Notre déclaration au CDEN du 20 octobre 2022

Le CDEN, Comité Départemental de l'Education Nationale, présente les décisions prises en CTSD, carte scolaire, aux partenaires de l'Education Nationale : maires, conseil départemental, conseil régional, représentants de parents d'élèves etc...

Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,
Chacune et chacun d’entre-nous représentons les citoyens de ce pays, de ce département. NOUS n’avons pas le droit de laisser l’école de la République et notre société sombrer.
Il faut dès à présent et de façon urgente, travailler ensemble pour une société égalitaire.
Je m’adresse, au nom de l’UNSA EDUCATION, tout particulièrement à vous, représentants du peuple : élus municipaux, départementaux, représentants de l’État.
Notre organisation syndicale alerte cette assemblée. l’Ecole Inclusive fonctionne mal et se dégrade d’année en année. Nous sommes profondément convaincus de l’obligation pour notre société, de prendre en compte toutes les différences. Cette prise en compte (handicaps, langues, origines) doit se faire sans plus attendre, sans concessions et sans tergiversations
En ce qui concerne La Loi de 2005 elle n’est appliquée que très partiellement, par les décideurs et leurs représentants.
Je cite : l’article « Art. L. 114-1-1. – La personne handicapée a droit à la compensation des conséquences de son handicap quels que soient l’origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie.
Ou encore :
articles L. 112-1 et L. 112-2 « Tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de la santé est inscrit dans l’école ou dans l’un des établissements mentionnés à l’article L. 351-1, le plus proche de son domicile, qui constitue son établissement de référence.
« Dans le cadre de son projet personnalisé, si ses besoins nécessitent qu’il reçoive sa formation au sein de dispositifs adaptés, il peut être inscrit dans une autre école ou un autre établissement mentionné à l’article L. 351-1. »
L’UNSA EDUCATION dénonce cette application très partielle de la Loi et exige de cette assemblée une volonté sans faille de répondre aux droits des 412 enfants du département actuellement sans place dans les structures spécialisées.
Elle dénonce également le nombre insuffisant d’enseignants pour la prise en charge des élèves allophones dans toutes les strates de la scolarité.
L’insuffisance de moyens alloués par l’Etat pour l’école inclusive a entraîné et entraîne :
– Des souffrances des élèves non pris en charge,
– Une incompréhension et une colère légitime des parents,
– Une souffrance au travail des personnels de l’Education Nationale, avec des arrêts de travail et parfois même des accidents de service du fait de la grande violence de certains de ces élèves en souffrance.
Ces difficultés par manque de moyens humains et matériels ne sont pas les seules. A cela se rajoutent sur notre territoire de grandes inégalités en termes de mixité sociale. On doit arrêter de regarder ailleurs. Le clivage dû à une implantation forte et historique des écoles et établissements privés ne doit pas nous satisfaire. L’UNSA EDUCATION refuse de se taire et de laisser faire. La liberté de chacun de choisir son établissement n’est pas le sujet, mais bien cet entre-soi favorisé par des années de complaisance et d’aide financière aux établissements privés, en très grande majorité religieux, et ce, sans évaluation et sans bilan de la part de Bercy. (41 % des élèves des établissements privés sont issus de familles CSP+ contre 28 % dans le Public).
La réforme des lycées professionnels est à l’inverse de cette recherche de mixité sociale. Le gouvernement veut faire de nos jeunes lycéens professionnels de 15 ans de la main d’œuvre bon marché tout en diminuant le temps alloué aux apprentissages en lycée. Des signaux ne trompent pas comme la tutelle des deux ministères, Education nationale et travail. Un grand retour en arrière s’opère, favorisant les clivages de la société, comme au début du 20è siècle. Nous sommes loin de l’école émancipatrice, bienveillante, formant des citoyens éclairés. Et les collègues sont tous et toutes unanimes : ils dénoncent cette réforme.
Les faits sont déjà là. Si la violence explose dans certains quartiers, si l’intégrisme s’installe petit à petit, c’est que l’Etat n’a pas favorisé cette mixité sociale. Et pourtant, elle est le garant d’une société apaisée. Elle est le garant du maintien et du respect de tous, des valeurs de la République.

Face au mal-être de l’Ecole, miroir d’une société clivée, l’UNSA EDUCATION demande à cette assemblée la création durant cette année scolaire, de groupes de travail sur l’Ecole Inclusive et sur la Mixité sociale. Il en va de la sauvegarde de l’Ecole Publique et de la République.
Nous vous remercions.