Communiqué de presse du SNIES-Unsa Grenoble
Nous alertons sur l’urgence de la situation et demandons une politique adaptée à la réelle situation dans les établissements scolaires et universitaires.
Depuis 2 ans, et le début de cette crise sanitaire, nous, infirmier·es de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur répondons consciencieusement aux besoins des directions, des équipes pédagogiques, des élèves et de leurs familles, au détriment de nos missions principales.
Conseils en santé, mise en œuvre des protocoles, identification et appels aux cas contacts à la place de l’assurance maladie, déploiement des tests antigéniques, salivaires, des auto-tests… dès lundi 3 janvier au matin, et sans aucun répit, nous étions sur le pont, pour gérer une situation intenable, parfois même jusqu’à 21 heures dans les internats.
En première ligne, nous sommes les seuls personnels de santé présents quotidiennement dans les établissements pour agir face à la crise, tout en prenant en charge les maux habituels des élèves, et l’impact massif de la crise sanitaire sur leur santé psychique. Tout ceci sans aucune reconnaissance pour notre engagement, avec notre exclusion du Ségur de la santé.
L’Éducation nationale, dans son ensemble, est mise en tension par le décalage entre les annonces du gouvernement et les réalités du terrain. Nous demandons :
Des moyens humains : les 1700 médiateurs « Lutte Anti Covid » recrutés ne suffissent pas face à l’ampleur de cette crise, les infirmier·es sont submergé·es. Les familles ont besoin
d’explications sur ce protocole, et la conduite à tenir. Le nombre d’élèves positifs ou cas contacts à prévenir est exponentiel.
Du matériel et des locaux adaptés : nous demandons des moyens pour que le personnel infirmier soit protégé. Des masques FFP2, des blouses à usage unique, des locaux aérés et adaptés à l’ampleur du nombre d’accueils à l’infirmerie, des remplacements pour les personnels d’entretien malades, des auto tests en nombre suffisant…
Une indemnité d’engagement COVID : pour valoriser l’investissement sans faille des personnels infirmiers de l’École, qui ne sont pas en service hospitalier, mais qui ne déméritent pas pour autant dans la lutte contre cette pandémie mondiale.
Un protocole viable : les consignes doivent être adaptées à la réalité, et communiquées clairement et directement aux personnels, non pas la veille au soir sur un plateau de télévision. Il faut pouvoir décider de fermer temporairement une classe et parfois une école ou un établissement quand c’est nécessaire.
Il est temps d’entendre les centaines de milliers de femmes et d’hommes qui ont fait tenir l’École dans cette crise exceptionnelle et qui sont aujourd’hui au bord de la rupture.
Nous appelons à la grève le jeudi 13 janvier 2022.