Parcoursup 2025 : retour sur le webinaire de l’UNSA Éducation

Une plateforme technique dans un contexte politique
En introduction, Morgane Verviers, Secrétaire générale de la fédération, a tenu à rappeler que Parcoursup est avant tout un outil, inséré dans une politique éducative plus large, qui interroge l’orientation des jeunes, l’égalité d’accès aux études supérieures, le poids croissant du privé lucratif, ou encore la persistance de l’autocensure et de l’orientation genrée. Pour la fédération, l’orientation ne peut se résumer à une procédure informatisée. Nous appelons à un accompagnement humain renforcé, à une offre de formation lisible, et à un réel dialogue entre secondaire et supérieur.
Ce qui ne change pas
Les grands principes sont maintenus :
- La plateforme n’effectue pas de tri automatique : les candidatures sont évaluées par les commissions des formations, composées d’enseignant·es du supérieur.
- Pas de hiérarchisation des vœux par les élèves au départ, ce qui permet de préserver leur liberté de choix au moment des propositions.
- L’égalité des chances reste un objectif affirmé, avec des dispositifs de priorisation pour les boursiers, les lycéens professionnels et technologiques, ou les élèves des cordées de la réussite. L’UNSA Education revendique néanmoins une augmentation du taux de boursiers dans les filières sélectives.
Les nouveautés de Parcoursup 2025
Cette année, plusieurs améliorations ont été apportées pour favoriser la compréhension, la transparence et l’accompagnement :
- Une carte d’identité des formations
Elle permet d’identifier plus clairement le statut d’un établissement, l’éligibilité aux bourses, l’existence d’un label officiel, les frais éventuels ou encore les modalités d’admission. Une avancée indispensable pour informer les familles et les candidats. Rappelons que les formations privées présentes sur Parcoursup doivent respecter des règles dont peuvent s’affranchir les autres, souvent opaques et très coûteuses. - Une rubrique renforcée sur les critères d’examen des candidatures
Les attendus sont de plus en plus détaillés. Même s’il ne s’agit que d’une indication à ce jour, c’est une avancée qui permet aux lycéens et à leurs enseignants de mieux comprendre les attendus des formations et les parcours privilégiés pour y accéder. - Un outil d’aide à la projection
En renseignant ses spécialités et un niveau scolaire estimé, chaque lycéen peut visualiser pour chaque formation le taux de candidats similaires ayant reçu une proposition. Objectif : lutter contre l’autocensure… et la surconfiance ! Ici aussi c’est une première avancée vers plus de transparence qui pourra être complétée par des données plus fines à l’avenir. - Un calendrier resserré pour réduire l’attente et le stress
La phase principale d’admission se déroule désormais sur une période plus courte, du 2 juin au 10 juillet. Cette temporalité resserrée vise à limiter l’attente anxiogène des élèves et de leurs familles en accélérant le rythme des propositions. En 2024, au bout de 9 jours, 84% des inscrits avaient reçu au moins une proposition et 56% en avaient accepté au moins une. L’objectif est d’augmenter encore ces proportions avant les épreuves du baccalauréat, permettant ainsi aux candidats d’aborder cette période plus sereinement. - Un classement obligatoire des vœux en attente (6–10 juin)
Après les premiers envois de propositions de la part des formations, les élèves devront désormais classer par ordre de préférence leurs vœux en attente. Ce classement permettra d’accélérer les admissions et de libérer plus rapidement les places. Une modification de procédure à bien anticiper ! Un site d’entraînement à la phase d’admission est accessible à tous pour se familiariser avec la procédure.
https://entrainement.parcoursup.fr/Candidat/authentification?ACTION=31
Ce que l’UNSA Éducation revendique
Si les améliorations vont dans le bon sens, l’UNSA Éducation rappelle qu’aucune plateforme ne remplacera jamais l’accompagnement humain. Cela commence par les 54 heures annuelles dédiées à l’orientation qui doivent être abondées dans les dotations des lycées.
Pour que les outils profitent réellement à tous les élèves – et pas seulement aux plus autonomes – il faut :
- Du temps et des missions dédiés à l’orientation.
- Des personnels formés et en nombre suffisant en particulier concernant les professeurs principaux de terminale et les Psy EN.
- Un travail renforcé avec les familles, notamment celles les plus éloignées de l’école.
- Des moyens accrus dans le supérieur, notamment pour les dispositifs de réussite comme les parcours adaptés ou les dispositifs d’accueil spécifiques.
En conclusion
Ce webinaire aura permis aux personnels de mieux comprendre les logiques à l’œuvre, de poser leurs questions, de faire remonter leurs besoins. Il aura aussi mis en lumière les avancées possibles quand un dialogue réel s’installe entre terrain et ministère.
Plus que jamais, nous devons collectivement revendiquer une politique d’orientation lisible, égalitaire, humaine. Et faire en sorte que chaque jeune ait les moyens de se projeter, de choisir, de réussir. Parcoursup n’est pas neutre. À nous de faire en sorte qu’il soit un outil important de réduction des inégalités.
Pour voir ou revoir ce webinaire, rapprochez-vous de votre syndicat.
Pour aller plus loin sur le sujet :
- Parcoursup 2025 : l’UNSA Éducation enfin entendue
- Parcoursup n’est pas responsable de tous les maux de l’orientation
- Retrouvez toutes les informations utiles sur www.parcoursup.gouv.fr notamment dans l’espace “ressources” où l’on trouve des outils à destination des équipes éducatives et le livret “Les bons réflexes” à destination des élèves et de leurs parents
- Mon Projet Sup, un outil intégré à la plateforme Avenir(s) de l’Onisep permet de se préparer dès la seconde à formuler ses vœux, pour anticiper et dédramatiser Parcoursup