Réorganisation des GRETA : l’UNSA Éducation demande un moratoire

La réorganisation des GRETA dans la région Centre Val de Loire suscite questionnements et inquiétudes. D’autant qu’elle connaît une accélération : son officialisation, prévue au 1er janvier 2025, a été avancée au 1er août 2024, afin que la nouvelle structure puisse prétendre à l’automne au label Eduform et à la certification Qualiopi, nécessaires à son fonctionnement.
Jusqu’à présent, chaque département compte un de ces groupements d’établissements publics locaux d’enseignement qui mutualisent leurs compétences et leurs moyens pour proposer des formations continues pour adultes, selon la définition officielle. Adossés sur des lycées supports, ils sont divisés en trois pôles : Berry pour l’Indre et le Cher, Cœur de Loire pour le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire, et Val-de-Loire pour le Loiret et l’Eure-et-Loir.
Avec la restructuration, la région compterait un GRETA sur le lycée support Voltaire, à Orléans, dans le Loiret, et des antennes dans chaque département. Ce qui nécessiterait de revoir les contrats de travail de tous les personnels. Si ceux déjà en poste ne devraient pas être concernés par une clause de mobilité, quid des personnels qui seront embauchés ensuite ?
Autre motif d’inquiétude pour l’UNSA Éducation : les conflits d’usage. La campagne de conventionnement entre les Établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) et les GRETA bat son plein. Néanmoins, les besoins des GRETA sont grands pour assurer leurs missions de formation, ne serait-ce qu’en termes de locaux, de supports techniques, de logiciels, pour ne citer que quelques exemples. Il est à craindre que dans certains établissements, cette cohabitation engendre des crispations sur les plannings de réservation de salles, accentuées par les répercussions du « choc des savoirs » et des groupes démultipliés à loger à la même heure dans des salles différentes. Pour ces mêmes établissements (collèges, lycées généraux et technologiques, lycées professionnels), l’accueil d’un public d’adultes en formation, avec un statut différent des élèves, pose également question en matière de sécurité ou de laïcité. Les tensions, à l’œuvre dans les lycées qui accueillent déjà des GRETA, ne pourront que s’accroître, et gagner d’autres établissements qui n’ont pas l’habitude de gérer une telle hétérogénéité de leur public. Avec quelles conséquences pour les chefs d’établissement ? Pour les personnels des établissements concernés ?
Face à tous ces motifs d’inquiétude, l’UNSA Éducation Centre Val de Loire, par la voix de sa secrétaire régionale, a demandé un moratoire sur cette restructuration. Le besoin de clarification est criant, pour les personnels des GRETA comme pour les EPLE qui vont accueillir ce nouveau public.