Analyses et décryptages

Le RN et les régionales : un programme inexistant pour les compétences éducatives

Les élections régionales et départementales vont se dérouler les 20 et 27 juin. Parmi les compétences de ces collectivités, on trouve plusieurs points concernant les questions éducatives, la formation ou le supérieur. Le RN, qui est en bonne position dans certains territoires, s’est très peu exprimé sur ce sujet : n’a-t-il pas de programme à la hauteur des enjeux ? L’UNSA Éducation fait le point.

Les élections régionales et départementales vont se dérouler les 20 et 27 juin. Parmi les compétences de ces collectivités, on trouve plusieurs points concernant les questions éducatives, la formation ou le supérieur. Le RN, qui est en bonne position dans certains territoires, s’est très peu exprimé sur ce sujet : n’a-t-il pas de programme à la hauteur des enjeux ? L’UNSA Éducation fait le point.

Il faut reconnaître que les Françaises et les Français connaissent assez peu les compétences dévolues aux départements et aux régions. Pourtant, dans le domaine éducatif, ces collectivités ont des responsabilités : les régions se chargent des lycées (construction, réparation, etc.), organisent les transports scolaires, s’occupent de la restauration dans ces mêmes lycées, et gèrent les personnels technicien.nes, ouvrier.es et de service. Elles ont également à mettre en œuvre la politique de formation et d’apprentissage. Enfin, elles ont à cadrer une politique régionale sur les formations du supérieur et de la recherche. Les départements procèdent de même mais pour les collèges. De plus, ces deux entités ont des compétences partagées sur la culture.

Ces compétences ne sont pas anodines et concernent en moyenne 20 % du budget des régions et départements. Il est donc essentiel de voir ce que propose le Rassemblement National dans ce domaine, d’autant qu’il est en capacité de gérer quelques-unes de ces collectivités après ces élections.

Un programme inexistant

Lorsqu’on regarde le RN pour les compétences éducatives, on ne voit rien ou peu. En effet, ce parti d’extrême droite présente un programme national défini par la cheffe de file de ce parti, mais la grande majorité de ce qui est proposé ne concerne pas les compétences des régions et départements ! Voulant faire de ces élections le marchepied vers les présidentielles, le RN n’a pas daigné faire des propositions sur l’école et l’éducation dans les territoires. Car on trouve quelques propositions çà et là : renforcer la sécurité aux abords des lycées et collèges (voire à l’intérieur ) ; faire fonctionner les établissements durant le week-end et les vacances pour l’aide aux devoirs (mais on ne sait pas avec quels personnels ?). Cela ne fait partie que des petites lignes des tracts et programmes où s’étalent des thématiques nationales axées sur la peur, la sécurité, le rejet de l’autre et la division.

Pourtant, le RN tente de s’implanter dans le champ éducatif, voire dans l’électorat des enseignantes et enseignants ou personnels de l’éducation. On trouve ainsi quelques candidat.es issu.es de ces milieux professionnels, et les dernières études montrent une petite augmentation des suffrages pour le RN dans le monde de l’éducation. Tout cela reste pour autant encore mesuré: ce ne sont que 4 % de candidat.es RN (contre plus de 11% en moyenne pour l’ensemble des listes) et l’électorat frontiste enseignant tourne autour de 5 %.

La campagne de séduction amorcée par Marine Le Pen et son nouveau groupe, le forum École et Nation, n’est pour le moment pas couronnée de succès. On doit aussi constater que, comme pour l’ensemble des candidat.es présenté.es, certains profils d’enseignant.es RN sont très problématiques au niveau de leurs convictions très peu républicaines.

Un parti dangereux dans ce domaine, comme dans tous les autres

On a beaucoup insisté sur la banalisation du RN ces jours derniers. Pourtant, plusieurs études ont montré qu’une partie non négligeable des canditat.es frontistes ont toujours eu des positions antirépublicaines, racistes et peu compatibles avec une fonction d’élu.e. Ainsi, on ne peut que conseiller la lecture de l’étude de la Fondation Jean-Jaurès consacrée à ce sujet.

Si on revient sur les compétences éducatives des collectivités territoriales, on doit constater que le RN n’a pas pris la mesure de ce qu’il devra gérer en cas de victoire. Cela participe d’une politique avant tout basée sur l’inefficacité et la dangerosité. Le RN est un parti d’extrême droite qui s’installe dans le paysage politique français avec un programme qui est en contradiction avec les valeurs de la démocratie.

