Vers la fin de la voiture thermique dans l’Union européenne
L’urgence climatique
Dernièrement et régulièrement, le soleil ne se contente plus de briller mais aussi de “brûler” avec plusieurs vagues de chaleur et canicules en France. La situation est difficile à supporter à la maison, au travail et à l’École où des salles de classe ont des températures autour des 35°C et plus parfois. Encore un exemple concret du dérèglement climatique et du changement global que nous éprouvons. Sécheresses, canicules, inondations, tempêtes extrêmes… l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles, les dégradations de l’environnement sont déjà une réalité. L’urgence climatique n’est plus à prouver, ni son origine anthropique.
Notre défi à tous et à toutes
Pour lutter contre le changement climatique, les députés européens ont pris une décision importante qui va réclamer un effort d’adaptation de la part de l’industrie et entraîner des changements des usages de l’automobile. Ce choix est fort et essentiel. Pour prévenir et inverser les pires effets du déclin environnemental, les derniers rapports du GIEC ne cessent de pointer l’urgence d’une action ambitieuse et coordonnée des gouvernements, des entreprises et des citoyennes et citoyens du monde entier. Espérons que cette mesure européenne sera pleinement appliquée et en inspirera d’autres pour relever le défi climatique.
Interdiction des véhicules thermiques neufs
L’interdiction n’est pas immédiate, mais programmée pour dans 13 ans. Elle s’inscrit dans le cadre du Pacte vert européen, visant à atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050. À partir de 2035, l’UE interdira la commercialisation de véhicules neufs à essence ou diesel, ainsi que les voitures hybrides. Il faudra donc plusieurs décennies pour que le parc soit entièrement électrifié (il y a aura peut-être d’autres innovations d’ici là ?), le temps que les anciens modèles arrivent en fin de vie. Actuellement, les constructeurs doivent respecter une trajectoire de réduction des émissions de CO2, gaz à effet de serre (GES) participant largement au changement climatique. En France, sur les 40 millions d’automobiles qui circulent, 99% sont thermiques. L’objectif est donc ambitieux mais primordial, car selon un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement, les transports représentent environ un quart des émissions totales de CO2 de l’UE en 2019, dont 71,7% du transport routier.
La voiture électrique, une solution imparfaite
Les véhicules électriques n’émettent pas de CO2, du moins directement. Mais les émissions indirectes sont loin d’être négligeables : celles liées aux conditions de production de l’électricité consommée, ainsi que toutes celles induites par l’extraction des ressources, la production de la voiture ou encore de la batterie. Actuellement, l’achat d’un véhicule électrique débute avec une “dette” carbone plus importante, mais ce bilan carbone bascule après 4 années d’utilisation environ. En ce sens, la voiture électrique peut être considérée comme un choix environnemental plus favorable qu’une voiture thermique sur la durée. Pour autant, c’est une solution imparfaite, car faire cette transition n’est pas suffisant pour empêcher le réchauffement climatique de dépasser les 1,5° C. Surtout le prix de ce type de véhicule est pour le moment très important et exclut de fait une partie de la population. Il serait contre-productif de faire peser sur les moins aisés le coût de la transition écologique dans les transports. Cela oblige à un complet changement dans notre manière de penser les mobilités futures. Il faut aller plus loin en repensant notre rapport à la voiture et à notre façon de nous déplacer.
Il est temps d’agir ensemble pour faire émerger un nouveau modèle en transformant rapidement les systèmes clés comme les transports mais aussi l’énergie, l’eau et l’alimentation, afin que notre utilisation des ressources terrestres devienne durable. L’impulsion donnée par le Parlement européen doit être maintenant confirmée par les États membres de l’UE, pour que l’ère de l’après-pétrole débute enfin. Notre Fédération souhaite une transformation des systèmes sociaux et économiques pour améliorer notre relation avec la nature, comprendre sa valeur et placer cette valeur au cœur de notre processus décisionnel.
Pour aller plus loin :