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Ménopause, un sujet syndical qui monte à l’étranger

Le gouvernement a lancé le 18 octobre une mission parlementaire sur le sujet de la ménopause qui concerne 14 millions de femmes en France. Un sujet quasi absent du champ professionnel en France alors qu’ à l’étranger, la santé des femmes est intégrée dans les revendications syndicales.

La ménopause a des conséquences sur la vie quotidienne, sur la santé physique et mentale des femmes. Bouffées de chaleur, inconfort, malaises sont évoquées dans un article du journal Libération qui présente les contours de la mission parlementaire centrée sur une approche préventive et sur la prise en charge sanitaire de la ménopause. Les travaux seront publiés au printemps 2025.

La santé des femmes doit être posée dans le dialogue social, c’est un enjeu essentiel pour l’UNSA éducation (lire notre article ici).

A l’étranger, nos partenaires syndicaux l’ont intégré dans leurs revendications et obtiennent des avancées.

Le syndicat enseignant britannique NEU a ainsi demandé et obtenu une formation obligatoire des personnels de direction pour mieux prendre en compte les effets de la ménopause, notamment pour les congés de maladie et leur incidence sur la carrière. Dans un de ses congrès, le NEU listait les effets de la ménopause qui peuvent avoir un impact sur la vie professionnelle : palpitations cardiaques, dépression, douleurs musculaires, troubles du sommeil…Avec des conséquences sur le salaire et les pensions quand les collègues doivent se mettre à temps partiel pour supporter cette situation. Un phénomène important quand 75 % des personnels sont féminins dans les écoles britanniques. Notre source ici.

Un autre syndicat, le NASUWT, évoque une étude où 1/3 des collègues concernées indiquent que la ménopause a eu un impact sur leur vie professionnelle mais qu’elles n’osent pas évoquer le problème avec leur employeur. Un problème important quand les effets de la périménopause se développent au milieu de la quarantaine avec une ménopause atteinte en moyenne à 51 ans. Plus encore quand les personnels sont dans des situations stressantes, notamment face à des enfants ou à des adolescents, quand elles ressentent ces effets. Le syndicat enseignant NASUWT met d’ailleurs des webinaires en place sur cette question (à lire ici).

En Allemagne, notre partenaire du syndicat des personnels de l’éducation du BLLV en Bavière a mené une enquête en octobre 2024 (voir lien ici). Un quart des femmes interrogées a du réduire son temps de travail quand elle était concernée par la ménopause. La priorité donnée par le BLLV (dont 80 % des adhérents sont des femmes) à ce sujet a eu du succès : le ministère de la santé de Bavière a fait de la santé des femmes le sujet sanitaire de l’année 2024 et la ville de Munich va organiser des ateliers à ce sujet.

D’autres pays prennent en compte cet enjeu : En Espagne, la confédération syndicale UGT en fait un des sujets de son guide de bonnes pratiques du dialogue social pour revendiquer de faire des « femmes concernées par une situation de pré-ménopause » un groupe à protéger spécifiquement du point de vue de la santé au travail.

Aux Etats-Unis, le sujet est pris à bras-le-corps par les « coordinateurs bien-être », un rôle qui se diffuse dans beaucoup d’établissements. Des dispositifs particuliers peuvent être mis en place, notamment dans les emplois du temps, pour assurer l’accès aux toilettes, dans la mesure où les règles irrégulières sont un effet fréquent de la périménopause.

Dans tous les cas, ce sujet doit être pris en compte car c’est un sujet de santé au travail, qu’il concerne une majorité des personnels, que ces conséquences ont un impact sur la vie professionnelle et personnelle. Avec la difficulté d’un tabou à dépasser sur cette question essentielle pour la santé des femmes.

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