Pour compléter, voici une interview de Christèle Lagier, politiste, qui nous explique les enjeux des élections régionales et départementales pour le RN

Interview de Christèle Lagier : le RN et les territoires 

                       

L’UNSA Éducation continuera d’accompagner les citoyennes, les citoyens et les collègues pour défendre pied à pied, les valeurs et les principes de notre République tout particulièrement celles de Fraternité et de solidarité. Pour la République, pour la Démocratie : aucune voix pour l’extrême droite.

Pour aller plus loin 

Pour la République, pour la Démocratie : aucune voix pour l’extrême droite : édito de Frédéric Marchand

Des ressources pour décrypter et dénoncer la supercherie du RN

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Il faut reconnaître que les Françaises et les Français connaissent assez peu les compétences dévolues aux départements et aux régions. Pourtant, dans le domaine éducatif, ces collectivités ont des responsabilités : les régions se chargent des lycées (construction, réparation, etc.), organisent les transports scolaires, s’occupent de la restauration dans ces mêmes lycées, et gèrent les personnels technicien.nes, ouvrier.es et de service. Elles ont également à mettre en œuvre la politique de formation et d’apprentissage. Enfin, elles ont à cadrer une politique régionale sur les formations du supérieur et de la recherche. Les départements procèdent de même mais pour les collèges. De plus, ces deux entités ont des compétences partagées sur la culture.

Ces compétences ne sont pas anodines et concernent en moyenne 20 % du budget des régions et départements. Il est donc essentiel de voir ce que propose le Rassemblement National dans ce domaine, d’autant qu’il est en capacité de gérer quelques-unes de ces collectivités après ces élections.

Un programme inexistant

Lorsqu’on regarde le RN pour les compétences éducatives, on ne voit rien ou peu. En effet, ce parti d’extrême droite présente un programme national défini par la cheffe de file de ce parti, mais la grande majorité de ce qui est proposé ne concerne pas les compétences des régions et départements ! Voulant faire de ces élections le marchepied vers les présidentielles, le RN n’a pas daigné faire des propositions sur l’école et l’éducation dans les territoires. Car on trouve quelques propositions çà et là : renforcer la sécurité aux abords des lycées et collèges (voire à l’intérieur ) ; faire fonctionner les établissements durant le week-end et les vacances pour l’aide aux devoirs (mais on ne sait pas avec quels personnels ?). Cela ne fait partie que des petites lignes des tracts et programmes où s’étalent des thématiques nationales axées sur la peur, la sécurité, le rejet de l’autre et la division.

Pourtant, le RN tente de s’implanter dans le champ éducatif, voire dans l’électorat des enseignantes et enseignants ou personnels de l’éducation. On trouve ainsi quelques candidat.es issu.es de ces milieux professionnels, et les dernières études montrent une petite augmentation des suffrages pour le RN dans le monde de l’éducation. Tout cela reste pour autant encore mesuré: ce ne sont que 4 % de candidat.es RN (contre plus de 11% en moyenne pour l’ensemble des listes) et l’électorat frontiste enseignant tourne autour de 5 %.

La campagne de séduction amorcée par Marine Le Pen et son nouveau groupe, le forum École et Nation, n’est pour le moment pas couronnée de succès. On doit aussi constater que, comme pour l’ensemble des candidat.es présenté.es, certains profils d’enseignant.es RN sont très problématiques au niveau de leurs convictions très peu républicaines.

Un parti dangereux dans ce domaine, comme dans tous les autres

On a beaucoup insisté sur la banalisation du RN ces jours derniers. Pourtant, plusieurs études ont montré qu’une partie non négligeable des canditat.es frontistes ont toujours eu des positions antirépublicaines, racistes et peu compatibles avec une fonction d’élu.e. Ainsi, on ne peut que conseiller la lecture de l’étude de la Fondation Jean-Jaurès consacrée à ce sujet.

Si on revient sur les compétences éducatives des collectivités territoriales, on doit constater que le RN n’a pas pris la mesure de ce qu’il devra gérer en cas de victoire. Cela participe d’une politique avant tout basée sur l’inefficacité et la dangerosité. Le RN est un parti d’extrême droite qui s’installe dans le paysage politique français avec un programme qui est en contradiction avec les valeurs de la démocratie.


Pour compléter, voici une interview de Christèle Lagier, politiste, qui nous explique les enjeux des élections régionales et départementales pour le RN

Interview de Christèle Lagier : le RN et les territoires 

                       

 

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Pour la République, pour la Démocratie : aucune voix pour l’extrême droite : édito de Frédéric Marchand

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