Monsieur le préfet, madame la Directrice Académique, mesdames
messieurs les élus, les représentants des parents d’élèves et nos
collègues représentants des personnels de l’Education Nationale,
Répondant à l’appel unanime de leurs organisations syndicales, les
fonctionnaires se sont massivement mis en grève mardi et ont manifesté
dans toutes les villes de France par centaines de milliers.
Parmi eux, les personnels de l’Education Nationale, en nombre, ont
exprimé leur déception et leur colère en réponse aux annonces concernant
leurs salaires et leurs carrières. Les mauvaises nouvelles se sont en
effet accumulées au fil des mois : gel du point d’indice, rétablissement
du jour de carence, hausse du taux de la CSG avec une compensation
aléatoire, incertitude sur la complète mise en oeuvre du PPCR …
La coupe est pleine et les fonctionnaires, qui ne supportent plus la
stigmatisation dont ils font l’objet, se sont fortement mobilisés pour
dire leur ras-le-bol et exiger que l’Etat respecte ses engagements.
C’est un signal fort qu’ils viennent de lancer au Président de la
République et à son Premier ministre. En tirant cette sonnette, c’est
sur leurs métiers, leurs conditions de travail, leurs salaires, qu’ils
ont tenu à alerter.
On ne construit pas une politique contre les personnels et les agents
de l’Etat, mais avec eux, dans le respect, la considération et la
reconnaissance qu’on leur doit.
La fédération de l’Unsa Education rappelle que les fonctionnaires ne
sont pas des variables d’ajustement. Nous engageons plus que jamais le
gouvernement à entendre ce qui s’est exprimé avec force avant-hier dans
tout le pays et à y répondre.
Dans notre département, la modification des rythmes scolaires au
milieu de l’été est à l’origine d’une grande confusion dans les écoles
en fin d’année.
Ainsi, l’année scolaire 2017-2018 voit se mettre en place une
organisation scolaire très variable d’une commune à l’autre avec pour
conséquence un accroissement important du travail des agents de la DSDEN
et un morcellement important et complexe du service de nombreux
enseignants.
Conséquence directe pour nos élèves : dans plusieurs écoles, des
enseignants contractuels se sont retrouvés affectés sur des postes, au
détriment d’enseignants titulaires du concours de professeur des écoles.
Anticipant des rumeurs qui circulent sur une nouvelle modification
envisagée dans certaines communes, la fédération de l’Unsa Education
s’interroge fortement sur la pertinence d’un changement de rythme au
cours d’une même année scolaire. Où se situe l’intérêt de l’élève avec
la validation d’une telle mesure ? Au delà des obligations
ministérielles, la responsabilité de la Direction Académique, de la
préfecture et par conséquent de l’ensemble des membres de cette instance
du CDEN ne serait-elle pas de s’opposer à un tel scénario ?
Il nous appartient, en responsabilité, de sortir des lobbys
politiques, des choix budgétaires municipaux et de toute posture
dogmatique et prendre en conscience la décision qui s’impose pour nos
élèves, pour nos enfants.
Par ailleurs, si un changement de rythme venait à s’envisager dans
certaines communes au 1er janvier 2018, par exemple, cela entrainerait
une modification exceptionnellement importante des
conditions de travail des personnels de l’Education Nationale, qui
nécessiterait de fait, la saisi du CHSCT départemental et académique.
Les représentants des personnels s’assureront qu’une éventuelle décision
ne sera pas prise à l’encontre des conditions de travail des personnels
directement concernés.
L’année précédente, lors de ce même CDEN de rentrée, la fédération de
l’Unsa Education avait alerté sur la nécessité de mieux accompagner les
personnels au vue de l’évolution des nos pratiques professionnelles et
des exigences nouvelles qui sont les nôtres, notamment en cette période
de plan vigipirate alerte attentats.
