Pourquoi s’intéresser à l’économie collaborative ?

À la question « qu’est-ce que l’économie collaborative ? », quelle serait votre réponse ?


En arrivant à la journée organisée par l’IRES et ses partenaires ce 14 janvier, je n’étais pas tout à fait au clair avec la notion… Est-elle forcément numérique, cette « nouvelle économie » ? Est-ce que l’économie sociale et solidaire en fait partie ? Et surtout, qu’est-ce que cette expression à la mode révèle de notre société et plus précisément du travail ?


D’après Wikipédia, l’un des plus célèbres membres de cette « famille collaborative », elle se définit comme « une activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d’organisation du travail. Elle s’appuie sur une organisation plus horizontale que verticale, la mutualisation des biens, des espaces et des outils (l’usage plutôt que la possession), l’organisation des citoyens en « réseau » ou en communautés et généralement l’intermédiation par des plateformes internet… L’économie collaborative est entendue dans un sens large, qui inclut la consommation collaborative (AMAP, couchsurfing, covoiturage etc.) mais également les modes de vie collaboratifs (coworking, colocation, habitat collectif), la finance collaborative (crowdfunding, prêt d’argent de pair à pair, monnaies alternatives), la production contributive (fabrication numérique, DIY, Fablabs, imprimantes 3D, maker spaces) et la culture libre ».


Tout cela étant précisé, de nombreuses questions se posent, parmi elles :
-Que cherchent les citoyens qui vont vers ces activités, en tant qu’usagers certes, et en tant qu’entrepreneurs également ?
-Qu’est-ce qui séduit/motive les travailleurs qui  se rapprochent des plateformes collaboratives ?
-Quelles en sont les conséquences sur notre modèle social ? Faut-il le réinventer afin de l’adapter à des autoentrepreneurs ou des micro-entreprises « otages » des plateformes ? 

Une chose est sûre, les enquêtes européennes sur le rapport des jeunes au travail soulignent depuis quelques années ce qui motive les jeunes générations : la polyvalence des tâches, la convivialité dans l’environnement de travail, le faible niveau de hiérarchie ou une hiérarchie plus horizontale, le besoin de continuer à apprendre, l’autonomie, la quête de sens. Or certaines de ces attentes sont clairement mises en avant au sein des organisations collaboratives.


À l’heure actuelle on assiste au déplacement de la valeur vers l’usage, au lieu du produit lui-même. Dans certains cas, ces nouveaux modèles d’affaires permettent à une partie de la population  de profiter de services auxquels elle n’avait pas accès jusque là, tout en engendrant un impact considérable sur les activités des acteurs historiques, concurrencés par des plus modernes, moins chers…

Enfin, pourquoi la fédération des métiers de l’éducation de l’UNSA doit s’intéresser et se sentir concernée par un sujet si complexe ? Les évolutions de cette économie étroitement liée au numérique sont beaucoup plus rapides que la norme juridique elle-même qui peine à circonscrire l’objet… ainsi il est devenu urgent d’agir, et les acteurs sociaux que nous sommes seront amenés à accompagner les politiques et dirigeants dans la mise en place d’une stratégie, définissant les services et usages à privilégier, dans l’esquisse d’une véritable politique publique du numérique, réfléchie, ayant du sens, protectrice et respectueuse de tous.

Aussi, les mutations des formes de travail (pour ne pas dire du travail tout court) doivent nous interpeller en tant qu’acteurs éducatifs, car si le désir de collaboration émerge chez les jeunes générations, il doit être accompagné également…afin que chaque jeune ait l’information et puisse faire des choix raisonnés plus tard, lorsqu’il aura à trouver son orientation et faire son entrée dans le marché du travail. Pour ne pas subir le risque de précarité ou l’absence de droits sociaux. Parce que les jeunes qui sont aujourd’hui dans les classes sont les potentiels contributeurs de Wikipédia de demain…

Pour aller plus loin, le site créé par l’IRES à l’occasion de la journée du 14 janvier http://sharersandworkers.net/

Angélica Trindade
 

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En arrivant à la journée organisée par l’IRES et ses partenaires ce 14 janvier, je n’étais pas tout à fait au clair avec la notion… Est-elle forcément numérique, cette « nouvelle économie » ? Est-ce que l’économie sociale et solidaire en fait partie ? Et surtout, qu’est-ce que cette expression à la mode révèle de notre société et plus précisément du travail ?


