Vivre dans un supermarché ?

Grande initiative, saluée comme telle par les médias, voulant sauver le commerce de proximité, un maire vient de proposer la transformation de son village… en supermarché !


Des caddies sur la place de la mairie. Des commerces semblables à des rayons. Et une bande sonore avec annonces publicitaires en permanence dans la commune.


Quelle belle idée !


On peut bien sûr en comprendre les intentions. Et même, les trouver louables, tant il est important de ne pas céder au pouvoir de la grande distribution.


Mais la prendre comme modèle, est-ce vraiment lutter contre ?
A quand le centre de loisirs « Kinder », la cantine scolaire « Mac Donald », le gymnase Nike ou Adidas ?  Ne rions pas, cela existe déjà !


Ne serait-il pas plus pertinent de soutenir des modes alternatifs de consommation, de redonner place au « consommer local », de repenser la place et le rôle (y compris social) du commerce de proximité. En effet, si nous sommes tous consommateurs, nul ne semble beaucoup se soucier de quels consommateurs nous sommes. Nous souffrons en France d’un réel déficit d’éducation à la consommation. Les associations de consommateurs se portent assez mal financièrement et se situent essentiellement sur le seul plan de la défense. Mais qui nous apprend à bien consommer ? La publicité (et TF1 en vendant notre temps de cerveau disponible à coca-cola) ?


Ne nous y trompons pas, consommer s’apprend. Et consommer intelligemment encore davantage. Comme tout apprentissage, nous pouvons le laisser aux marchands : ils savent où se trouve leur intérêt ! Nous pouvons aussi en faire un levier d’action pour faire évoluer notre rapport à la nourriture, aux objets, au monde.


Participer à la gestion d’un budget dans une classe ou un centre de loisirs, choisir de faire (ou de ne pas faire) tel achat et pourquoi, réfléchir aux modes de production, de distribution des produits qui sont proposés, faire des liens entre micro et macro économie relèvent de cet apprentissage indispensable.


C’est un défi pour notre société du 21ème siècle. Un enjeu, pour tous ceux qui refusent de vivre dans un supermarché.
 

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Grande initiative, saluée comme telle par les médias, voulant sauver le commerce de proximité, un maire vient de proposer la transformation de son village… en supermarché !


Des caddies sur la place de la mairie. Des commerces semblables à des rayons. Et une bande sonore avec annonces publicitaires en permanence dans la commune.


Quelle belle idée !


On peut bien sûr en comprendre les intentions. Et même, les trouver louables, tant il est important de ne pas céder au pouvoir de la grande distribution.


Mais la prendre comme modèle, est-ce vraiment lutter contre ?
A quand le centre de loisirs « Kinder », la cantine scolaire « Mac Donald », le gymnase Nike ou Adidas ?  Ne rions pas, cela existe déjà !


Ne serait-il pas plus pertinent de soutenir des modes alternatifs de consommation, de redonner place au « consommer local », de repenser la place et le rôle (y compris social) du commerce de proximité. En effet, si nous sommes tous consommateurs, nul ne semble beaucoup se soucier de quels consommateurs nous sommes. Nous souffrons en France d’un réel déficit d’éducation à la consommation. Les associations de consommateurs se portent assez mal financièrement et se situent essentiellement sur le seul plan de la défense. Mais qui nous apprend à bien consommer ? La publicité (et TF1 en vendant notre temps de cerveau disponible à coca-cola) ?


Ne nous y trompons pas, consommer s’apprend. Et consommer intelligemment encore davantage. Comme tout apprentissage, nous pouvons le laisser aux marchands : ils savent où se trouve leur intérêt ! Nous pouvons aussi en faire un levier d’action pour faire évoluer notre rapport à la nourriture, aux objets, au monde.


Participer à la gestion d’un budget dans une classe ou un centre de loisirs, choisir de faire (ou de ne pas faire) tel achat et pourquoi, réfléchir aux modes de production, de distribution des produits qui sont proposés, faire des liens entre micro et macro économie relèvent de cet apprentissage indispensable.


C’est un défi pour notre société du 21ème siècle. Un enjeu, pour tous ceux qui refusent de vivre dans un supermarché.