Temps de l’enfant : pas sans nous
L’UNSA Éducation, fédération des métiers de l’éducation, de la formation, de la recherche, de la jeunesse, de la culture et du sport ne peut qu’être pleinement concernée par le lancement d‘une Convention citoyenne sur le temps de l’enfant.
Depuis l’annonce par le président de la République, beaucoup s’interrogent. Et c’est bien normal.
Dans l’attente de la lettre de saisine officielle, l’UNSA Éducation sera très vigilante sur ce sujet complexe. Parce qu’il interroge ce que signifie grandir aujourd’hui en France, dans une société secouée par les crises, les inégalités, le repli sur soi. Parce que nos élèves, les jeunes ont besoin de temps pour apprendre, respirer, explorer, créer. Et parce que tous les temps éducatifs comptent. L’éducation populaire est complémentaire du parcours scolaire, et il est temps de redonner aux associations qui la font vivre les moyens de développer leurs projets auprès des jeunes.
Mais pour que ce débat soit utile, il faudra plus qu’un titre accrocheur.
Il faudra que les professionnels que nous sommes soient respectés et entendus.
Il faudra que la lettre de saisine adressée au Conseil Economique, Social et Environnemental ne réduise pas ce sujet à une affaire de calendrier scolaire ou d’emplois du temps.
Il faudra que cette convention ne devienne pas un prétexte à détourner l’attention des vrais enjeux que nous portons depuis des années : pénuries de personnels, injonctions contradictoires, revalorisation des métiers.
Il faudra surtout que cette initiative ne serve pas, demain, à dégrader nos conditions de travail, ou à pointer du doigt une fois de plus les personnels. Ce serait une erreur grave. Et ce serait une violence de plus. Nous ne la laisserons pas passer.
Car ce débat, si on le prend au sérieux, peut permettre de faire avancer une idée simple et forte : l’éducation, ce n’est pas l’affaire d’un seul lieu, ni d’un seul moment. C’est un projet collectif, qui se construit dans le temps et dans la confiance.
C’est pourquoi l’UNSA Éducation y prendra sa place. Parmi les 23 syndicats, il y a toutes les expertises professionnelles pour en débattre. Nous parlerons protection de l’enfance, jeunesse, loisirs, santé mentale, inégalités sociales, coéducation, et bien sûr reconnaissance des métiers. Parce qu’on ne débat pas du temps de l’enfant sans parler de celles et ceux qui, chaque jour, lui donnent du sens.
Nous ne laisserons pas ce débat se faire sans nous. Et encore moins contre nous.