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PLF 2025 : Des mesures mal ciblées qui rognent sur l’avenir et sur la jeunesse

Des milliards d’euros de crédits avaient déjà été supprimés au cours de l’année 2024 sur les programmes budgétaires de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche et de nouvelles restrictions budgétaires sont annoncées dans le cadre du projet de loi de finances de 2025. L'UNSA éducation dénonce des mesures mal ciblées.

Monsieur le Premier ministre,

Les suppressions massives de crédits en 2024 dans les programmes budgétaires dédiés à l’éducation, à l’enseignement supérieur et à la recherche ont déjà durement frappé nos institutions. Et voilà que de nouvelles restrictions budgétaires se profilent à l’horizon, dans le cadre du projet de loi de finances que vous proposez pour 2025.

Il ne saurait y avoir, d’un côté, des responsables avisés et, de l’autre, de prétendus amateurs de la dépense publique. Il est impératif d’établir clairement les responsabilités d’un État qui, depuis 2017, multiplie les cadeaux fiscaux aux plus aisés, tout en laissant les services publics et leurs usagers en payer le prix fort. Ce sont nos politiques publiques, piliers de la cohésion sociale et démocratique, qui en subissent les conséquences les plus graves.

Oui, Monsieur le Premier ministre, des choix difficiles s’imposent. Mais ceux qui gouvernent aujourd’hui avec vous, après avoir fait campagne contre la justice sociale en brandissant la menace d’une hausse d’impôts, appliquent précisément ce qu’ils s’étaient engagés à éviter. Ce n’est pas là une simple incohérence, mais bien l’expression d’une stratégie – libérale – rejetée à trois reprises par les citoyens dans les urnes.

L’UNSA Éducation, en tant qu’organisation syndicale responsable, n’a jamais prôné le laxisme budgétaire. Mais alors que la situation financière de la France se tend, notamment concernant la gestion de la dette, nous vous interpellons ainsi que votre gouvernement sur des choix coûteux qui affaiblissent nos services publics. Les personnels de l’éducation, déjà sous pression, multiplient les efforts. Jusqu’où ira-t-on ? Jusqu’à leur épuisement total ? Cette année, 72 % des agents de l’éducation nationale ont dénoncé des conditions de travail insatisfaisantes dans notre baromètre des métiers, contre 55 % en 2016 !

Cette dégradation continue, accentuée par la suppression de postes, porte atteinte à l’attractivité des métiers de l’éducation. Au lieu de sacrifier davantage des ministères déjà en souffrance, votre gouvernement devrait reconsidérer des mesures comme le « choc des savoirs » ou le Service National Universel, dont le coût et la désorganisation qu’ils engendrent ne sont plus à démontrer, alors même que les crédits alloués à la jeunesse, aux sports et à la vie associative diminuent.

Dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), où les crédits chutent de plus de 500 millions d’euros, l’UNSA Éducation exprime sa vive inquiétude quant aux conséquences d’une telle baisse drastique. Nous serons particulièrement attentifs à la mise en œuvre des mesures de la loi de programmation de la recherche. Quant à la réduction des crédits pour la vie étudiante, elle constitue un signal d’alarme face à une précarité qui ne cesse de croître.

Il est encore temps de corriger le tir. Le débat parlementaire doit en être l’occasion. Des réajustements doivent intervenir pour sanctuariser les engagements d’avenir que sont l’éducation sous toutes ses formes, l’enseignement supérieur et la recherche publics. C’est ce qu’attendent les Français.es, ce que demandent les personnels, ce dont le pays a besoin. Nous, l’UNSA Éducation, vous demandons, Monsieur le premier ministre, d’être à la hauteur des enjeux de demain.

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