Avec les parents

Pour cause de week-end prolongé, de nombreux élèves rapporteront ce mercredi midi, plus ou moins cachés au fond de leur cartable, un bricolage, un dessin, un poème, destinés à être offert dimanche pour la fêtes des mères.

Peut-être même que pour beaucoup, fréquentant le centre de loisirs, ils seront invités cet après-midi à réaliser un autre cadeau pour ce même événement.

Vestiges d’une époque révolue que nul ne souhaite revivre où la célébration de la famille (qui forcément dans le contexte d’alors ne pouvait être composée que d’un papa, d’une maman et des enfants, parfois nombreux …) se comprenait comme une politique nataliste et où la place de la femme se résumait à être mère au foyer.

De l’indispensable libération des femmes toujours à conquérir à la légitime revendication de l’égalité femme homme, de la prise en compte des familles recomposées à la reconnaissance des couples homosexuels mariés ou pas, il y aurait bien des raisons justifiant l’abandon de cette fête instaurée par le régime de Pétain ou, du moins, pour mettre fin à la participation des lieux éducatifs à cette célébration.

Certes l’idéologie nauséabonde, qui a présidé à son instauration, n’est pas tellement éloignée de ce qui peut encore être revendiqué aujourd’hui dans certaines plateformes politiques ou associatives proche de la droite dure ou extrême. Pourtant, débarrassée de ses oripeaux conservateurs, la fête des mères et son « cadeau » représente un des seuls moments de l’année où un lien « gratuit » est instauré par les lieux éducatifs entre l’enfant, l’élève et sa famille.

Il ne s’agit pas là de solliciter la participation des parents pour aider au financement de tel ou tel projet. Les résultats ou la qualité du travail effectué n’est nullement en jeu. Pas de contact pour parler comportement, relations aux autres, respect des consignes…

Juste un cadeau. Le rappel qu’au centre de loisirs comme à l’école, l’enfant reste celui de sa famille. Un geste pour dire à ses parents qu’il les aime.

Et ils ne sont pas si nombreux les gestes d’amour dans le quotidien des lieux d’Education. Autant éviter de les ignorer.

Une attention aussi de la part des éducateurs qui -lorsqu’ils le choisissent librement et sans fausses intentions- rappellent ainsi qu’ils partagent la mission d’Education avec les familles. Qu’il s’agit d’une démarche conjointe. Et qu’ils ne l’oublient pas.

Car, nous le savons bien, si théoriquement nous partageons toutes et tous le beau projet de coéducation, la réalité est un peu plus compliquée.

Elle l’est dans les écoles, dans les collèges, dans les accueils de loisirs parce que professionnels de l’Education et parents ont finalement peu de contact, peu d’échanges, peu de temps pour parler projets pédagogiques, démarches éducatives, prise en compte de l’enfant… Souvent le quotidien, un dysfonctionnement, un problème l’emportent sur une discussion de fond. L’immédiateté s’impose et se substitue à l’inscription dans la durée d’une démarche complémentaire.

La fête des mères, rebaptisée quelquefois fête des parents, est l’occasion de rappeler que l’Education est une responsabilité partagée.

Parents, enseignants, éducateurs œuvrent chacun pour le bien des enfants. Leur action est encore plus efficace et constructive s’ils la mènent ensemble, en partenariat, en cohérence, en complémentarité.

C’est aussi cela que devrait vouloir dire, un dessin, un poème, un bricolage rapporté aujourd’hui de l’école ou de l’accueil de loisirs par les enfants à leurs mamans, à leurs parents…

 

Denis ADAM, le 24 mai 2017
 

 

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Pour cause de week-end prolongé, de nombreux élèves rapporteront ce mercredi midi, plus ou moins cachés au fond de leur cartable, un bricolage, un dessin, un poème, destinés à être offert dimanche pour la fêtes des mères.

Peut-être même que pour beaucoup, fréquentant le centre de loisirs, ils seront invités cet après-midi à réaliser un autre cadeau pour ce même événement.

Vestiges d’une époque révolue que nul ne souhaite revivre où la célébration de la famille (qui forcément dans le contexte d’alors ne pouvait être composée que d’un papa, d’une maman et des enfants, parfois nombreux …) se comprenait comme une politique nataliste et où la place de la femme se résumait à être mère au foyer.

De l’indispensable libération des femmes toujours à conquérir à la légitime revendication de l’égalité femme homme, de la prise en compte des familles recomposées à la reconnaissance des couples homosexuels mariés ou pas, il y aurait bien des raisons justifiant l’abandon de cette fête instaurée par le régime de Pétain ou, du moins, pour mettre fin à la participation des lieux éducatifs à cette célébration.

Certes l’idéologie nauséabonde, qui a présidé à son instauration, n’est pas tellement éloignée de ce qui peut encore être revendiqué aujourd’hui dans certaines plateformes politiques ou associatives proche de la droite dure ou extrême. Pourtant, débarrassée de ses oripeaux conservateurs, la fête des mères et son « cadeau » représente un des seuls moments de l’année où un lien « gratuit » est instauré par les lieux éducatifs entre l’enfant, l’élève et sa famille.

Il ne s’agit pas là de solliciter la participation des parents pour aider au financement de tel ou tel projet. Les résultats ou la qualité du travail effectué n’est nullement en jeu. Pas de contact pour parler comportement, relations aux autres, respect des consignes…

Juste un cadeau. Le rappel qu’au centre de loisirs comme à l’école, l’enfant reste celui de sa famille. Un geste pour dire à ses parents qu’il les aime.

Et ils ne sont pas si nombreux les gestes d’amour dans le quotidien des lieux d’Education. Autant éviter de les ignorer.

Une attention aussi de la part des éducateurs qui -lorsqu’ils le choisissent librement et sans fausses intentions- rappellent ainsi qu’ils partagent la mission d’Education avec les familles. Qu’il s’agit d’une démarche conjointe. Et qu’ils ne l’oublient pas.

Car, nous le savons bien, si théoriquement nous partageons toutes et tous le beau projet de coéducation, la réalité est un peu plus compliquée.

Elle l’est dans les écoles, dans les collèges, dans les accueils de loisirs parce que professionnels de l’Education et parents ont finalement peu de contact, peu d’échanges, peu de temps pour parler projets pédagogiques, démarches éducatives, prise en compte de l’enfant… Souvent le quotidien, un dysfonctionnement, un problème l’emportent sur une discussion de fond. L’immédiateté s’impose et se substitue à l’inscription dans la durée d’une démarche complémentaire.

La fête des mères, rebaptisée quelquefois fête des parents, est l’occasion de rappeler que l’Education est une responsabilité partagée.

Parents, enseignants, éducateurs œuvrent chacun pour le bien des enfants. Leur action est encore plus efficace et constructive s’ils la mènent ensemble, en partenariat, en cohérence, en complémentarité.

C’est aussi cela que devrait vouloir dire, un dessin, un poème, un bricolage rapporté aujourd’hui de l’école ou de l’accueil de loisirs par les enfants à leurs mamans, à leurs parents…

 

Denis ADAM, le 24 mai 2017