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F3SCT exceptionnelle : la situation de Mayotte au cœur des débats !

Une séance exceptionnelle de la F3SCT du ministère de l’éducation nationale s’est tenue ce 29 janvier 2025. Elle avait pour unique objet la situation de Mayotte après le passage le passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. L'Unsa Éducation a interpellé la DGRH sur plusieurs points clés : le suivi médical et psychologique, le logement des agents, la sécurité dans les établissements …

Après le passage du cyclone, la situation des personnels de l’éducation à Mayotte est particulièrement préoccupante. Entre logements détruits, conditions de travail dégradées et manque de ressources, les agents doivent faire face à une crise d’une ampleur inédite.

Des problèmes persistants

Logement : une urgence critique

La problématique du logement est l’un des points les plus alarmants. Beaucoup d’agents ont vu leurs logements endommagés, voire totalement détruits, les laissant dans une précarité extrême. Les dégâts provoqués par le cyclone n’ont fait qu’aggraver la pénurie du logement qui était déjà importante avant le cyclone. Si le ministère a une idée précise des logements de fonction, il est dans l’incapacité de connaître la situation des habitations privées des agents. Il appelle ceux-ci à se manifester si leur logement ont subi des avaries qui le rendent inhabitables. Le ministère nous a assuré que chaque situation serait traitée avec bienveillance.

Difficultés matérielles et impact sur les conditions de travail

Le cyclone a aggravé des infrastructures déjà fragiles. Ainsi, de nombreux établissements scolaires ont subi d’importants dégâts matériels. Des classes sont inutilisables, des installations électriques défectueuses et des accès limités à l’eau courante compliquent la reprise normale des activités. Certaines écoles fonctionnent avec des rotations de classes et d’autres restent fermées, faute de conditions d’accueil satisfaisantes.

Accès à l’eau et autres besoins primaires

L’accès à l’eau potable est un problème récurrent sur l’île, et le cyclone n’a fait qu’empirer la situation. Les coupures d’eau restent fréquentes, obligeant les personnels et les élèves à s’adapter à des conditions précaires. L’achat d’osmoseurs et d’autres dispositifs de filtration a été évoqué, mais leur mise en place reste insuffisante.

Sécurité et climat social inquiétants

Outre les conditions matérielles, la sécurité des personnels demeure une source d’inquiétude majeure. Les intrusions et les violences aux abords des établissements scolaires avant la catastrophe étaient déjà préoccupantes, exacerbées par l’instabilité générale de l’île. Des mesures ont été mises en place, comme des clôtures anti-intrusion temporaires et le renforcement des équipes mobiles de sécurité, en attendant que des mesures de protection plus pérennes soient mises en place.

Les mesures prises par le gouvernement 

Face aux nombreuses interpellations, la DGRH a reconnu la gravité de la situation et les limites de l’action du ministère.  Parmi les mesures en place :

Aide au logement

Le ministère a envoyé un questionnaire aux agents afin d’identifier leurs besoins et les a encouragés à signaler leurs difficultés à leur hiérarchie pour une prise en charge individualisée.

Soutien psychologique

Face aux difficultés rencontrées, une cellule d’écoute  a été instaurée avec le soutien de la MGEN. Un espace d’accompagnement psychologique avec des psychologues disponibles chaque jour est donc ouvert. Il a également mis en place un dispositif d’appel téléphonique et prévu la création d’équipes mobiles capables d’intervenir directement dans les établissements.

Aide financière

Le gouvernement a versé une première aide financière début janvier et a initié un second dispositif pour les agents encore en difficulté.

 

Les revendications de l’UNSA Éducation

L’Unsa éducation a exprimé plusieurs revendications essentielles pour améliorer la situation des personnels sur place :

  • La convocation de la F3SCT académique aussi souvent que nécessaire, y compris à la demande des personnels, en application de la législation des CSA.
  • Des points d’information réguliers de la F3SCTMEN.
  • Le maintien à long terme de la cellule d’écoute pour les agents en difficulté.
  • Une traçabilité des événements sur la durée pour assurer un suivi efficace.
  • Une information exhaustive et précise sur l’état des bâtiments scolaires pour chacun d’eux.
  • Une analyse à long terme des infrastructures pour éviter que des solutions provisoires ne deviennent permanentes.
  • Un état détaillé des effectifs et des conditions des personnels.
  • L’octroi d’autorisations spéciales d’absence exceptionnelle pour les personnels concernés.
  • Une prise en charge spécifique des personnels reprenant le travail après une période difficile.
  • Une considération accrue de la situation matérielle et privée des agents, notamment en ce qui concerne les problèmes d’accès à l’eau potable.

L’UNSA Éducation a rappelé à son employeur ses obligations vis-à-vis des personnels, insistant sur la nécessité d’un accompagnement individuel plus efficace, en particulier pour le logement et le soutien psychologique.

Un groupe de travail est prévu le 10 février pour poursuivre les discussions et suivre les avancées sur ces dossiers critiques. L’UNSA Éducation reste mobilisée pour garantir que les personnels reçoivent le soutien nécessaire et que les engagements pris par l’administration soient respectés.

A Mayotte, l’école est le squelette de la société avec près d’un 1/3  de la population qui s’y rend normalement chaque matin. On comprend aisément l’importance du service public d’ Éducation cependant les conditions de travail de nos collègues doivent, autant que faire se peut, être dignes, un toit, de l’eau, un accompagnement psychologique… Au travers de la bientraitance, l’employeur fait aussi la démonstration de sa capacité à administrer.

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