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COP 26 à Glasgow : douche écossaise pour tout le Monde

La 26ème conférence mondiale pour le climat s’est tenue à Glascow, en Écosse, du 31 octobre au 12 novembre. Après de nombreuses discussions et tractations, les 200 pays de cette COP 26 ont adopté sur le fil un accord minimal pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique. Mais il suffit de voir les images du discours de clôture pour comprendre que cette réunion n’a pas été une réussite : le président de cette réunion, le Britannique Alok Sharma, ému aux larmes, a affirmé qu’il était profondément désolé de ne pas avoir obtenu un accord plus contraignant.

« Je suis profondément désolé et je comprends également la profonde déception » a ainsi indiqué Alok Sharma, et après plusieurs dizaines de seconde d’interruption, car il était trop ému pour continuer, il a ajouté « nous devons poursuivre ». Ces quelques mots peuvent résumer à eux seuls ce qui s’est déroulé lors de la COP26 : il est urgent d’agir pour préserver l’avenir de notre planète, mais les pays n’ont pas réussi à s’accorder sur des mesures garantissant les objectifs de réchauffement à 1,5°C !

Quel contenu ?

Le texte de compromis a été adopté après de longues discussions, en particulier sur la question des énergies fossiles. Des pays comme la Chine ou l’Inde ont repoussé des contraintes dans ce domaine. Si on garde de grands principes, le texte mentionne des adaptations nationales possibles, ce qui affaiblit considérablement la portée d’un tel accord.

Les ONG et de nombreux pays du Sud ont affirmé leur déception et leur découragement, à tel point que certains ont remis en cause le principe même des COP et de la gouvernance mondiale pour gérer le climat.

Le texte final demande des réductions le plus rapidement possible des émissions de GES, gaz à effet de serre (réduction de 30 % d’émissions de CO2 en 2030) mais aussi la neutralité carbone pour tout le monde au milieu du XXIème siècle.

D’autres négociations ont concerné le financement des différents plans mondiaux pour lutter contre le réchauffement climatique, mais c’est surtout le sort des émissions de méthane qui marque une avancée certaine de cette COP26. Pour la première fois, cette réduction du méthane a été pris en compte avec des objectifs précis, d’autant qu’il concerne 14% des GES.

La position ambiguë de la France

La France durant ces deux semaines a souvent eu une position peu lisible. Mais finalement, le gouvernement s’est engagé sur 4 nouveaux points :

– tout d’abord l’abandon progressif des combustions fossiles,

– ensuite l’arrêt du financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans prévoir de capture de carbone,

– l’arrêt de la déforestation

– la réduction des émissions de méthane.

 Ces annonces pourraient être une bonne nouvelle, si la France n’était pas déjà en retard sur la plupart des objectifs déjà fixés pour limiter le réchauffement climatique. Par exemple, dans le domaine des transports (plus du tiers en France de l’émission de GES), la baisse est très insuffisante et les progrès minimes. Les débats sur les choix énergétiques sont vifs, entre le renouveau du nucléaire, l’utilisation d’énergies renouvelables et la recherche de nouvelles solutions. Lors de cette COP, la France a été particulièrement en retrait, ce que l’on ne peut que regretter.

Et maintenant ?

L’accord de Paris, établi lors de la COP21 en 2015, visait à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Pourtant si rien n’est fait, le monde aura un réchauffement de 2,7°C d’ici la fin du siècle.

La prochaine COP qui aura lieu fin 2022 en Égypte devra aborder de nouveau ce sujet. Aux côtés des actions des gouvernements et des institutions internationales, les groupes de pression, les ONG et la société civile sont essentielles. Le sentiment d’éco-anxiété se développe dans l’ensemble des sociétés, et en particulier dans la jeunesse, c’est pourquoi il est essentiel de réduire le fossé entre ces grandes réunions qui accouchent d’accords minimaux et la réalité, où l’urgence est telle qu’une prise de conscience internationale est plus qu’urgente.

Dans le domaine de l’éducation, notre fédération a relayé les demandes légitimes de l’Internationale de l’Éducation . L’UNSA Éducation s’est également engagée dans une réflexion globale à ce sujet, en proposant par exemple des stages syndicaux de formation aux personnels. On peut ainsi s’associer aux propos du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres qui a demandé à l’ensemble du Monde de continuer d’agir : « je sais que vous pourriez être déçus. Mais nous sommes dans le combat de nos vies et ce combat doit être gagné. Ne jamais abandonner. Ne reculez jamais. Continuez à avancer. »

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