Analyses et décryptages

Comité éthique et scientifique de Parcoursup : synthèse des recommandations

Des mots même des rapporteurs du comité, Parcoursup doit remplir le rôle que lui attribue la loi avec efficacité, transparence et équité. Si la plateforme et le processus associé se sont grandement améliorés depuis leur création, il reste encore du chemin à parcourir pour que les usagers et la société aient pleinement confiance. L’UNSA Éducation décrypte pour vous le 5e rapport du comité éthique annuel au Parlement.

Le comité recommande des évolutions concernant, la hiérarchisation des vœux, la gestion des données d’appel, la transparence dans les critères de classement pour veiller à l’équilibre entre usage d’outils numériques d’aide et lecture humaine ; équilibre dont il convient toujours de débattre. Il formule un ensemble de recommandations visant à améliorer l’équité de traitement entre les néo-bacheliers et les candidats en reprise d’études. Enfin pour éviter toute angoisse et le sentiment de manque de clarté, voire d’injustice, Parcoursup ne doit pas conduire à un dialogue solitaire avec sa machine mais au contraire, être le lieu de rencontre, au plus près du terrain entre les candidats et les acteurs des lycées et de l’enseignement supérieur.

Pour remplir ces objectifs, le comité formule 18 propositions. Parmi elles, certaines ont particulièrement retenu l’attention de l’UNSA Éducation, notamment :

  • Les arbitrages concernant l’évolution de l’équilibre entre algorithmes et humains doivent être débattus en toute transparence et clairement portés à la connaissance des utilisateurs.

  • Il faut une plus grande transparence des critères définis et utilisés par les CEV (Commission d’examen des vœux) pour classer leurs candidats, une publicité d’un an sur l’autre (y compris pour les dossiers traités hors calcul) et un contrôle des résultats.

  • Avancer la date de la hiérarchisation, par les candidats, de leurs vœux restant en attente aux alentours du 15 juin (les candidats sont encore dans leur lycée pour être accompagnés et disposent d’une quinzaine de jours après le début de la procédure d’affectation pour avoir des informations sur son déroulement)

  • Étudier les préférences des candidats, leurs contraintes, notamment matérielles et les phénomènes psychologiques, comme le stress, qui impactent la procédure et l’acceptation de telle ou telle formation.

  • Pour les candidats en reprise d’études (ou en réorientation), permettre aux établissements d’enseignement supérieur de : les accompagner y compris pour compléter leur dossier d’inscription ; donner leurs avis en tant qu’établissement d’origine sur la plateforme.

  • Développer les expérimentations telles que PANORAMA (Pour l’accompagnement à l’orientation et à la réussite à Aix-Marseille, Avignon et Toulon). L’objectif est de mieux accompagner l’orientation des élèves habitant en QPV (Quartier prioritaire de la ville) et/ou en sites éloignés des universités.

  • Engager, dans chaque académie, une réflexion globale sur la définition des secteurs et des quotas géographiques pour l’ensemble des licences de la région et des régions limitrophes en pensant également à la question des transports.

  • Affirmer Parcoursup comme espace de rencontre et d’orientation. Susciter et soutenir les initiatives de rencontres d’information et de discussion en impliquant les personnels du supérieur et du secondaire, les lycéens et les étudiants, en particulier en direction des lycées des secteurs socialement défavorisés.

  • Développer des outils pour permettre aux lycées un meilleur suivi du devenir de leurs élèves.

  • Suivre et réguler, dans chaque région académique, la gestion des données d’appel par les établissements de façon à admettre plus de candidats. Autoriser les licences non sélectives qui ne pouvaient pas faire le plein depuis trois ans à faire un appel par bloc de tous les candidats dès le premier jour, sans les classer, sous la responsabilité de l’établissement.

  • Inciter les académies à mettre en place une organisation pour piloter et animer Parcoursup et le continuum bac-3/bac+3 ainsi que pour accompagner les expérimentations au sein des établissements.

L’UNSA Éducation se positionne pour une amélioration continue de la plateforme Parcoursup. Le travail du comité va dans ce sens. Cependant, la mise en place de ces mesures (ou d’autres) demande des moyens humains et financiers ainsi qu’une coordination entre les différents acteurs éducatifs et politiques. Par ailleurs, l’UNSA Éducation combat toutes les formes de discriminations, milite pour le développement des mixités sociales et de genre et revendique l’égalité filles garçons dans les structures éducatives. Les évolutions de Parcoursup doivent se faire en respectant cet objectif primordial.

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