux programmes, réforme du collège, ESPé, évaluation… sur chacun de ces dossiers l’UNSA éducation et ses syndicats sont sans cesse intervenus auprès des cabinets et des services ministériels. Sans opposition ou refus à priori, nous avons proposé des évolutions, fait bouger les lignes, obtenu des améliorations. Parce que nos apports se veulent constructifs, ils ont permis d’avancer… Pas toujours aussi loin que nous l’aurions voulu ou souhaité… Mais la base ainsi acquise rend possible le fait d’aller plus loin, plus tard.

Cet ancrage a le double but, d’enclencher le changement et de l’inscrire dans la durée. Tout d’abord initier l’indispensable transformation notre système éducatif, nécessaire à la réussite de toutes et tous et à la cohésion sociale, souhaitée par une majorité de professionnels et déjà mise en œuvre de manière expérimentale dans de nombreuses écoles et établissements. Ensuite lui offrir une pérennité, afin de permettre son appropriation par tous, son évaluation et donc son évolution.

Le drame de l’Education est que – sous la pression de ceux qui refusent les changements au prétexte qu’ils vont trop ou pas assez loin, mais surtout parce qu’ils ne veulent rien changer- les réformes ne peuvent se mettre en place. A peine décidées, elles sont dénoncées, remises en cause, abandonnées, puis remplacées par d’autres dont la durée de vie sera aussi courte. Cette inertie stérile est mortifère. Au bout du compte, elle ne sert qu’à ceux qui veulent affaiblir, marchandiser, privatiser l’Education.

S’inscrire dans l’évolution, s’appuyer sur de premiers acquis pour aller ensuite plus loin, construire par petits pas en impliquant tous les acteurs éducatifs concernés, c’est le choix de notre démarche, celle qui conduit à élaborer une refondation durable.

Denis ADAM, le 07 octobre 2015