Santé mentale des agents : l’employeur face à ses responsabilités !

État de santé mental des agents : l’employeur doit faire face à ses responsabilités après l’annonce de nouveaux chiffres inquiétants. En effet, la dégradation de la santé mentale depuis le covid ne concerne pas que les élèves. Les personnels sont aussi concernés. Le baromètre 2024 de l’Unsa Éducation auxquels 50000 agents ont répondu donne des statistiques préoccupantes.

La santé mentale un concept complexe et méconnu  

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé mentale est « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à sa communauté ».

Elle est influencée par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux, et peut fluctuer en fonction des expériences de vie. Santé Publique France identifie trois dimensions clés :

  • La santé mentale positive représente un état d’équilibre psychologique où l’individu s’épanouit, qui lui permet de faire preuve de résilience et d’entretenir des relations interpersonnelles satisfaisantes.
  • La détresse psychologique réactionnelle est une réponse normale à des événements de vie difficiles (symptômes d’anxiété, de tristesse ou de colère), mais pouvant évoluer en trouble persistant nécessitant de l’aide.
  • Les Troubles psychiatriques, affections de gravité variable nécessitant des soins médicaux, souvent exacerbées par des problèmes liés au travail (manque de soutien, conflits, perte de sens).

Une grande partie de ces indicateurs de la détérioration de la santé mentale des agents se retrouvent dans le baromètre 2024 de l’Unsa éducation

2024 des chiffres alarmants !

Les résultats du baromètre UNSA 2024, recueillis auprès de 50 000 agents, révèlent une détérioration marquée de la santé mentale des personnels de l’éducation

Les résultats mettent en lumière plusieurs facteurs de risque liés à la santé mentale des agents, notamment :

  • Manque de reconnaissance : La culture organisationnelle tolérant des comportements négatifs, ainsi qu’un soutien limité de la part des collègues et d’un encadrement souvent autoritaire, aggravent le sentiment d’isolement. Le sentiment de manque de reconnaissance a ainsi augmenté de 10 points pour atteindre 67%.
  • Charge de travail excessive : Le pourcentage d’agents préoccupés par leur charge de travail est passé de 42,5% en 2017 à 50,4% en 2024, témoignant d’une intensification des attentes et d’un rythme de travail souvent insoutenable.
  • Incompatibilité entre exigences professionnelles et familiales : Les horaires prolongés et rigides, souvent incompatibles avec la vie sociale, créent un climat de stress permanent. 46,4% des répondants souhaitent une amélioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

Au final, interrogés sur leurs attentes, 58% des répondants placent l’épanouissement au travail comme priorité, suivi de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle (43%). A souligner que le baromètre ne traiter pas des problèmes de conflits interpersonnels et de harcèlement.

Un nouveau regard sur le travail

La santé mentale au travail est désormais la principale préoccupation, devant la rémunération. Les agents souhaitent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, souvent considéré comme une problématique privée, mais essentiel à l’épanouissement et au sens du travail.

Les métiers de la fonction publique, ont un véritablement sens pour les agents, or malgré l’importance de leur métier, seuls 20% des répondants conseilleraient cette carrière à leurs enfants, révélant la perte d’attractivité des professions publiques.

Aujourd’hui au-delà de la rémunération il faut repenser le rapport au travail. Il est nécessaire de réfléchir à des initiatives de conciliation travail-vie personnelle, au développement d’une culture axée sur la reconnaissance et le respect des agents, et bien sûr des mesures pour assurer une charge de travail raisonnable.

Cela passe par un dialogue social respectueux d’agents essentiels au fonctionnement de notre pays, qui ne doivent plus être stigmatisés mais reconnus et valorisés.

Pour terminer sur le court terme, face à un constat alarmant de la dégradation de la santé mentale des agents, c’est trouver les solutions aux situations d’urgence, notamment en termes de médecine. Et mettre en place dans toutes les structures la prévention nécessaire.

L’avis de l’Unsa Éducation

L’Unsa Éducation souligne l’importance de la santé mentale dans les métiers de l’éducation. L’UNsa Education place l’employeur face à ses responsabilités et demande :

  • Une reconnaissance des risques psychosociaux auxquels sont confrontés les professionnels de l’éducation.
  • La mise en place de mesures de prévention telles que la formation au stress, la réduction de la charge de travail, le développement du bien-être au travail.
  • Un accès facilité aux soins pour les professionnels en souffrance psychologique.
  • Demande l’intégration dans les LDG stratégiques d’un plan dédié à la santé de nos collègues, qui prendrait en compte l’adaptation des outils  numériques au travail des agents. Pour que ces outils ne deviennent pas une nouvelle génératrice de stress.

 

Pour plus d’informations sur les résultats du baromètre 2024 , consultez l’article :

 

Parmi les autres ressources Unsa éducation qui peuvent vous intéresser :

 

Si vous souhaitez nous contacter : fp@unsa-education.org

 

 

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