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Notre planète en déséquilibre

1,5 degrés. Tout semble tenir dans ce petit nombre. C'est lui , et seulement lui, qui peut nous donner l'espoir, non pas de sauver, mais d'éviter le pire pour notre planète. Deux rapports, celui du GIEC (du moins, ses premières fuites, car la version finale de plusieurs milliers de pages ne sortira qu'en février 2022) et celui du Haut Conseil pour le Climat, sont formels : l'ampleur des dégâts est trop grande, nous ne pourrons pas empêcher des bouleversements majeurs. Ces jours-ci, le Canada est touché par une vague de chaleur sans précédent avec des températures de plus de 50 degrés : il faut donc agir très vite pour limiter l’impact du dérèglement climatique. 

Des rapports alarmants

Quelle est cette terre dont nous parle le projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ? Disparition croissante des matières premières, instabilité économique, mouvements de population, catastrophes irréversibles… Oui, il s’agit pourtant bien de la notre, la même que nous abimons en puisant toujours plus dans ses ressources, en consommant sans limites. Les chiffres sortis du rapport sont éloquents et les constats alarmants.

Le rapport montre bien que le réchauffement climatique est un problème systémique qui touche l’intégralité de la planète et que nos équilibres de vie , nos systèmes économiques et notre humanité même sont déjà bouleversés par cette montée des degrés. Le rapport annuel 2021 du Haut Conseil pour le Climat, intitulé Renforcer l’atténuation, engager l’adaptation 1, le dit également : « Les deux-tiers de la population française sont déjà fortement ou très fortement exposés au risque climatique. ». Il est réellement important de comprendre ce point : le réchauffement climatique concerne tout le monde, sans aucune exception.

Posons ici quelques chiffres extraits du rapport du GIEC: d’ici 2050, 80 millions de personnes supplémentaires seront menacées par la faim, dans 40% des régions produisant du riz le manque d’eau pourrait devenir fatal, avec l’inflation croissante des prix, 180 millions de personnes pourraient basculer dans la pauvreté et la malnutrition, etc. Le Haut Conseil pour le Climat, lui, souligne que les émissions de gaz à effet de serre « sont encore insuffisamment alignées sur la trajectoire de réduction des émissions prévue par la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), alors que les objectifs européens vont demander un rehaussement des efforts au niveau national. Les impacts du réchauffement climatique se faisant déjà ressentir sur l’ensemble des régions françaises, les politiques d’adaptation doivent devenir plus opérationnelles. ». Il faut à tout prix prendre des mesures, et également revoir nos systèmes, notre mode de vie et de consommation.

 

Prendre des mesures urgentes

Les changements doivent se faire selon une logique systémique économique et sociale complète. Décarboner l’économie de notre pays par exemple ne suffira pas car , quand bien même il produirait autrement , il aurait tout de même besoin de matières premières , non disponibles directement sur notre territoire et déjà en raréfaction. De même, à consommer toujours plus et à être aussi de plus en plus nombreux·euses, quid des ressources alimentaires quand l’eau sera limitée ou que nos sols seront épuisés, appauvris par des siècles d’agriculture intensive ?

Le rapport du GIEC interroge également sur notre capacité à absorber toutes les conséquences des bouleversements climatiques comme les vagues migratoires, les pandémies, les chutes de l’immobilier dans certains secteurs maintenant dangereux, l’inflation des prix pour certains produits, etc. Le monde doit, d’ici à 2030, réduire ses émissions de 45 % par rapport à 2010. Les engagements pris par les différents pays ne permettent pas d’atteindre ce chiffre pour l’instant. Une fois encore les mots du Haut Conseil pour le climat parlent d’eux mêmes : « Trop d’incertitudes persistent encore sur la mise en œuvre des politiques publiques. Elles sont globalement trop peu alignées avec les orientations de la SNBC pour garantir l’atteinte des objectifs bas-carbone à l’horizon 2030. Une seule des 22 orientations sectorielles analysées voit ses objectifs probablement atteints, alors que six ne sont pas encore mises en œuvre. ».

Tout cela nous rappelle finalement une chose : nos modes de vie reposent sur un équilibre extrêmement fragile entre notre système économique et social et notre environnement que nous croyions, jusqu’à aujourd’hui, favorable et exploitable sans fin.

 

Il faut sortir de cette illusion disant que nous pourrons nous adapter ad vitam eternam. Ce n’est pas vrai : les chiffres et scénarios dans les rapports du GIEC et du HCC le prouvent. Les déséquilibres sont trop nombreux : « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. […] L’humanité ne le peut pas. » affirme ainsi le projet de rapport du GIEC. Espérons que la Cop26 de Glasgow et la prochaine conférence de l’ONU sur le climat auront ces éléments en tête.

A l’UNSA Éducation, nous continuons de militer pour une planète pérenne, durable où chacun et chacune peut vivre dans le bien être, tout en respectant le rythme et la valeur de l’environnement qui nous entoure. De nouvelles mesures s’imposent et une prise de conscience de toutes et tous est nécessaire. L’éducation à l’environnement et la formation à la transition écologique dès le plus jeune âge ont un rôle majeur pour construire un meilleur avenir climatique.

 

Nos autres articles sur le sujet :

Verrons-nous encore les ours sur la banquise en Arctique ?

Projet de loi climat : des mesures pour réussir la transition écologique ? 

 

1. Haut Conseil pour le Climat – Rapport annuel 2021 « Renforcer l’atténuation, engager l’adaptation »

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