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Marine Le Pen lance sa campagne présidentielle 2022

Le 12 septembre à Fréjus, la présidente du Rassemblement national (RN) a transmis la tête du parti à Jordan Bardella afin de se consacrer à la présidentielle 2022. À l’heure où le RN est endetté et affaibli par les résultats des élections régionales, la candidate d'extrême-droite a présenté les grandes lignes de son programme. L’UNSA Éducation revient sur son discours et ce qu’il faut en retenir.

Les thèmes “classiques” de l’extrême-droite et du RN

Marine Le Pen a développé la rhétorique traditionnelle du RN autour des thèmes de l’immigration, de l’insécurité et de la lutte contre le prosélytisme islamiste. Elle juge en effet que la France est hors de “tout contrôle” sur ces thématiques. Elle s’est alors engagée dans des phrases provocatrices, violentes et xénophobes, déclarant par exemple qu’elle mettra fin à la délinquance en mettant “les délinquants français en prison, les étrangers dans l’avion”. Elle a également fait un amalgame en nommant les auteurs de violences sexistes et sexuelles de “talibans de l’intérieur”.
 
“Libertés, libertés chéries”
 
Voilà le slogan inspiré d’un couplet de l’hymne national et écrit en vert sur la première affiche de campagne de Marine Le Pen, une affiche sur laquelle n’apparaît pas le logo du RN mais uniquement le portrait de la cheffe du parti. La candidate d’extrême-droite a souhaité insister sur la défense des libertés. Toutefois, force est de constater que la conception de la liberté développée par Marine Le Pen est dans la lignée des valeurs de l’extrême droite, fermement encadrée, réservée aux seuls nationaux et assez éloignée des principes posés en 1789, à l’origine de l’État de droit. En insistant sur ce point, elle tente de reprendre à son compte le désir grandissant des Françaises et Français de sortir des restrictions liées à la pandémie de coronavirus en qualifiant au passage le passe sanitaire comme “une atteinte disproportionnée à la liberté”. Vis-à-vis de la vaccination, elle est restée prudente en se déclarant “pour la liberté vaccinale”, sans être “contre la vaccination”.
 
Au sujet d’Eric Zemmour
 
Le polémiste d’extrême-droite joue depuis un moment sur sa candidature ou non à l’élection présidentielle. Les sondages ne cessent de lui accorder une part croissante de voix. Le RN sait qu’Eric Zemmour et ses idées d’extrême-droite sont une menace potentielle mais à prendre au sérieux. Cependant, Marine Le Pen n’a pas évoqué son nom mais a malgré tout fait allusion à ce dernier en reprenant le slogan du polémiste sur une “France à la croisée des chemins”. La possibilité qu’il y ait plusieurs candidat.es d’extrême droite pour la présidentielle ne peut qu’inquiéter, au-delà de l’impression de division : il y a fort à parier en effet que les thèmes de prédilection de ce courant pourront polluer encore davantage les débats, en insistant sur les fractures de la société française.

La campagne présidentielle qui s’ouvre vers 2022 est à ses prémices et l’issue est encore incertaine. L’UNSA Éducation considère qu’il y a un véritable risque de prise de pouvoir de l’extrême-droite en France comme en Europe. Elle est mobilisée pour contrer cette menace. Elle continue et continuera à décrypter le message de l’extrême-droite et notamment du Rassemblement national qui est en contradiction avec les valeurs du syndicalisme, de la démocratie sociale et de la démocratie.

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