Quand la réalité de l’école inspire la fiction

Le film d’école est un genre balisé, parait-il. Effectivement, si on se creuse les méninges, on trouve des titres : Profs, Diabolo Menthe, Le maître d’école, Entre les murs, Les choristes, …Mais un film d’école à la rentrée, bonne idée ? Qui va voir au cinéma les films d’école ? Que ce soit les profs, les élèves, ou leurs parents, n’est-ce pas un peu risqué de sortir une histoire d’école au moment où il faut reprendre son chemin après deux mois de coupure ?

Car si les films d’école se penchent souvent sur les travers de l’Education Nationale, n’empêche que si on est prof ou élève, ça rappelle furieusement le quotidien. Alors va-t-on au cinéma pour se replonger dans son travail ? Pas sûr….Et voilà pourquoi, le film sorti mercredi 28 août, La vie scolaire, avait intérêt a trouvé une bonne idée pour nous donner l’envie !La bonne idée, c’est d’adopter le point de vue un peu décalé d’une CPE (Conseillère Principale d’Education) sur une vie scolaire habituellement vécue, à l’écran, de l’intérieur par les profs ou les élèves. Le ou la CPE en personnage principal, ça n’est pas commun… A part dans les musiques urbaines où ils sont souvent cités dans des chansons souvenirs, dans le rôle exclusif de rappel à l’ordre, de signalement des absences (CPE veut qu’je retire mes menaces et ma puche-ca….)

Dans La vie scolaire, la CPE est une héroïne des temps modernes, prête à tout pour sauver d’eux-mêmes, des élèves en difficulté d’un collège du 93. De l’empathie pour les élèves, elle n’en manque pas, mais passe pourtant parfois, à côté de situations familiales difficiles car elle ne peut toutes les connaître. Le film pose bien la question de l’éducation, car avant d’être des élèves, ce sont des enfants, des jeunes, avec leurs vies, leurs joies, leurs souffrances, leurs espérances… Ces jeunes acteurs, dont le vécu et le style inimitable, participent du fameux « effet de réel » voulu par les auteurs, animés par la noble intention de changer notre regard sur la banlieue, sur cette société qu’est le collège avec ses adultes et ses jeunes. C’est une comédie sociale et humaniste, drôle et filmée avec élégance. Et finalement, on se réjouit d’être allé au cinéma, non pas pour voir un film qui replonge dans notre monde professionnel, mais pour avoir eu le plaisir de découvrir un monde professionnel singulier. Comme le dit la chanson de fin, écrite par grand Corps Malade, interprétée par tous les acteurs du film, « A chacun son territoire, à chacun sa France… »

La vie scolaire, nouveau long-métrage de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, sortie en salle le 28 aout 2019

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Le film d’école est un genre balisé, parait-il. Effectivement, si on se creuse les méninges, on trouve des titres : Profs, Diabolo Menthe, Le maître d’école, Entre les murs, Les choristes, …Mais un film d’école à la rentrée, bonne idée ? Qui va voir au cinéma les films d’école ? Que ce soit les profs, les élèves, ou leurs parents, n’est-ce pas un peu risqué de sortir une histoire d’école au moment où il faut reprendre son chemin après deux mois de coupure ?

Car si les films d’école se penchent souvent sur les travers de l’Education Nationale, n’empêche que si on est prof ou élève, ça rappelle furieusement le quotidien. Alors va-t-on au cinéma pour se replonger dans son travail ? Pas sûr….Et voilà pourquoi, le film sorti mercredi 28 août, La vie scolaire, avait intérêt a trouvé une bonne idée pour nous donner l’envie !La bonne idée, c’est d’adopter le point de vue un peu décalé d’une CPE (Conseillère Principale d’Education) sur une vie scolaire habituellement vécue, à l’écran, de l’intérieur par les profs ou les élèves. Le ou la CPE en personnage principal, ça n’est pas commun… A part dans les musiques urbaines où ils sont souvent cités dans des chansons souvenirs, dans le rôle exclusif de rappel à l’ordre, de signalement des absences (CPE veut qu’je retire mes menaces et ma puche-ca….)

Dans La vie scolaire, la CPE est une héroïne des temps modernes, prête à tout pour sauver d’eux-mêmes, des élèves en difficulté d’un collège du 93. De l’empathie pour les élèves, elle n’en manque pas, mais passe pourtant parfois, à côté de situations familiales difficiles car elle ne peut toutes les connaître. Le film pose bien la question de l’éducation, car avant d’être des élèves, ce sont des enfants, des jeunes, avec leurs vies, leurs joies, leurs souffrances, leurs espérances… Ces jeunes acteurs, dont le vécu et le style inimitable, participent du fameux « effet de réel » voulu par les auteurs, animés par la noble intention de changer notre regard sur la banlieue, sur cette société qu’est le collège avec ses adultes et ses jeunes. C’est une comédie sociale et humaniste, drôle et filmée avec élégance. Et finalement, on se réjouit d’être allé au cinéma, non pas pour voir un film qui replonge dans notre monde professionnel, mais pour avoir eu le plaisir de découvrir un monde professionnel singulier. Comme le dit la chanson de fin, écrite par grand Corps Malade, interprétée par tous les acteurs du film, « A chacun son territoire, à chacun sa France… »

La vie scolaire, nouveau long-métrage de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, sortie en salle le 28 aout 2019