Analyses et décryptages

L’éducation, ça se partage

Éduquer : grand mot, grand challenge, grande complexité, grandes responsabilités. Mais coéduquer ? Co : un préfixe pour suggérer l’association, la participation, la simultanéité. Un préfixe pour affirmer qu’éduquer un enfant, un·e adolescent·e, ce n’est jamais un processus unilatéral. C’est forcément une affaire collective. Le principe de coéducation implique la participation active et effective des actrices et acteurs éducatifs au premier rang desquels se situent les parents. L’UNSA Éducation défend le principe de coéducation.

L’éducation des enfants et des jeunes, désormais reconnue comme une mission partagée, s’envisage dans sa globalité, avec l’ensemble des partenaires concernés : les parents, l’État, le milieu associatif, les collectivités locales, les professionnels.

Pour coéduquer, il faut coopérer. Il faut reconnaître que l’Ecole n’est pas le seul lieu pour apprendre, et s’émanciper. Reconnaître aussi que toutes les personnes croisées tout au long du parcours de formation d’un enfant, d’un·e jeune qui vont le conduire à pouvoir exercer sa citoyenneté, s’insérer dans la société et vivre sa vie autonome, sont complémentaires.

Pour coopérer, il faut créer une confiance réciproque, se parler, se respecter et reconnaître les rôles et missions de chacun. Les parents doivent être reconnus et valorisés dans leur rôle éducatif pour lequel ils doivent pouvoir être aidés. Des lieux et des temps spécifiques facilitant ces échanges sont prévus dans les établissements scolaires. Le respect de la vie privée est garanti par l’ensemble des acteurs de la communauté éducative. Quand un accompagnement à la parentalité est proposé, dans les lieux publics d’éducation, il peut se dérouler sous forme d’échanges entre parents entourés de professionnels au besoin, rémunérés en conséquence.

De même, les familles et les usagers doivent respecter les personnels, leur professionnalité ainsi que leur personne. Ces dernières années, de nombreux et nombreux professionnels du système éducatif relèvent une forme de défiance croissante envers elles et eux. Défiance nourrie d’individualismes, qui se traduit par exemple par la contestation des notes de devoirs en classe pour les plus grands, ou par des remarques désobligeantes contestant la gestion du collectif pour les plus petits des enfants. L’institution scolaire ou péri-extra-scolaire, est amenée alors, à rappeler les règles qui régissent les conditions d’un respect réciproque.

De ces questions de co-éducation et de parentalité, en particulier dans les milieux sociaux populaires, il sera question à la 17ème Journées du Refus de l’Echec Scolaire organisée par l’AFEV à Paris et en régions. C’est Serge Héfez qui la présidera, la parole sera donnée à de nombreux et nombreuses personnes concernées. Elle est également retransmise en direct sur YouTube : inscriptions en ligne.

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