Intervention du SNPDEN séminaire DGESCO

Intervention du SNPDEN du 24/9/2018 lors du séminaire DGESCO sur la réforme du lycée

Xavier YVART, secrétaire académique du SNPDEN-UNSA de l’académie de

Bordeaux ; je m’exprime également au nom de mes homologues des académies de Poitiers et Limoges.

Monsieur le directeur général de l’enseignement scolaire, Monsieur le recteur de la région académique, Mesdames et Messieurs,

Vous nous avez conviés à ce séminaire sur la réforme du lycée pour un temps d’échange et de travail que nous jugeons essentiel à la mise en œuvre concrète de cette réforme. Or sur le format de cette réunion (et nous espérons qu’il ne faut pas y lire une interprétation sur le fond), nous déplorons que les proviseurs adjoints n’y aient pas été conviés. Nous tenons à rappeler que les proviseurs adjoints sont statutairement des chefs d’établissement, qu’ils vont jouer un rôle prépondérant dans la mise en place de cette réforme et que de ce fait ils doivent bénéficier d’une même information que les proviseurs.

Sur la réforme elle-même :

Le SNPDEN a soutenu la nécessité d’une réforme du bac et du lycée

en rapport avec nos mandats, parce qu’elle devait permettre :

– une simplification de l’organisation du lycée

– l’allègement des épreuves ponctuelles du bac

– une meilleure liaison avec l’enseignement supérieur

Or à ce jour, nous faisons un certain nombre de constats et nous avons

retenu 6 questions prioritaires qui demeurent sans réponses et qui génèrent une inquiétude croissante des personnels de direction.

Mais avant cela, nous tenons à souligner qu’il est regrettable que cette réforme arrive dans un contexte de suppression de postes, qui est un signe négatif.

 Le calendrier de la réforme est bien trop serré et inextricable :

comment construire une réforme en concertation avec nos équipes alors que les DGH seront communiquées dans 2,5 mois seulement et que nous arrêterons une coloration des postes début février ? Si nous n’avons pas toutes les informations bien avant ces échéances et bien en amont, les difficultés seront difficilement surmontables.

  Quels enseignements de spécialités dans quels lycées ? Quel contingentement ? Quel financement des options ? Dans le cadre des arbitrages qui seront rendus, le SNPDEN rappelle son attachement à l’équité territoriale notamment concernant la carte des spécialités et le principe indépassable de non concurrence entre les lycées.

            – La question des programmes : si leur version définitive est prévue fin janvier, qu’en est-il de la formation des professeurs et de l’édition des manuels scolaires ?

 – Ressources humaines : qui enseignera quoi ? Des imprécisions demeurent sur les spécialités, leurs programmes, les besoins des lycées. Par exemple, qui enseignera en lycée général en « numérique et sciences informatiques » ? un professeur de mathématiques, de SVT, ou de sciences physiques ? Qu’en est-il des programmes et de la formation des professeurs ?

 – La question cruciale de l’orientation en fin de seconde : le SNPDEN défend l’idée qu’au conseil de classe du second trimestre les familles se positionnent sur des combinaisons de spécialités, validées par chaque conseil d’administration, et non sur 4 choix annoncés par le ministre ou le « tout à la carte » tel que vous le présentez, ce qui serait intenable – tant pour l’organisation des lycées que pour les conséquences sur la gestion de la ressource humaine.

 – Quelle articulation entre les attendus de l’enseignement supérieur et les spécialités ? Cette question est déterminante car selon le SNPDEN la réforme doit se piloter par les projets post-bac et les attendus doivent être davantage précisés.

 – Inutile de préciser que concernant le lycée professionnel, outre les grilles horaires du bac pro et du CAP que vous venez de présenter, nous naviguons à vue, étant donné que nous n’avons aucune information.

Les personnels de direction sont des cadres de proximité, loyaux et autonomes. Pour mener une telle réforme, l’unité des acteurs se construit sur des anticipations collectives, or tant sur le plan de la temporalité que de la méthode nous restons sur nos interrogations.

 Le SNPDEN regrette l’indigence des informations concrètes alors que les délais sont très courts. En effet, il faudra mener de front deux calendriers : celui de l’information aux familles pour le conseil de classe du deuxième

trimestre (et nous y serons vite) et le calendrier de la préparation de rentrée. Dans les deux cas, ce sont les personnels de direction qui seront mis en difficulté.

Nous attendions de ce séminaire des réponses précises à des questions pratiques et de fonds sans lesquelles nous ne pourrons pas avancer : quand et comment aurons-nous les réponses aux questions concrètes que nous nous posons ?

Enfin, le ministre a fait un certain nombre d’annonces en direction des professeurs telles que la défiscalisation des HSA, ou l’annonce d’un second professeur principal sur un autre niveau que la terminale (ce qui n’est pas

une mauvaise idée) ; mais il n’est pas question des personnels de direction. S’il considère que les personnels de direction sont indispensables pour la mise en œuvre de cette réforme, nous attendons du ministre et du ministère la

reconnaissance et la considération pour ce que nous faisons au quotidien dans nos lycées malgré des conditions de travail nettement dégradées.

