Culture générale, un marqueur social dans le parcours éducatif

Qu’elle soit une épreuve de concours ou juste un pré requis implicite, la culture générale est indispensable pour réussir un parcours scolaire. Un non dit, ou un impensé, qui font vivre un sentiment d’illégitimité et n’aident pas à bien vivre l’entrée dans les études supérieures.

De nombreux jeunes ressentent un malaise en entrant dans l’enseignement supérieur, lorsqu’ils se confrontent à des pairs ayant bénéficié, par le biais de leur famille et de leur entourage, d’un important capital social et culturel. Et on a beau avoir été un bon élève de lycée, le brassage des populations en université ou en classe préparatoire place souvent ces élèves dans des postures délicates. Quand on vient d’une famille qui écoute la radio publique et discute à table de l’actualité ou du dernier film vu, ça forge mine de rien des compétences culturelles, qui ne sont pas partagées. Parce que dans d’autres familles, à table, on ne parle que de sujets courants et matériels, ou alors de sujets de culture non reconnue dans le milieu éducatif comme le dernier épisode de Plus Belle la Vie, ou encore on ne parle pas du tout.
Le « malaise » de la culture générale ne se ­limite pas aux concours et aux dissertations. Il est aussi ressenti au quotidien, dans les interactions avec professeurs et camarades, et se ­révèle plus répandu qu’il n’y paraît chez les étudiants.
D’autant que, selon Annabelle ­Allouch, maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Picardie-Jules-Verne, auteure de La Société du concours (Seuil, 2017), citée par Le Monde, il ne naît pas uniquement du manque de connaissances culturelles. « Nous nous focalisons sur la notion de culture générale car c’est l’un des traits sociaux les plus visibles. Mais le sentiment d’illégitimité – exprimé comme “je n’ai pas assez de culture” – est en fait souvent le reflet de multiples autres bouleversements associés à l’arrivée dans un nouveau milieu », de nouveaux codes à assimiler.
Dans la loi de Refondation de 2013, a été instauré le parcours d’éducation artistique et culturelle. L’objectif de l’actuel gouvernement est la généralisation de ce parcours: 100% d’enfants « touchés par l’EAC ». Un enjeu de société, un enjeu éducatif, un enjeu de démocratisation de la culture. Pas un supplément d’âme ! Mais la possibilité donnée à chacun.e de se révéler, de se réaliser, dans ses études, dans sa vie, en détenant les mêmes codes, en ayant pu se construire les mêmes références culturelles (générales) par la connaissance mais aussi la sensibilité.

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Qu’elle soit une épreuve de concours ou juste un pré requis implicite, la culture générale est indispensable pour réussir un parcours scolaire. Un non dit, ou un impensé, qui font vivre un sentiment d’illégitimité et n’aident pas à bien vivre l’entrée dans les études supérieures.

De nombreux jeunes ressentent un malaise en entrant dans l’enseignement supérieur, lorsqu’ils se confrontent à des pairs ayant bénéficié, par le biais de leur famille et de leur entourage, d’un important capital social et culturel. Et on a beau avoir été un bon élève de lycée, le brassage des populations en université ou en classe préparatoire place souvent ces élèves dans des postures délicates. Quand on vient d’une famille qui écoute la radio publique et discute à table de l’actualité ou du dernier film vu, ça forge mine de rien des compétences culturelles, qui ne sont pas partagées. Parce que dans d’autres familles, à table, on ne parle que de sujets courants et matériels, ou alors de sujets de culture non reconnue dans le milieu éducatif comme le dernier épisode de Plus Belle la Vie, ou encore on ne parle pas du tout.
Le « malaise » de la culture générale ne se ­limite pas aux concours et aux dissertations. Il est aussi ressenti au quotidien, dans les interactions avec professeurs et camarades, et se ­révèle plus répandu qu’il n’y paraît chez les étudiants.
D’autant que, selon Annabelle ­Allouch, maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Picardie-Jules-Verne, auteure de La Société du concours (Seuil, 2017), citée par Le Monde, il ne naît pas uniquement du manque de connaissances culturelles. « Nous nous focalisons sur la notion de culture générale car c’est l’un des traits sociaux les plus visibles. Mais le sentiment d’illégitimité – exprimé comme “je n’ai pas assez de culture” – est en fait souvent le reflet de multiples autres bouleversements associés à l’arrivée dans un nouveau milieu », de nouveaux codes à assimiler.
Dans la loi de Refondation de 2013, a été instauré le parcours d’éducation artistique et culturelle. L’objectif de l’actuel gouvernement est la généralisation de ce parcours: 100% d’enfants « touchés par l’EAC ». Un enjeu de société, un enjeu éducatif, un enjeu de démocratisation de la culture. Pas un supplément d’âme ! Mais la possibilité donnée à chacun.e de se révéler, de se réaliser, dans ses études, dans sa vie, en détenant les mêmes codes, en ayant pu se construire les mêmes références culturelles (générales) par la connaissance mais aussi la sensibilité.