Revalorisation des catégories C, CDI sation des AED, alerte sur les recrutements enseignants , réforme des mathématiques notre déclaration CTA du 25 mai 2022

En article vous trouverez les alertes de vos élus UNSA Education lors du comité technique de l'académie de Dijon du 25 mai. Les réponses apportées ont été transmises à nos adhérents.

 Déclaration préalable au comité technique académique le 25 mai UNSA Education Dijon

L’unsa éducation a publié ce lundi lors d’une conférence de presse les résultats de son 10 eme baromètre des métiers. Les premières analyses en sont que l’état d’esprit de la profession doit être rapidement pris en compte et qu’il y a urgence à réparer le lien avec les personnels.

Même si cela n’est pas à l’ordre du jour de ce CTA, l’UNSA Education souhaite tout de même mettre en avant les dossiers urgents à traiter pour la prochaine rentrée :

La question de l’attractivité de tous les métiers dans notre ministère et des besoins de revalorisations et d’amélioration des conditions de travail doit être une priorité tant au niveau national qu’académique.

Revalorisation des catégories C

D’ailleurs les personnels administratifs de catégorie C, qui sont, nous le rappelons les moins bien rémunérés, attendent toujours leur revalorisation indemnitaire 2022, sans montant et sans date… !

Alerte sur l’attractivité des métiers de l’Education

 Un exemple marquant de la question de l’attractivité est le manque de candidats aux concours des métiers d’enseignant, de CPE et psychologues de l’Éducation nationale.

Cela est alarmant pour les conditions de scolarité des élèves : on court le risque important d’un manque d’enseignants, CPE et PsyEN.  Dans notre académie, il y avait 235 présents pour le CRPE pour plus de 800 inscrits.

 

Cela est inquiétant pour les équipes éducatives déjà fragilisées par cinq années de choix budgétaires en contradiction avec les exigences liées, entre autres, aux réformes ministérielles engagées pendant le quinquennat précédent.

Enfin, cela est alarmant pour les nouveaux personnels d’enseignement et d’éducation, premiers lauréats d’une mauvaise et illisible réforme des concours et de la formation initiale. Allongement de la durée d’études, faiblesse de la rémunération, déconsidération, conditions d’entrée dans le métier synonyme de mise à l’épreuve : a-t-on jamais vu un employeur se donner aussi peu les moyens d’attirer des candidats ?

Le nouveau ministre aura donc pour première mission de tout faire pour que les élèves aient des professeurs face à eux à la rentrée prochaine.

Nous allons droit vers un recours massif à des recrutements de contractuels. Cela laisse perplexe quant à la qualité de l’enseignement proposé. Comment imaginer que des étudiants de qualité qui ne se sont pas présentés au concours aient envie d’un poste précaire qui plus est encore moins bien payé. Bien sûr, il sera demandé aux IA IPR d’être très vigilants lors des recrutements mais ce discours ne peut tenir. Comme tout le monde, ils feront avec ce qu’ils ont…

Réforme des mathématiques au lycée

Concernant la réforme précipitée des mathématiques au lycée, toutes les organisations syndicales et les associations disciplinaires militaient pour une prise de recul et une réflexion plus globale sur la place des mathématiques dans la voie générale (tronc commun, enseignements de spécialité et options) débouchant sur des décisions à mettre en œuvre à la rentrée 2023. Pourtant, le ministre, sous la pression de l’annonce du président Macron alors candidat en campagne, a décidé de retenir des propositions du comité d’experts, l’introduction d’une heure trente de mathématiques dans le tronc commun dès 2022 pour les élèves n’ayant pas choisi l’enseignement de spécialité maths. Mesure précipitée dont, en plus, l’annonce officielle a été différée de plus d’un mois pour cause de période électorale et d’attente prolongée d’un nouveau gouvernement ! Le « maître des horloges » n’a clairement rien à faire de l’organisation de la rentrée 2022 dans les lycées…Encore une fois, cela traduit un manque de considération, pour les élèves, les enseignants, et les équipes de direction, qui préparent la rentrée 2022 depuis janvier et ont donc déjà bien engagé la réflexion sur l’organisation des enseignements, les informations aux élèves et aux familles qui doivent faire leurs choix…

Le retour des mathématiques dans le tronc commun a l’avantage d’être une mesure égalitaire, notamment parce que les filles et les élèves issus des milieux populaires prenaient moins la spécialité maths, à condition évidemment que cette modification soit bien étendue à tous les lycéens dès la rentrée 2022. Sinon, des classes de spécialité maths et des classes maths de tronc commun se constitueront très vite.

