CSA spécial des services académiques du jeudi 4 avril 2024

L'UNSA, syndicat majoritaire au CSA des services académiques, vous représente. Deux mois et demi après sa précédente séance, le comité social d’administration spécial des services académiques (CSA SSA) s’est de nouveau réuni le 4 avril dernier.

A cette occasion, les représentants du personnel UNSA Education ont lu une déclaration liminaire attirant l’attention de l’administration sur la situation des assistant(e)s de service social. En effet, alors que ces personnels sont « en première ligne » face à la précarité et à la détresse croissantes de nombre d’élèves, de familles et d’agents, leurs conditions de travail se dégradent et leur rémunération n’est pas à la hauteur.

Les sujets suivants ont ensuite été abordés :

# Requalification de postes administratifs en services académiques

Le plan de requalification engagé en 2022 se poursuit, selon une cartographie qui désigne les postes concernés. Pour rappel, la requalification (de C en B ou de B en A) se concrétise lorsque l’agent qui occupe le poste réussit un concours ou est promu par liste d’aptitude (ou lorsqu’il quitte le poste en question).

S’agissant des listes d’aptitude, l’administration indique que les dossiers des agents dont le poste est requalifiable ne font pas l’objet d’un traitement préférentiel.

 

# Transfert au SAGAH des AESH actuellement gérés par le lycée Jean Zay

D’ici le 31 décembre prochain, la gestion des quelque 500 AESH actuellement gérés par le lycée Jean Zay (sur le hors titre 2) va être transférée au SAGAH (lequel est installé à la DSDEN de l’Indre). De ce fait, deux postes administratifs de Jean Zay vont être transférés au SAGAH, lequel va également bénéficier de la création d’un troisième poste supplémentaire.

Cela ne sera pas un luxe pour ce service qui va ainsi devoir assurer la gestion d’environ 4 000 AESH l’année prochaine, dans un contexte d’accroissement des besoins d’accompagnement des élèves en situation de handicap.

 

# Sécurisation des usages numériques – renouvellement des mots de passe

Dans le contexte international actuel et à l’approche des Jeux Olympiques de Paris (JOP), une menace « cyber » accrue pèse sur l’Education nationale – en témoigne notamment le récent piratage, très médiatisé, de nombreuses messageries ENT d’élèves.

Le « craquage » des mots de passe de messagerie est un des principaux points faibles de la sécurité informatique. De ce fait, une campagne de renouvellement des mots de passe a été menée début avril. Par ailleurs, des sessions de sensibilisation avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) vont être organisées pour l’ensemble des personnels des services académiques (les cadres ont déjà suivi un séminaire l’an passé).

Face à ce danger « cyber », les représentants du personnel ont adopté un avis intersyndical demandant à ce que la formation à la sécurité informatique soit intégrée à la formation obligatoire des agents, par le biais notamment de parcours en ligne.

 

# Plan de continuité estivale pendant les Jeux Olympiques de Paris (JOP)

Dans le cadre de la mobilisation des services de l’Etat pour assurer l’encadrement des Jeux Olympiques de Paris (JOP), l’académie a mis en place un plan de continuité estivale.

A ce titre, au moins 50 % au moins des effectifs des services Jeunesse et Sports (DRAJES et SDJES) devront être présents tout au long de l’été … ce qui ne modifie à vrai dire rien de bien substantiel par rapport à leur fonctionnement estival habituel, pour l’accomplissement de leurs missions traditionnelles, surtout en SDJES ! Les représentants UNSA Education ont donc demandé une clarification des missions des services Jeunesse et Sports pendant la période des JOP.

Par ailleurs (et c’est là un dispositif inédit, pour partie du moins), certains services hors services Jeunesse et Sports vont devoir continuer à fonctionner entre le 26 juillet et le 11 août, en particulier au rectorat, de façon à pouvoir pallier toute urgence liée aux JOP. Les personnels mobilisés seront ainsi d’astreinte le soir et le week-end, en plus de travailler sur les plages horaires habituelles de semaine.

 

# Déménagement des services du rectorat

Les travaux de désamiantage du site Notre-Dame-de-Recouvrance sont achevés. Selon le rapport d’expertise qui a été présenté aux services concernés, il n’existe à présent aucun risque d’exposition pour les personnels,

Les premiers déménagements devraient finalement commencer en juin. Une seconde vague devrait quant à elle intervenir en septembre et octobre.

 

# Véhicules de service Jeunesse et Sports, notamment au SDJES 28

Alors que les missions Jeunesse et Sports sont largement itinérantes, le SDJES de l’Eure-et-Loir a connu dernièrement de sérieuses difficultés avec les deux véhicules de service dont il dispose, à savoir un véhicule thermique et un véhicule électrique.

En effet, le premier a été accidenté et a tardé à être réparé. Le second est quant à lui bien difficile à recharger : il n’y a pas assez de bornes au sein de la cité administrative et elles ne sont en outre plus accessibles à partir de la fin d’après-midi. De plus, à l’extérieur, ce véhicule n’est compatible qu’avec certaines bornes seulement … De ce fait, les personnels risquent de « tomber à plat » pendant leur mission !

L’administration a reconnu un manque d’anticipation au niveau de la cité administrative de Chartres quant au nombre de bornes de recharge nécessaires, eu égard aux acquisitions de véhicules électriques par les différentes administrations. De nouvelles bornes devraient être installées d’ici quelque temps.

