Paris : CTA du 7 décembre 2021 : trop de copies à corriger !
Trop de copies à corriger !
Cette fin d’année est l’occasion de rappeler des règles de courtoisie syndicale, pour être plus forts ensembles au niveau académique, et nous remercions nos camarades pour l’envoi de la motion proposée ce jour en amont du CTA. Au niveau national par contre, il serait bon de rappeler que la participation de quelques militants à une AG ne signifie pas que les organisations nationales cautionneraient une motion allant à l’encontre des mandats de l’UNSA Education.
Nos positions sont connues depuis longtemps : le vaccin, comme les gestes barrières et l’aération des locaux, constitue un moyen efficace pour lutter contre la pandémie.
En revanche, là où nous pourrions nous retrouver en intersyndicale, c’est sur la lourdeur du nouveau protocole. Alors que le pays connait une 5e vague de Covid en cette fin d’année et qu’un nouveau variant inquiète au plus haut point, les règles sanitaires à l’école qui viennent d’être modifiées visent explicitement une limitation des fermetures de classes.
Pour notre fédération, ces modifications engendrent un allègement incompréhensible de la protection contre la propagation du virus et génèrent un alourdissement incontestable de la charge de travail des enseignant.es du 1er degré et des directrices et directeurs. Le ministère doit au plus vite revoir ses nouvelles consignes dont l’application est impossible, en redéfinissant de façon plus sécurisante la gestion des cas positifs et en supprimant la consigne du cumul présentiel/distanciel ! A ce titre, au niveau national, le SE-Unsa a déposé une alerte sociale et nous ne manquerons pas de vous alerter nous aussi.
L’UNSA Education a toujours salué les efforts budgétaires lorsqu’ils étaient notables. Nous partageons ici notre déception quant aux dernières mesures actées au CTMen qui ne font que le minimum pour le salaire des AESH et ne programment rien sur le long terme pour les directeurs.rices d’école.
Déception aussi, au niveau local, lorsque des demandes légitimes restent sans réponse.
Sur le sujet au CTA de ce jour…
Sur le fond, la fédération UNSA Education est favorable à la mise en place d’une RH de proximité et les syndicats concernés (A&I, SNPDEN) ont signé la charte des pratiques de pilotage en EPLE qui la mentionne. C’est la mise en œuvre qui pose problème à Paris, où le projet fait porter sur les adjoint.es gestionnaires en EPLE des missions qui relèvent de la compétence des services académiques. La RH de proximité ne doit pas se substituer à celle, existante, de notre académie. Une autre proposition serait de mieux valoriser les fonctions RH au rectorat. Autrement dit, le manque de poste et de ressources humaines dans les services académiques ne doit pas être supplée par les EPLE.
Il manque aussi dans ce projet de déploiement l’assurance que cette ressource ne sera pas liée au poste mais au volontariat de la personne uniquement, et nous exprimons ici des doutes sur la formation, délivrée dans le planning de mise en place dès janvier, mais par qui, sous quelle forme ?
C’est pourquoi nous souhaitons que soient redéfinies plus précisément les missions dévolues aux futur.es référent.es RH de proximité de notre académie.
Décidément, les adjoint.es gestionnaires sont à l’honneur car un autre sujet nous inquiète, même s’il n’est pas à l’ordre du jour de ce CTA. Disparu de la loi 3DS, l’article 41, qui crée un pouvoir d’instruction de la collectivité sur les adjointes et adjoints gestionnaires, a dans un premier temps été réintroduit par les députés. Et voilà que le gouvernement a été encore plus loin en déposant un amendement pour donner l’autorité fonctionnelle aux collectivités. L’expérimentation n’est même plus d’actualité. Nous y sommes fermement opposés. L’UNSA Éducation demande au gouvernement de revenir sur cet amendement et aux parlementaires de ne pas aller en ce sens. Les personnels de direction, les adjointes et adjoints gestionnaires, les enseignantes et enseignants et au-delà tous les membres de la communauté éducative ont besoin d’une équipe de direction stable et renforcée. À un pouvoir d’instruction imposé contre notre volonté pourrait s’opposer un pouvoir d’obstruction sur le terrain. Nous appelons d’ailleurs les équipes de direction à être solidaires devant le rectorat demain après-midi, pour manifester notre opposition à cette disposition.
Pour en revenir à l’actualité proprement parisienne, nous souhaitons évoquer un moment l’agression de notre collègue professeure au lycée Montaigne. Il est urgent de se demander ce qui est fait, dans notre académie, pour accompagner les élèves exclu.es. Combien de personnes sont affectées à des missions de lutte contre le décrochage scolaire ? Y a-t-il un réel accompagnement des élèves « poly-exclu.es » ? Faire de la prévention et de l’accompagnement réel, afin que soient évités de tels drames, est indispensable.
Enfin, à l’orée d’une campagne des élections présidentielles très particulière, des idées que l’on pensait enfouies dans les oubliettes de l’histoire refont surface.
Pour notre fédération, toutes ces manœuvres ne servent qu’à alimenter les défiances et le rejet de l’autre. C’est la volonté de l’UNSA Éducation de peser dans le débat politique, pour faire de la réduction des inégalités sociales et scolaires une thématique incontournable de l’élection présidentielle.