Enseignement agricole : des suppressions de postes en contradiction avec les ambitions de la LOA

L’enseignement agricole public est percuté de plein fouet par les restrictions budgétaires au sein du ministère de l’agriculture qui vont se concrétiser par la suppression de 45 postes enseignants dans les établissements agricoles à la rentrée 2025. Toute proportion gardée, cela correspond aux 4.000 postes supprimés dans l’Éducation nationale par le budget Barnier.

Sans aucune concertation en amont, la DGER (direction générale de l’enseignement et de la recherche) a calculé des baisses de DGH dans toutes les régions, sauf en Auvergne Rhône-Alpes.

Les impacts sont importants : fermetures de classes en particulier des BTS Agricoles, fusions de classes de spécialités différentes en Bac Pro, voire des baisses du nombre d’entrants en classe de seconde générale et technologique qui sont des viviers essentiels à la poursuite d’études en lycée agricole.

Bien entendu, ces modifications de structures auront des conséquences sur les postes d’enseignants et ce, dès la rentrée 2025. Comment se reconvertir dans un autre champ disciplinaire en quelques mois ? Des postes disponibles sont-ils accessibles lors des mutations ? A ces questions, aucune réponse n’a été donnée car il n’y a pas d’anticipation de la part de la DGER.

Réduire la capacité de l’appareil de formation dans l’enseignement agricole est en totale contradiction avec les objectifs de la future loi d’orientation agricole (LOA) qui va être débattue au sénat sous peu. Pour rappel, cette LOA promet de :

  • Renouveler les générations d’agriculteurs ;
  • Monter en puissance les compétences des professionnels des métiers en lien avec l’agriculture ;
  • Contribuer aux transitions climatiques et environnementales ;
  • Accueillir et former 30% d’actifs d’ici 5 ans ;
  • Mettre en place un « bachelor » agricole ;

Toutes ces missions ne se feront pas sans l’enseignement agricole public.

Le SEA-UNSA combat, dans une intersyndicale large de l’enseignement agricole, ce projet court-termiste et néfaste à l’agriculture française. Cela a commencé lors d’une rencontre en bilatérale avec la ministre de l’Agriculture qui semblait ne pas avoir anticipé l’impact d’une telle réduction de postes. Un prochain rendez-vous, là encore en intersyndicale, est prévu sous 8 jours pour obtenir ce que madame Borne a obtenu à l’Éducation nationale : le retrait des suppressions de poste du budget 2025. Décision validée par le Premier ministre qui a ajouté : “c’est une manière de dire : l’Éducation c’est notre priorité”.

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