 

 

Intervention du SNPDEN du 24/9/2018 lors du séminaire DGESCO sur la réforme du lycée

Xavier YVART, secrétaire académique du SNPDEN-UNSA de l’académie de

Bordeaux ; je m’exprime également au nom de mes homologues des académies de Poitiers et Limoges.

Monsieur le directeur général de l’enseignement scolaire, Monsieur le recteur de la région académique, Mesdames et Messieurs,

Vous nous avez conviés à ce séminaire sur la réforme du lycée pour un temps d’échange et de travail que nous jugeons essentiel à la mise en œuvre concrète de cette réforme. Or sur le format de cette réunion (et nous espérons qu’il ne faut pas y lire une interprétation sur le fond), nous déplorons que les proviseurs adjoints n’y aient pas été conviés. Nous tenons à rappeler que les proviseurs adjoints sont statutairement des chefs d’établissement, qu’ils vont jouer un rôle prépondérant dans la mise en place de cette réforme et que de ce fait ils doivent bénéficier d’une même information que les proviseurs.

Sur la réforme elle-même :

Le SNPDEN a soutenu la nécessité d’une réforme du bac et du lycée

en rapport avec nos mandats, parce qu’elle devait permettre :

– une simplification de l’organisation du lycée

– l’allègement des épreuves ponctuelles du bac

– une meilleure liaison avec l’enseignement supérieur

Or à ce jour, nous faisons un certain nombre de constats et nous avons

retenu 6 questions prioritaires qui demeurent sans réponses et qui génèrent une inquiétude croissante des personnels de direction.

Mais avant cela, nous tenons à souligner qu’il est regrettable que cette réforme arrive dans un contexte de suppression de postes, qui est un signe négatif.

 Le calendrier de la réforme est bien trop serré et inextricable :

comment construire une réforme en concertation avec nos équipes alors que les DGH seront communiquées dans 2,5 mois seulement et que nous arrêterons une coloration des postes début février ? Si nous n’avons pas toutes les informations bien avant ces échéances et bien en amont, les difficultés seront difficilement surmontables.

  Quels enseignements de spécialités dans quels lycées ? Quel contingentement ? Quel financement des options ? Dans le cadre des arbitrages qui seront rendus, le SNPDEN rappelle son attachement à l’équité territoriale notamment concernant la carte des spécialités et le principe indépassable de non concurrence entre les lycées.

            – La question des programmes : si leur version définitive est prévue fin janvier, qu’en est-il de la formation des professeurs et de l’édition des manuels scolaires ?

 – Ressources humaines : qui enseignera quoi ? Des imprécisions demeurent sur les spécialités, leurs programmes, les besoins des lycées. Par exemple, qui enseignera en lycée général en « numérique et sciences informatiques » ? un professeur de mathématiques, de SVT, ou de sciences physiques ? Qu’en est-il des programmes et de la formation des professeurs ?

 – La question cruciale de l’orientation en fin de seconde : le SNPDEN défend l’idée qu’au conseil de classe du second trimestre les familles se positionnent sur des combinaisons de spécialités, validées par chaque conseil d’administration, et non sur 4 choix annoncés par le ministre ou le « tout à la carte » tel que vous le présentez, ce qui serait intenable – tant pour l’organisation des lycées que pour les conséquences sur la gestion de la ressource humaine.

 – Quelle articulation entre les attendus de l’enseignement supérieur et les spécialités ? Cette question est déterminante car selon le SNPDEN la réforme doit se piloter par les projets post-bac et les attendus doivent être davantage précisés.

 – Inutile de préciser que concernant le lycée professionnel, outre les grilles horaires du bac pro et du CAP que vous venez de présenter, nous naviguons à vue, étant donné que nous n’avons aucune information.

Les personnels de direction sont des cadres de proximité, loyaux et autonomes. Pour mener une telle réforme, l’unité des acteurs se construit sur des anticipations collectives, or tant sur le plan de la temporalité que de la méthode nous restons sur nos interrogations.

 Le SNPDEN regrette l’indigence des informations concrètes alors que les délais sont très courts. En effet, il faudra mener de front deux calendriers : celui de l’information aux familles pour le conseil de classe du deuxième

trimestre (et nous y serons vite) et le calendrier de la préparation de rentrée. Dans les deux cas, ce sont les personnels de direction qui seront mis en difficulté.

Nous attendions de ce séminaire des réponses précises à des questions pratiques et de fonds sans lesquelles nous ne pourrons pas avancer : quand et comment aurons-nous les réponses aux questions concrètes que nous nous posons ?

Enfin, le ministre a fait un certain nombre d’annonces en direction des professeurs telles que la défiscalisation des HSA, ou l’annonce d’un second professeur principal sur un autre niveau que la terminale (ce qui n’est pas

une mauvaise idée) ; mais il n’est pas question des personnels de direction. S’il considère que les personnels de direction sont indispensables pour la mise en œuvre de cette réforme, nous attendons du ministre et du ministère la

reconnaissance et la considération pour ce que nous faisons au quotidien dans nos lycées malgré des conditions de travail nettement dégradées.