Cannibale!
En 1931, lors de l’exposition coloniale, Paris offre en spectacle des « cannibales » venus de Nouvelle-Calédonie.
Dans des cages, hommes et femmes dénudés sont offerts en pâture à la bourgeoisie bien-pensante parisienne.Certains serviront de monnaie d’échange pour remplacer des crocodiles morts dans un cirque allemand. Gocéné, le narrateur, fera tout pour retrouver la femme qu’il aime et qu’il doit protéger. Il nous fait traverser, accompagné de son ami Dadimoin, un Paris pas si lointain, où seule la voix d’un homme, Caroz, s’élèvera contre l’injustice et les préjugés.
Cette histoire est racontée en 1998, par Gocéné, à de jeunes kanak agressifs car étonnés de voir l’un des leurs accompagné d’un blanc. Et c’est l’histoire qui se répète, inlassablement, avec des hommes amnésiques qui n’apprennent rien des leçons du passé.
Une histoire à redécouvrir à l’occasion de l’exposition Kanak, L’Art est une parole, au musée du quai Branly.
Didier Daeninckx, Cannibale, 1998, 4,50 €.