D’après Wikipédia, l’un des plus célèbres membres de cette « famille collaborative », elle se définit comme « une activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d’organisation du travail. Elle s’appuie sur une organisation plus horizontale que verticale, la mutualisation des biens, des espaces et des outils (l’usage plutôt que la possession), l’organisation des citoyens en « réseau » ou en communautés et généralement l’intermédiation par des plateformes internet… L’économie collaborative est entendue dans un sens large, qui inclut la consommation collaborative (AMAP, couchsurfing, covoiturage etc.) mais également les modes de vie collaboratifs (coworking, colocation, habitat collectif), la finance collaborative (crowdfunding, prêt d’argent de pair à pair, monnaies alternatives), la production contributive (fabrication numérique, DIY, Fablabs, imprimantes 3D, maker spaces) et la culture libre ».


Tout cela étant précisé, de nombreuses questions se posent, parmi elles :
-Que cherchent les citoyens qui vont vers ces activités, en tant qu’usagers certes, et en tant qu’entrepreneurs également ?
-Qu’est-ce qui séduit/motive les travailleurs qui  se rapprochent des plateformes collaboratives ?
-Quelles en sont les conséquences sur notre modèle social ? Faut-il le réinventer afin de l’adapter à des autoentrepreneurs ou des micro-entreprises « otages » des plateformes ? 

Une chose est sûre, les enquêtes européennes sur le rapport des jeunes au travail soulignent depuis quelques années ce qui motive les jeunes générations : la polyvalence des tâches, la convivialité dans l’environnement de travail, le faible niveau de hiérarchie ou une hiérarchie plus horizontale, le besoin de continuer à apprendre, l’autonomie, la quête de sens. Or certaines de ces attentes sont clairement mises en avant au sein des organisations collaboratives.


À l’heure actuelle on assiste au déplacement de la valeur vers l’usage, au lieu du produit lui-même. Dans certains cas, ces nouveaux modèles d’affaires permettent à une partie de la population  de profiter de services auxquels elle n’avait pas accès jusque là, tout en engendrant un impact considérable sur les activités des acteurs historiques, concurrencés par des plus modernes, moins chers…

Enfin, pourquoi la fédération des métiers de l’éducation de l’UNSA doit s’intéresser et se sentir concernée par un sujet si complexe ? Les évolutions de cette économie étroitement liée au numérique sont beaucoup plus rapides que la norme juridique elle-même qui peine à circonscrire l’objet… ainsi il est devenu urgent d’agir, et les acteurs sociaux que nous sommes seront amenés à accompagner les politiques et dirigeants dans la mise en place d’une stratégie, définissant les services et usages à privilégier, dans l’esquisse d’une véritable politique publique du numérique, réfléchie, ayant du sens, protectrice et respectueuse de tous.

Aussi, les mutations des formes de travail (pour ne pas dire du travail tout court) doivent nous interpeller en tant qu’acteurs éducatifs, car si le désir de collaboration émerge chez les jeunes générations, il doit être accompagné également…afin que chaque jeune ait l’information et puisse faire des choix raisonnés plus tard, lorsqu’il aura à trouver son orientation et faire son entrée dans le marché du travail. Pour ne pas subir le risque de précarité ou l’absence de droits sociaux. Parce que les jeunes qui sont aujourd’hui dans les classes sont les potentiels contributeurs de Wikipédia de demain…

Pour aller plus loin, le site créé par l’IRES à l’occasion de la journée du 14 janvier http://sharersandworkers.net/

Angélica Trindade