Plus jamais comme ça !

Déclaration liminaire de l’Unsa éducation
Comité Technique Académique
23 juin 2020


Plus jamais comme ça !

La retour en présentiel de la majorité de nos élèves, mais aussi des personnels, s’est fait hier. Le temps est venu de tirer des leçons de nos conditions de travail bien bousculées.

Un constat commun : on ne veut plus jamais être géré.e.s comme ça ! Si notre Ministre veut donner du sens au mot confiance qui lui est cher, il faut qu’il comprenne que communiquer à l’opinion publique avant même ses Recteurs, et de ce fait aux personnels en lien direct avec les familles, décrédibilise le professionnalisme du service public d’éducation. Je vais illustrer cela par un parallèle avec le monde du commerce. Quelle entreprise communiquerait d’abord à ses client.e.s au lieu de ses gérant.e.s les nouveaux produits ou règles du magasin ?
Cette communication sans filtre est une source de tension folle tant aux portes d’une école ou d’un établissement qu’au plus haut niveau de gestion des académies. Nous en avons tous fait les frais ici. Si la direction académique a été, et est encore, très certainement sous forte pression, il lui faut veiller cependant à ne pas la faire porter par les personnels en bout de chaîne que sont les personnels de direction ou les directeurs.trices d’école, qui craquent les uns après les autres. D’autre part, le Ministre oubli encore et toujours d’avoir un mot pour les « autres » personnels, invisibles pour les familles, mais essentiels pour le bon fonctionnement de notre belle maison. En laissant dénigrer les personnels enseignant par les médias, il a fait preuve de non-respect de ces derniers. Espérons que les « vacances apprenantes » le soient aussi pour notre Ministre à ce sujet.
Quant à notre académie, nous saluons encore la volonté du Directeur d’Académie de maintenir le dialogue social pendant ce trimestre. Nous en avons également testé les limites lorsque les directives ont été trop tardives. La divergence d’appréciation sur l’application et la légitimité de certains dispositifs ministériels : 2S2C, vacances apprenantes, et la multiplication des enquêtes à remplir en quelques heures pour certaines ont eu raison de la patience des plus calmes d’entre nous. Nous attendons également une information quant à la répartition de la prime pour les personnels ayant eu une surcharge de travail pendant cette période car nous ne sommes pas certains qu’il n’y ait pas d’oubli.

En cette période de fin d’année, nous tenons à souligner le manque d’adaptation des outils de gestion des examens, avec là aussi une pression et des délais intenables pour le faire sérieusement à des horaires de service.

Pour la préparation de rentrée, l’enjeu du bâti scolaire, de l’Ecole à l’ère du numérique et la lutte contre le décrochage scolaire seront des clés pour la réussir.
Sur le premier point, l’an dernier nous en parlions déjà à propos des problèmes de canicule. Cette année s’ajoute l’entrée sanitaire qui peut lui faire écho en termes de solutions. Toutefois, les collectivités territoriales seront-elles à la hauteur de cette impérieuse nécessité ?
Pour la partie numérique de nos métiers, nous attendons des décisions ministérielles, voire au niveau de la ville, quant à l’équipement et l’accès à la connexion des élèves mais aussi des personnels en établissement scolaire ou en services. Au niveau académique, peut-être que le budget de l’action sociale pourrait développer une ligne spéciale dans ce but ? Il faudrait aussi que le Ministère pense à « indemniser » les professionnels suite à la période de confinement que nous avons connue. Car nombre d’entre eux ont utilisé leur propre matériel informatique, leur connexion internet personnelle, voire même leur abonnement de téléphone mobile pour rester en contact avec les élèves et leurs familles. Pour l’UNSA Education, l’académie doit, quant à elle, s’appuyer sur les besoins qui se sont faits jour pendant le confinement. Elle doit former les personnels au travail en distanciel avec les outils numériques pédagogiques mais pas seulement. Nous serons force de proposition lors du point à l’ordre du jour.
Enfin, à propos de la rentrée pédagogique, là aussi la formation devra jouer son rôle à plein. Si l’axe ministériel est la lutte contre le décrochage scolaire, il faudra bien l’appréhender de la maternelle au lycée, et donc, associer tous les personnels concernés. Heureusement, ils n’ont pas attendu pour s’y mettre car cette lutte s’inscrit dans un processus long. Toutefois, elle sera plus efficace si le nombre de personnel est à la hauteur. L’organisation pédagogique est aussi un facteur fort de réussite dans ce domaine. Or, tant dans le 1er que le 2nd degré parisien, nous avons des doutes sur les conditions de cette préparation. En Primaire, il y aura les résultats du mouvement le 30, la carte scolaire le 2, le conseils d’école, tout en ayant tous les élèves à plein temps. Les collègues devront alors réfléchir en niant leur fatigue. Mais auront-ils l’attention nécessaire pour prendre les bonnes décisions ? Dans le 2nd degré, les conseils d’enseignements et CA se tiennent mais les élèves ne seront déjà plus là la semaine prochaine. A ce niveau d’enseignement, ce sont les affectations qui posent question. On constate des blocages pour des TZR au détriment de la stabilité des équipes, alors que les heures sont bien dans la DHG. C’est incompréhensible et fait également le jeu des HSA qui explosent. L’instabilité des équipes ne contribue pas à la continuité du suivi des élèves les plus fragiles.

