Bilan égalité professionnelle femme-homme à l’académie Créteil

La formation spécialisée (FS) est une instance réunissant les organisations syndicales et l'employeur pour traiter des sujets relatifs aux conditions de travail des personnels. Lors de la dernière FS, un bilan des actions mises en place par le rectorat sur l'égalité professionnelle Femme-Homme a été dressé. Pour rappel la cellule d'écoute qui accueille la parole de victimes ou de témoignages de violences sexuelles et sexistes est à votre disposition par téléphone de 9h-12h et 14h-17h et par mail: stop-discri@ac-creteil.fr

Voici ci-après la déclaration liminaire qui a été lue par nos représentants. 

Madame la rectrice d’Académie,

Mesdames et messieurs les membres de la formation spécialisée du CSA académique,

Trois mois se sont écoulés depuis le début de la rentrée scolaire, force est de constater que notre organisation syndicale est constamment sollicitée par l’ensemble des personnels : fatigue, sentiments de ne pas être écoutés par notre employeur, inquiétudes du « devenir » de leurs métiers.

 

Où se trouve le bout du tunnel ?

Nombre de personnels administratifs tâtonnent dans le noir.

Concernant la filière administrative, nous réitérons nos alertes. Le déploiement des pro logiciels RENOIRH et OPALE s’accompagnent d’une dégradation des conditions de travail des gestionnaires RH et des personnels administratifs en EPLE. Tout le monde en convient : ces logiciels sont mal conçus, mal calibrés, et leurs déploiements mal anticipés. Et pourtant avant même sa généralisation au moment de son expérimentation, l’UNSA Éducation mettait déjà en garde l’employeur. Les personnels sont mis en situation de travail empêché sans réponse adaptée de la part de l’employeur ce qui génère une grande souffrance au travail. Les personnels utilisant Op@le dans les EPLE nous font part d’anomalies au quotidien. Les témoignages pleuvent dans ce sens tous les jours.

 Nous en sommes au 5ème comité de suivi Op@le, est pourtant la situation continue à se détériorer en parallèle de son déploiement. Les réponses apportées par l’employeur semblent donc insuffisantes. Que comptez-vous mettre en œuvre avant qu’un personnel ne commette l’irréparable ?

Les médecins scolaires cherchent également la lumière dans ce tunnel de souffrance au travail ?

Épuisement professionnel, perte de sens du métier. Ce sont des maux vécus par de nombreux médecins scolaires de notre académie. Pour rappel, j’ai signalé au nom de l’UNSA Education la dégradation des conditions de travail et l’épuisement professionnel des médecins scolaires depuis le CHSCTA du 21/09/2021. Elles ont été également évoquées par le SNMSU lors d’audience avec le recteur dont la dernière date du 6 avril 2023.

Depuis des années l’UNSA Éducation alerte le rectorat sur :

  • La diminution constante du nombre de médecins scolaires, 75% des postes sont vacants et des départs en cours d’année sont prévus. Avec près de 900 000 élèves scolarisés dans notre académie, seulement 25 médecins titulaires et contractuels sont en postes. Et pourtant, les élèves ne vont pas bien.
  • L’absence de réponses concrètes comme une lettre de mission ou de cadrage  de l’employeur qui définirait les priorités sanitaires dans le cadre de la politique de santé des élèves au regard des moyens humains. M. Auverloot s’était engagé à en rédiger une, nous attendons toujours.
  • L’accumulation de missions plus administratives que médicales.
  • Le manque de moyens matériels : des cabinets médico-scolaires vétustes voire insalubres…
  • Le manque d’attractivité salarial, l’IFSE et le CIA sont en dessous de certaines académies (dans les académies d’Orléans-Tours et de Normandie sont versés 3 000 euros de CIA),
  • Le manque de politique de recrutement, absence d’annonces sur le site du rectorat par exemple,
  • La non reconnaissance de l’engagement professionnel sur la question de la prime de fidélisation dans le 93 qui leur ait injustement refusée.

De ce fait, l’employeur organise la désaffection des postes de médecins scolaires. Les conditions de travail qu’il instaure sont sources de Risques Pysycho-Sociaux (RPS). En Seine Saint Denis, 11 médecins scolaires sur les 13 en poste ont encore cette année remis  individuellement à monsieur le Directeur Académiques des Services de l’Éducation Nationale une lettre de responsabilisation. Dans cette lettre, il y fait notamment état du possible engagement de responsabilité de Monsieur le DASEN du 93 et de Madame la Rectrice en cas de préjudice consécutif à l’indisponibilité des médecins scolaires à répondre aux besoins des élèves pour cause de surcharge de travail et manque de moyens. Pourquoi ne pas mettre en place un groupe de travail avec un médecin de prévention et/ou psychologue de prévention dans chaque DSDEN avec les médecins scolaires en poste pour faire un état des lieux et de mettre en œuvre des actions en faveur des médecins scolaires ?

Une lueur d’espoir dans cette obscurité et ce silence assourdissant ?

L’UNSA Éducation assume conseiller à tous les personnels en souffrance au travail de remplir une fiche SST et de prendre rendez-vous auprès des médecins de prévention Pour conclure notre propos sur la souffrance au travail dans notre académie, l’UNSA Éducation souhaite que nos alertes ne se résument pas à des incantations mais que les personnels soient non seulement écoutés mais aussi pris en charge pour que des réponses appropriées soient apportées par la hiérarchie.

Depuis le début de l’année, des établissements, plus particulièrement des lycées, sont la cible d’alertes à la bombe récurrentes.

En cas d’alerte à la bombe, ce sont les forces de l’ordre « qui dirigent » les opérations et donnent l’ordre d’évacuation. L’opérationnalité de ces évacuations sont parfois chaotiques et incohérentes. Pour exemple : un point de rassemblement sur un terrain à découvert avec un trajet rendant les élèves et les personnels vulnérables à une attaque.

Un audit est-il prévu dans chaque établissement afin que des consignes adaptées, comprises par toutes et tous soient données dans cette situation ?

L’attente nécessaire pour effectuer les levées de doute et avoir l’ordre de dispersion est anxiogène et laissera sans nul doute des traces tant pour les élèves que pour les personnels.

Le constat est le même au sujet de la prévention des risques majeures. Les équipes ne sont pas formées, et souvent très peu au fait de ce qui pourrait être un péril industriel et naturel dans leur environnement professionnel. Le rectorat doit imposer aux Communes de communiquer aux établissements les dangers environnementaux afin que des PPMS risques majeurs fiables soient réalisés.

Concernant le point 3 de l’ordre du jour, nous attendons une réponse juridique urgente de la part de notre employeur. Les propos diffamatoires tenus notamment sur les « avis Google » sont inacceptables. L’UNSA éducation les condamne. L’Éducation Nationale est un service public, et non un service après-vente où l’on peut donner son avis et viser un fonctionnaire en donnant des notes, en mettant son intégrité physique en danger. Ce genre de commentaires publiés sur les réseaux sociaux doivent dans la mesure du possible être supprimés au plus vite.

Nous vous remercions pour votre écoute.

Si vous souhaitez que l’on vous accompagne dans vos démarches, contactez-nous à creteil@unsa-education.org