Égalité femmes-hommes : c’est aussi en amont qu’il faut agir.
Alors que l’on aurait cru le milieu artistique à la pointe de l’avant garde en ce qui concerne l’égalité femmes-hommes, il apparaît que dans le secteur de la Culture, les femmes sont victimes des mêmes discriminations que dans le reste de la société française. Le monde de l’art ne donne ni l’exemple de la transgression, ni de la subversion des normes en ce qui concerne l’égalité femmes- hommes bien au contraire…
Concernant le festival de Cannes 2016, le titre de la dépêche AFP repris dans bon nombre de quotidien, nous affirme que cette année « c’est un jury très féminin » puisque quatre femmes sur neuf membres le compose.
Mis en avant comme une situation exemplaire, ceci n’est pourtant pas exceptionnel. Si nous regardons en arrière, il apparaît que les « jurys cannois » sont depuis plusieurs années quasiment paritaires…
Cependant, la situation est différente concernant la distribution des prix.
En effet, depuis la création du festival de Cannes en 1945, seule une femme a reçu la Palme d’or.
Il s’agit de Jane Campion en 1993. Ce fut par ailleurs seule année dans l’histoire du festival où la palme d’or a été attribuée concomitamment à deux films : Adieu ma concubine de Kaige Chen et La Leçon de piano de Jane Campion.
Et si l’on regarde du côté du monde de la musique et de la bande dessinée, ce n’est guère mieux puisque par exemple le festival de BD d’Angoulême n’a jamais attribué son premier prix à une dessinatrice. Quant aux victoires de la Musique, seules deux femmes ont reçu le prix de l’album de variété de l’année depuis 2001.
Et c’est bien ce qu’il ressort de l’étude sur « la place des femmes dans la musique et le cinéma en Europe », menée en 2013 par le laboratoire de l’Égalité. L’univers culturel est fortement stéréotypé. Les rapports sociaux sont dans ce domaine plutôt traditionnels. Certains métiers sont presque exclusivement masculins comme celui de chef d’orchestre, metteur en scène ou compositeur. D’autres professions semblent réservées aux femmes comme le métier d’assistante, d’interprète, de costumière. Il y a des métiers d’hommes et des métiers de femmes, et au sein de ces métiers une hiérarchie qui donne les responsabilités aux hommes.
Cette étude rejoint ce que nous pensons à l’UNSA Éducation : c’est en amont qu’il faut agir pour déconstruire les stéréotypes. Car même si ils sont intériorisés, les remises en question des stéréotypes sont toujours possibles.