L’UNSA Education constate une sorte d’inertie quant aux enjeux pédagogiques, d’adaptation des conditions d’apprentissage mais aussi d’organisation et d’équipements, tant du point de vue ministériel qu’académique. Le fait d’avoir passé notre temps à faire et défaire un accueil post confinement en est certainement la cause. Nous courrons donc après le temps d’ici la fin des vacances, qui n’en seront peut-être pas. L’UNSA Education n’a pas pour habitude de verser dans le pessimisme ambiant et vous savez que les personnels seront encore au rendez-vous en septembre pour tenter de combler ce retard accumulé cette année. C’est pour cela que nous revendiquons des actes concrets pour être reconnu·es et respecté·es par notre Ministre mais aussi au niveau de l’académie.

Pauline Laby-Le Clercq, représentante UNSA Education en CTA

Pour plus d’information sur les points à l’ordre du jour (moyens de

surveillance, BOP, PAF et Ecole inclusive), contactez-nous sur 75@unsa-education.org

Déclaration liminaire de l’Unsa éducation
Comité Technique Académique
23 juin 2020


Plus jamais comme ça !

La retour en présentiel de la majorité de nos élèves, mais aussi des personnels, s’est fait hier. Le temps est venu de tirer des leçons de nos conditions de travail bien bousculées.

Un constat commun : on ne veut plus jamais être géré.e.s comme ça ! Si notre Ministre veut donner du sens au mot confiance qui lui est cher, il faut qu’il comprenne que communiquer à l’opinion publique avant même ses Recteurs, et de ce fait aux personnels en lien direct avec les familles, décrédibilise le professionnalisme du service public d’éducation. Je vais illustrer cela par un parallèle avec le monde du commerce. Quelle entreprise communiquerait d’abord à ses client.e.s au lieu de ses gérant.e.s les nouveaux produits ou règles du magasin ?
Cette communication sans filtre est une source de tension folle tant aux portes d’une école ou d’un établissement qu’au plus haut niveau de gestion des académies. Nous en avons tous fait les frais ici. Si la direction académique a été, et est encore, très certainement sous forte pression, il lui faut veiller cependant à ne pas la faire porter par les personnels en bout de chaîne que sont les personnels de direction ou les directeurs.trices d’école, qui craquent les uns après les autres. D’autre part, le Ministre oubli encore et toujours d’avoir un mot pour les « autres » personnels, invisibles pour les familles, mais essentiels pour le bon fonctionnement de notre belle maison. En laissant dénigrer les personnels enseignant par les médias, il a fait preuve de non-respect de ces derniers. Espérons que les « vacances apprenantes » le soient aussi pour notre Ministre à ce sujet.
Quant à notre académie, nous saluons encore la volonté du Directeur d’Académie de maintenir le dialogue social pendant ce trimestre. Nous en avons également testé les limites lorsque les directives ont été trop tardives. La divergence d’appréciation sur l’application et la légitimité de certains dispositifs ministériels : 2S2C, vacances apprenantes, et la multiplication des enquêtes à remplir en quelques heures pour certaines ont eu raison de la patience des plus calmes d’entre nous. Nous attendons également une information quant à la répartition de la prime pour les personnels ayant eu une surcharge de travail pendant cette période car nous ne sommes pas certains qu’il n’y ait pas d’oubli.