Au-delà de cette situation au SDJES de l’Eure-et-Loir, les représentants UNSA Education ont attiré l’attention de l’administration sur la nécessité de disposer de véhicules autonomes, permettant aux agents de partir en mission, notamment dans les zones rurales dépourvues de bornes de recharge.

Plus largement, les représentants UNSA Education ont demandé à ce que le sujet des moyens des SDJES soit mis à l’ordre du jour du prochain CSA SSA.

 

Une question, une suggestion ? Besoin d’aide ?

 N’hésitez pas à contacter les représentants du personnel UNSA Education

au CSA des services académiques : centre@unsa-education.org

06 51 56 66 14 – 02 38 78 05 13


Notre déclaration liminaire

 

Monsieur le recteur par intérim,

 

L’UNSA observe depuis plusieurs années l’augmentation constante de la charge de travail des personnels des services académiques alors que les moyens humains restent constants.

 

Les assistants sociaux (AS) et conseillers techniques de service social (CTSS) font partie de ces ATSS de plus en plus sollicités mais qui sont complètement invisibles pour l’institution et le gouvernement. Or ils accompagnent les élèves, les étudiants mais aussi les personnels.

 

La majorité de nos dirigeants et politiques méconnaissent leur travail et les responsabilités qui leur incombent quotidiennement. Cette invisibilité a été criante dans le discours de politique générale du 30 janvier 2024 du Premier Ministre. En effet, monsieur ATTAL a remercié vivement les infirmières scolaires pour leur travail et leur engagement auprès des jeunes. Une revalorisation indiciaire de leur traitement et la création de postes sur le territoire ont été accordées.

 

Le Premier Ministre a complètement omis de parler de l’investissement quotidien des assistantes sociales scolaires. Elles s’occupent pourtant, entre autres, de la protection de l’enfance, du harcèlement scolaire, de l’absentéisme, de la précarité voire de l’extrême pauvreté, ainsi que des jeunes étrangers isolés.  En cas de besoin, elles sont les seules professionnelles à pouvoir s’introduire au domicile des jeunes en difficultés.

 

Cette absence de reconnaissance par le Premier Ministre a été insupportable pour les 3 500 assistants sociaux et conseillers techniques de service social de l’Education Nationale. Une manifestation historique rassemblant le tiers de ces personnels a eu lieu le 22 mars dernier à Paris, afin d’exprimer leur colère relative à :

 

1 – Leurs grilles indiciaires qui sont les plus basses de toutes les catégories A (AS) et A+ (CTSS).

 

Au 1er échelon :

– assistante sociale et attaché d’administration : 1 944 € bruts par mois ;

– infirmière et CTSS : 2 184 € bruts par mois.

 

Après 25 ans de carrière :

– l’assistante sociale perçoit 700 € de moins que l’infirmière et 500 € de moins que l’attaché ;

– la conseillère technique perçoit 200 € de moins que l’infirmière alors que généralement, elle encadre des équipes.

 

Ces différences de grilles indiciaires ont des incidences sur le montant des retraites, qui sont entre 700 à 1 500 € inférieures à celles des autres corps de catégorie A. Qu’est-ce qui justifie une telle différence ?

 

2 – L’absence de créations de postes sur notre académie, ce qui laisse perdurer les situations suivantes :

 

– des assistantes sociales scolaires qui doivent gérer trois établissements sur 4 jours ½ de travail ;

– deux assistantes sociales des personnels seulement pour tout le personnel d’un département (plus de 12 000 agents pour le Loiret). Les assistantes sociales des personnels des autres ministères ont maximum 3 500 agents par assistante sociale.

 

3 – La proratisation des primes REP et REP+ pour les assistantes sociales scolaires sur poste partagé qui ne sont en établissement REP et REP+ qu’une partie du temps : en effet elles doivent quand même gérer toute la semaine les situations de cet établissement !

 

4 – L’absence de versement de la prime Ségur ou complément de traitement indiciaire. Les collègues assistantes sociales du département perçoivent quant à elles cette prime !

 

Il nous semblait important de vous alerter sur la situation des assistantes sociales de notre académie. Comme vous le savez, leur charge de travail s’est alourdie depuis la crise sanitaire. Pourtant, elles ont été (et restent) présentes pour accompagner les élèves, les personnels (cellule d’écoute du rectorat et entretiens téléphoniques) et les étudiants en grande précarité pendant la crise sanitaire.

 

Les assistantes sociales du personnel accompagnent les personnels du mieux qu’elles le peuvent. Elles interviennent notamment auprès :

– des AESH qui rencontrent des difficultés financières en lien avec leurs faibles ressources et leurs situations familiales. Elles ont dû s’adapter à ce public au statut particulier ;

– des familles des personnels décédés ;

– des personnels en difficulté professionnelle ;

– des personnels connaissant des difficultés de santé ;

– des agents qui demandent une aide financière ;

– des équipes sollicitant un conseil technique.

 

Tout comme les métiers du professorat, la profession d’assistante sociale à l’éducation nationale subit une crise d’attractivité. Pourtant le rôle des assistantes sociales est primordial dans les situations de violences, de harcèlement, de suicide, de pauvreté ou de souffrance au travail. Elles passent leur temps à écouter mais souffrent du manque d’écoute et de reconnaissance de notre institution.