Baromètre UNSA 2023 : Les personnels du service public face aux grands défis sociaux
Lien vers le communiqué de presse
Lien vers les résultats des 15 questions récurrentes
Lien vers l’infographie répondantes et répondants
Les infographies du baromètre 2023 : https://nuage.unsa.org/index.php/s/yTYyKg9fTeDFNk9
les tris croisés vers l’ensemble des résultats bruts du baromètre : https://nuage.unsa.org/index.php/s/YDybpMiidrai9J3
La question démocratique comme premier sujet de préoccupation
Ce n’est peut-être pas le premier sujet qui émerge de l’actualité, mais il imprègne profondément les collègues qui évoquent en premier lieu la crise démocratique, avant la transition écologique et la mutation numérique, comme défi à relever par l’École. Un sujet d’ambiance avec les retraites, 4 ans après la crise des gilets jaunes, et peut-être aussi une manière de juger des quinquennats Macron commencés par des duels avec l’extrême-droite que beaucoup d’électeurs ont vu comme un choix contraint.
La démocratie a besoin d’un nouveau souffle: Les personnels de l’éducation, de la recherche et de la culture ont un regard particulier sur la démocratie dans un système éducatif qui a toujours fait de la formation citoyenne la priorité de l’école. Il est intéressant de noter qu’ils font plus confiance à tout ce qui pourrait renouveler les modalités démocratiques (transparence, diversité, référendums) qui atteignent de forts scores à 80/90% et qu’ils sont beaucoup moins confiants dans les institutions traditionnelles de type parlementaire (moins de 60%). En bref c’est bien la démocratie représentative qui a une côte en baisse. En revanche renforcer le rôle des syndicats et des représentants du personnel atteint des chiffres très hauts (79% pour les syndicats, 92% pour les représentants du personnel) ce qui pourrait intéresser le gouvernement dont la capacité à écouter les partenaires sociaux a été largement mise en doute cette année.
La transition écologique est le 2ème enjeu prioritaire pour les personnels. Quand on leur demande comment elle est mise en œuvre dans leur métier, 41,4% indiquent que ce n’est pas une priorité de leur employeur, seulement 2% signalent une politique interne de développement durable, seulement 10% saluent des initiatives ponctuelles…pour le reste, la plupart des efforts sont fournis par des volontaires, sur le plan individuel. En bref, la transition écologique des métiers de l’éducation, de la recherche et de la culture est à peine ébauchée. Ce n’est pas à la hauteur en 2023.
Les questions posées par notre fédération seront une source intéressante pour pouvoir engager une véritable transition écologique de nos ministères, nous avons aussi posé la question des objets qui pouvaient permettre d’engager la transition : lieu de travail, formations, contenus d’enseignement….est-ce que les programmes intègrent suffisamment le développement durable ? Seuls 27% des personnels le pensent. Dommage moins de 10 ans après la COP21. 74% des collègues indiquent que l’éco-anxiété est de plus en plus présente. Plus de 70% indiquent que les formations sur ce sujet ne sont pas dispensées ou ne sont pas adaptées. En revanche, les actions de terrain semblent en cours de mise en œuvre (46% des personnels les évoquent).
Certains personnels peuvent être désarçonnés par rapport à la mutation numérique de leur métier et plus largement de la société. A la question de savoir s’ils sont suffisamment formés ou s’ils se sentent dépassés, on a un fossé selon les métiers et selon l’âge : 47% des collègues répondent oui mais seulement 25% des moins de 35 ans et seulement 1/3 des enseignants certifiés par exemple. La numérisation des tâches pose problème pour 79% des personnels (on pense notamment à la numérisation des copies au lycée qui a pris beaucoup de temps aux personnels de direction) et les outils numériques ne sont pas adaptés pour 59% des collègues. Cette question est importante pour le pilotage du système éducatif, notamment pour les opérations de RH, d’affection, d’évaluation ou encore d’orientation des élèves.
En conclusion, sur l’ensemble des défis du monde contemporain évoqués cette année, les personnels interrogés ont un sentiment mitigé : ils plébiscitent les mesures de rénovation démocratique, relèvent le faible investissement de leur ministère dans la transition écologique et posent le problème d’une mutation numérique qui se fait au détriment des conditions de travail, notamment du fait d’outils non-adaptés.