Baromètre : enquête annuelle

Baromètre UNSA 2023 : crise de confiance et crise démocratique renforcées après 6 ans de présidence Macron

Le 31 mai 2023, l'UNSA Éducation présentait en conférence de presse les résultats du baromètre des métiers qu'elle mène depuis 2012. Vous trouverez ici les résultats de la 11ème édition de l'enquête, avec le communiqué de presse et les infographies produites pour faire parler les résultats des questions récurrentes, des questions d'actualité et la répartition des 34585 répondant·es.

15 questions récurrentes sont posées chaque année

Depuis 2012, on demande aux répondant·es de l’enquête, en matière de sentiment de reconnaissance, rémunération, mobilité pro ou encore adhésion aux choix politiques ministériels, découvrez ici les infographies et les comparaisons de chiffre: https://www.unsa-education.com/article-/barometre-unsa-education-2023-devalorisation-et-defiance-se-cristallisent/

En 2023 nous vous avons interrogés sur les défis mondiaux auxquels vous étiez confronté·es au travail

Crise démocratique, mutation numérique et virage écologique. Vos réponses: https://www.unsa-education.com/article-/barometre-unsa-2023-les-personnels-du-service-public-face-aux-grands-defis-sociaux/

Mais au fait, qui répond à notre enquête? notre infographie https://www.unsa-education.com/article-/barometre-unsa-education-2023-qui-sont-les-34-585-participant%c2%b7es/

 

Cette année, malgré le contexte social tendu, ce sont quand même 34585 collègues issus des métiers de l’éducation, de la recherche et de la culture qui ont répondu aux questions de l’UNSA Éducation. La 11ème édition du baromètre des métiers de l’UNSA Éducation, menée du 5 mars au 5 avril 2023, enregistre son 3ème meilleur score de participation.

Les résultats sont profondément inquiétants pour notre société : les personnels qui portent les politiques de jeunesse et d’avenir dans notre pays expriment un découragement alarmant. 19% seulement conseilleraient leur métier à un jeune de leur entourage, encore 3 points de moins que l’an dernier.

L’UNSA Éducation veut alerter l’opinion publique sur les fortes attentes des personnels du service public de l’éducation, de la recherche et de la culture. L’amour du métier continue à faire battre le cœur des collègues, dans 92% des réponses, mais cet enthousiasme s’effrite dans le détail. Les chiffres interrogent, quand le bonheur d’exercer le métier est plus faible en proportion chez les enseignantes et enseignants et décroît avec l’âge, mais aussi quand les chiffres sont meilleurs en éducation prioritaire, là où des moyens supplémentaires sont attribués.

La proportion de personnels qui songent à changer de métier, notamment vers le privé, est en augmentation constante depuis 2016, ce qui met en exergue un problème d’attractivité pour les métiers de la fonction publique. Les chiffres diffèrent souvent selon l’âge, le genre ou le corps d’appartenance : les conditions de travail se dégradent chez les femmes, notamment en début de carrière et les perspectives de carrière sont jugées particulièrement insatisfaisantes en milieu de carrière, entre 35 et 55 ans. La charge de travail est un problème de plus en plus sensible chez les personnels d’encadrement du ministère de l’éducation, qui ont porté le système à bout de bras pendant la crise sanitaire. Derrière la priorité constante accordée au pouvoir d’achat, c’est la première fois que la charge de travail dépasse les 50% dans notre baromètre.

L’UNSA Éducation, au vu des résultats de l’enquête, questionne la capacité durable de la puissance publique à porter des politiques nationales, après un premier quinquennat Macron désastreux pour le dialogue social et la place donnée aux représentantes et représentants du personnel, quand 91% des personnels se déclarent en désaccord avec les politiques menées dans leur ministère. Les changements de casting ne suffisent plus quand c’est la méthode descendante, ignorant les difficultés et les réalités du terrain, qui est rejetée, y compris par les chefs d’établissement. Cette méthode, qui s’appuie surtout sur des annonces médiatiques, doit changer et laisser plus de place à une appropriation par le terrain de grandes orientations nationales. La crise de confiance est forte et inquiétante.

Les personnels ont placé la crise démocratique en tête des trois mutations sociales sur laquelle l’enquête les interrogeait, devant le virage écologique et la mutation numérique. Leurs réponses mettent en avant leur engouement, notamment chez les plus jeunes, pour les nouvelles formes de participation citoyenne et de démocratie sociale, avec une confiance largement établie pour les syndicats, au détriment des formes traditionnelles de démocratie représentative. Ce qui doit nous interroger à l’issue d’un conflit social où des millions de Françaises et de Français ont eu le sentiment d’être ignorés et méprisés par le gouvernement.

La mutation numérique crée de profonds clivages, notamment générationnels, chez les personnels, majoritairement réticents face à de nouvelles dématérialisations qui ont souvent entraîné une surcharge de travail. Les personnels font remonter que le virage écologique, dans leur école, leur établissement ou leur service, est largement plus le fait de personnels qui s’engagent individuellement que d’une véritable stratégie collective (41% d’efforts individuels contre 12% de véritable stratégie locale d’après les répondantes et répondants). Face à l’urgence climatique, cette situation doit impérativement changer, la transition écologique doit devenir centrale dans les politiques publiques.

Ivry sur Seine, le 31 mai 2023,

Frédéric MARCHAND, secrétaire général de l’UNSA Éducation

Le lien vers les résultats complets : https://nuage.unsa.org/index.php/s/AAKKNKbNsgMrWj5

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