Italie : l’extrême droite toujours violente
Il y a quelques semaines encore, beaucoup de journalistes et d’observateurs louaient l’agilité de la nouvelle cheffe du gouvernement Giorgia Meloni ( il est à noter qu’elle refuse catégoriquement la féminisation de sa fonction). Issue du parti Fratelli d’Italia, elle a réussi à diriger un gouvernement de coalition d’extrême droite et de droite, tout en lissant son programme pour ne pas effrayer l’opinion publique dans son pays, et au-delà ( voir notre article). Cette recherche forcenée de crédibilité et la volonté de se démarquer du néofascisme, pourtant matrice de son parti, a fait de Meloni un exemple à suivre d’autant que ses premiers mois au pouvoir semblaient jusqu’alors être un sans-faute. En France, on a pu même y voir un exemple à suivre pour Marine le Pen, soucieuse également de se démarquer de l’héritage extrémiste du Rassemblement national pour tenter d’arriver au pouvoir en 2027.
L’agression dont ont été victimes des lycéens à Florence montre pourtant l’extrême droite sous son vrai jour : plusieurs militants de « Azione Studentesca » (Action étudiante) ont, ce jour-là, frappé violemment d’autres lycéens sur le trottoir situé devant leur lycée. Cette attaque a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. L’organisation « Azione Studentesca » est un groupe d’extrême droite comprenant des étudiant.es et des lycéen.nes : il est associé au parti Frères d’Italie avec d’autres organisations de la jeunesse. Durant ses jeunes années, Meloni en a été d’ailleurs la dirigeante. Affublée d’une croix celtique comme symbole, comme beaucoup de groupes néofascistes, cette organisation montre que l’extrême droite en Italie n’a pas changé, en dépit d’efforts pour paraître sous un jour respectable. La proviseure de l’établissement a réagi par une lettre ouverte qui a largement circulé : elle appelle à l’unité pour défendre l’ordre démocratique et souligne que le fascisme « est né sur les bords d’un trottoir ordinaire, la victime d’une agression à caractère politique étant laissée à elle-même par des passants indifférents ». Le ministre italien de l’éducation et du mérite (tout un programme !) Guiseppe Valditara, issu de la Ligue, a quant à lui, affirmé que la proviseure sortait de son rôle et a condamné ses propos. On peut craindre qu’elle subisse des sanctions officielles.
Pourtant, c’est effectivement l’indifférence qui fait de l’extrême droite une voie de recours dans nos démocraties : on oublie les idées défendues, on s’habitue à la présence de leurs représentants et représentantes dans l’assemblée nationale ou sur les plateaux télé, on se laisse même parfois influencer par leurs idées issues d’un « bon sens » imaginaire et toujours réactionnaire. Ce qui se passe actuellement en Italie doit nous alerter en France : comme chez nos voisins transalpins, l’extrême droite est perçue comme une force politique crédible. Mais en réalité, c’est un danger pour notre démocratie.
L’UNSA Éducation condamne fermement l’agression de ces lycéens par des militants d’extrême droite et apporte son soutien à la communauté éducative qui souhaite retrouver un climat favorable au bon déroulement des cours. Notre fédération s’alarme également de la montée des idées de l’extrême droite, en Italie, en France, et les dénonce avec force.
Notre guide pour lutter contre les idées de l’extrême droite