En cette période de fin d’année, nous tenons à souligner le manque d’adaptation des outils de gestion des examens, avec là aussi une pression et des délais intenables pour le faire sérieusement à des horaires de service.

Pour la préparation de rentrée, l’enjeu du bâti scolaire, de l’Ecole à l’ère du numérique et la lutte contre le décrochage scolaire seront des clés pour la réussir.
Sur le premier point, l’an dernier nous en parlions déjà à propos des problèmes de canicule. Cette année s’ajoute l’entrée sanitaire qui peut lui faire écho en termes de solutions. Toutefois, les collectivités territoriales seront-elles à la hauteur de cette impérieuse nécessité ?
Pour la partie numérique de nos métiers, nous attendons des décisions ministérielles, voire au niveau de la ville, quant à l’équipement et l’accès à la connexion des élèves mais aussi des personnels en établissement scolaire ou en services. Au niveau académique, peut-être que le budget de l’action sociale pourrait développer une ligne spéciale dans ce but ? Il faudrait aussi que le Ministère pense à « indemniser » les professionnels suite à la période de confinement que nous avons connue. Car nombre d’entre eux ont utilisé leur propre matériel informatique, leur connexion internet personnelle, voire même leur abonnement de téléphone mobile pour rester en contact avec les élèves et leurs familles. Pour l’UNSA Education, l’académie doit, quant à elle, s’appuyer sur les besoins qui se sont faits jour pendant le confinement. Elle doit former les personnels au travail en distanciel avec les outils numériques pédagogiques mais pas seulement. Nous serons force de proposition lors du point à l’ordre du jour.
Enfin, à propos de la rentrée pédagogique, là aussi la formation devra jouer son rôle à plein. Si l’axe ministériel est la lutte contre le décrochage scolaire, il faudra bien l’appréhender de la maternelle au lycée, et donc, associer tous les personnels concernés. Heureusement, ils n’ont pas attendu pour s’y mettre car cette lutte s’inscrit dans un processus long. Toutefois, elle sera plus efficace si le nombre de personnel est à la hauteur. L’organisation pédagogique est aussi un facteur fort de réussite dans ce domaine. Or, tant dans le 1er que le 2nd degré parisien, nous avons des doutes sur les conditions de cette préparation. En Primaire, il y aura les résultats du mouvement le 30, la carte scolaire le 2, le conseils d’école, tout en ayant tous les élèves à plein temps. Les collègues devront alors réfléchir en niant leur fatigue. Mais auront-ils l’attention nécessaire pour prendre les bonnes décisions ? Dans le 2nd degré, les conseils d’enseignements et CA se tiennent mais les élèves ne seront déjà plus là la semaine prochaine. A ce niveau d’enseignement, ce sont les affectations qui posent question. On constate des blocages pour des TZR au détriment de la stabilité des équipes, alors que les heures sont bien dans la DHG. C’est incompréhensible et fait également le jeu des HSA qui explosent. L’instabilité des équipes ne contribue pas à la continuité du suivi des élèves les plus fragiles.

L’UNSA Education constate une sorte d’inertie quant aux enjeux pédagogiques, d’adaptation des conditions d’apprentissage mais aussi d’organisation et d’équipements, tant du point de vue ministériel qu’académique. Le fait d’avoir passé notre temps à faire et défaire un accueil post confinement en est certainement la cause. Nous courrons donc après le temps d’ici la fin des vacances, qui n’en seront peut-être pas. L’UNSA Education n’a pas pour habitude de verser dans le pessimisme ambiant et vous savez que les personnels seront encore au rendez-vous en septembre pour tenter de combler ce retard accumulé cette année. C’est pour cela que nous revendiquons des actes concrets pour être reconnu·es et respecté·es par notre Ministre mais aussi au niveau de l’académie.

Pauline Laby-Le Clercq, représentante UNSA Education en CTA

Pour plus d’information sur les points à l’ordre du jour (moyens de

surveillance, BOP, PAF et Ecole inclusive), contactez-nous sur 75@unsa-education.org