Il est néanmoins difficile de percevoir l’impact de l’alourdissement du volume horaire pour les élèves.

Les contraintes d’organisation de l’enseignement scientifique qui sert trop souvent de variable d’ajustement des services seront encore augmentées avec l’ajout d’une troisième discipline.

Quant aux professeurs de mathématiques qui ont connu des mesures de carte scolaire l’an dernier, ils vont sans doute peu apprécier de voir leurs collègues contraints de faire des heures supplémentaires en nombre pour assurer cet enseignement puisqu’il est trop tard pour injecter des moyens pérennes en heures postes à hauteur des besoins.

Et l’annonce du nombre d’admissibles au Capes de maths (816 pour 1035 postes) ne rassurera personne sur la capacité d’assurer dans des conditions acceptables l’enseignement des maths au lycée l’an prochain.

Enfin, l’introduction tardive de cet enseignement se fera sans aucune formation pour les collègues qui devront s’approprier les nouveaux contenus pendant les vacances d’été et sans moyens supplémentaires.

L’Unsa-Education rappelle ses attentes sur ce dossier :

·         La prorogation du comité de suivi de la réforme pour travailler collectivement à des réponses solides et praticables pour la rentrée 2023, en faisant entendre la voix des personnels,

·         Une réflexion sur l’ensemble des programmes de mathématiques au lycée, celui de la classe de seconde, celui de l’enseignement de spécialité, mais aussi celui de la voie technologique dont l’indifférenciation selon les séries crée des difficultés importantes,

·         L’ouverture de l’option maths complémentaires à tous les élèves de terminale,

·         Le financement des options maths complémentaires et maths expertes fléché dans la DGH.

CDIsation des AED dans l’académie

Dernier point qui doit être plus qu’une priorité en cette fin d’année, c’est la question de la CDIsation des AED.

En séance le 20 janvier 2022, les députés ont adopté la proposition de loi visant à lutter contre la précarité des AESH et des AED.

La proposition de loi – portée par la députée Michèle Victory et soutenue par le SE-Unsa –  a finalement été reprise sur le seul point de la CDIsation des AED dans la proposition de loi Balanant sur le harcèlement scolaire qui a été adoptée jeudi 24 février.

La possibilité d’accès des AED à un contrat à durée indéterminée est une avancée. L’UNSA Education rappelle et dénonce le traitement injuste de ces contractuels jusqu’ici exclus de la CDisation automatique au bout de 6 années de service.

Nous espérons un décret d’application avant la fin de l’année scolaire…Cela mettrait en partie fin à la précarité de ces AED qui arrivent au bout de leurs 6 années de service. Cela permettrait aussi une rentrée plus sereine pour les vies scolaires.

Au-delà des modalités de mise en place de la CDIsation de ces personnels, l’urgence existe pour toutes et tous les AED dont les contrats arrivent à échéance des 6 années de contrat en cette fin d’année scolaire. Si le décret d’application n’est pas publié rapidement, comment les AED pourront-ils faire valoir leurs droits ? Y –aura-t-il un effet rétroactif ?

L’UNSA Education alerte et exige la prise en compte de ces personnels qui sont indispensables aux vies scolaires et aux établissements.

Le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Pap Ndiaye a reçu l’UNSA Education mardi 24 mai… Alors qu’en 2017, il avait fallu attendre 3 semaines, c’est un signe d’ouverture au dialogue social.

L’UNSA Education souhaite également saluer le symbole fort donné par Monsieur le Ministre par son choix de premier déplacement au collège de Conflans Ste Honorine pour rendre hommage à Samuel Paty. L’UNSA Education rappelle ici son attachement à la Laïcité et aux valeurs de la République.

Pour tous les sujets évoqués, l’UNSA Education exige encore et toujours que les personnels de l‘Education nationale et de l’enseignement supérieur soient reconnus, respectés et protégés.