Si nous prenons acte positivement de la mise en place de nouvelles
formations pour mieux accompagner les enseignants, si un certain nombre
de collectivités territoriales se sont engagées dans la modernisation
des établissements et des outils à disposition des élèves, force est de
constater que de nombreux efforts sont à poursuivre. Trop d’écoles et de
collèges ne bénéficient toujours pas de locaux décents, de matériel
pédagogique performant et enfin, pour ne citer que la direction des
écoles primaires, de moyens humains pour accomplir toutes les missions
requises par la fonction.
Comment comprendre et valider le fait qu’un collège de 350 élèves
soit dirigé par un principal pouvant s’appuyer sur un secrétaire, un
CPE, plusieurs assistants d’éducation, un gestionnaire et
un demi-poste d’intendant – sans parler du gardien, alors que près de
50 écoles, 48 avec les chiffres communiqués ce jour-même en séance, de
plus de 400 élèves sont dirigées par une seule personne : un directeur !
La réponse à cette problématique ne sera pérenne que par la
modification du statut de directeur eut égard à la profonde modification
de la fonction et des missions qui lui permettra de mieux
être formé, protégé et accompagné.
Dans l’attente de cette évolution, là encore, il appartient à la
Direction Académique, aux municipalités, à vous monsieur le préfet,
d’assurer les moyens humains et techniques pour soutenir au mieux
l’exercice de la fonction de directeur. C’est tout le sens de l’action
conduite par le SEUnsa 94 depuis plusieurs semaines au sujet de l’aide
administrative aux directeurs d’écoles.
Dans le 2nd degré, la vraie problématique de cette rentrée dans notre
département reste la montée démographique. Des zones sont en tension
depuis quelques années et nous avons déjà pu aborder ce problème lors du
dernier CDEN. Je pense notamment à la situation d’Ivry-sur-Seine.
Toutefois, il nous apparait important d’attirer votre attention sur
la ville de Chevilly-Larue dont nous n’avons pas abordé la situation
l’an passé et qui doit faire face à une nouvelle problématique. En
effet 2 collèges sont présents sur la ville, Jean Moulin classé REP
et Liberté collège nouvellement reconstruit, tous 2, des collèges dont
la capacité est de 500 élèves.
Les prévisions de l’an passé font apparaître 436 élèves pour Jean
Moulin et 441 pour Liberté. Les chiffres réels en cette rentrée sont
tout autres.
Le premier cité atteint les 450 élèves et n’en accueille plus depuis
la rentrée. En conséquence, le collège Liberté se voit dans l’obligation
d’accueillir les élèves du secteur Jean Moulin (ce qui
représente 16 élèves) et également de d’autres secteurs (10 élèves).
Le collège voit sa capacité maximale quasi atteinte avec 481 élèves au 26 septembre.
Quid de l’an prochain et des années à venir ? La question d’une
restructuration de la carte scolaire doit être envisagée rapidement avec
la ville et le conseil départemental même si l’on peut déjà regretter
le manque d’anticipation sur la capacité du Collège Liberté lors de sa
reconstruction.
Par ailleurs, le nombre important de personnels ATOS manquant, en
cette rentrée, a pour conséquence un entretien des salles aléatoire
voire inexistant dans certains collèges, des services de demi-pension
qui se déroulent dans des conditions inadaptées et pour au moins 2
établissements, des élèves qui mangent dans des assiettes en
plastique (collège Liberté-Chevilly Larue, collège le parc St Maur…). A
l’ère de la transition écologique, du respect de l’environnement, et au
regard des économies budgétaires sans cesse mises en avant… quelle
belle leçon apportée à nos élèves, citoyens de demain.
Vous l’aurez compris monsieur le préfet, madame la Directrice
Académique et vous chers collèges membres de ce conseil, qu’il nous
reste beaucoup à faire pour oeuvrer en faveur de nos élèves et des
exigences que nous nous fixons. Je vous remercie.
Clément PEYROTTES
Le représentant de l’Unsa Education