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Un niveau de souffrance et de colère dangereux pour le service public d’éducation.

L'UNSA s'est exprimée face au ministère lors de la première réunion de la nouvelle instance de dialogue social : le CSA ministériel.

La première réunion du CSA ministériel ouvre une nouvelle mandature issue des élections professionnelles de décembre 2022. L’UNSA Éducation représente chacun des métiers de l’Éducation nationale, ainsi que le collectif professionnel engagé qu’ils forment.

L’UNSA Éducation réaffirme sa détermination à faire entendre la parole et le projet global de l’ensemble des métiers qui font le service public d’Éducation, colonne vertébrale de notre république sociale et laïque.

 

Pour l’UNSA Éducation, le dialogue social est une des clés nécessaires à la réussite de l’École publique comme au progrès social. Ainsi, l’UNSA Éducation avec son union interprofessionnelle l’UNSA, a à nouveau appelé à la mobilisation mardi 7 février, faute de dialogue social sincère avec le plus haut sommet de l’État. Après cette troisième journée de mobilisation importante/record, nous redisons notre détermination à voir abandonné ce projet inutile et injuste de réforme sur les retraites. Pour l’UNSA Éducation, comme pour l’ensemble des organisations syndicales et 70% de la population, cette réforme et sa mesure phare, le report de l’âge d’ouverture des droits de 62 à 64 ans, est insupportable. Le gouvernement comme le législateur doivent l’entendre et arrêter maintenant ce conflit délétère pour notre pacte social et démocratique.

S’agissant toujours du dialogue social, nous voulons également dénoncer les nouvelles tentatives de le contraindre dans notre ministère à l’occasion de la mise en place des CSA. Nous rappelons ici solennellement que le 8ème alinéa du préambule de la Constitution de 1946 dispose que « Tout travailleur participe, par l’intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu’à la gestion des entreprises ». Rien ne pourrait justifier que cette disposition du texte fondateur de notre République, et premier en matière juridique, ne soit remis en cause. D’ailleurs, la loi de transformation de la fonction publique, dans son titre premier dont l’intitulé nous a confirmé une hypocrisie certaine des pouvoirs publics, réaffirme « promouvoir un dialogue social plus stratégique et efficace dans le respect des garanties des agents publics ». Or, son article 1er dispose que : « Les fonctionnaires participent par l’intermédiaire de leurs délégués siégeant dans des organismes consultatifs à l’organisation et au fonctionnement des services publics, à l’élaboration des règles statutaires, à la définition des orientations en matière de politique de ressources humaines et à l’examen de décisions individuelles dont la liste est établie par décret en Conseil d’État. » En conséquence, il résulte que toute tentative de vouloir empêcher le vote des représentants élus des personnels dans les CSA sur les questions de carte scolaire serait une entrave manifeste inacceptable à cette garantie légale et constitutionnelle. Il vous revient de garantir que, dans toutes les instances qui sont placées sous votre responsabilité, ces dispositions soient respectées.

Le troisième sujet que l’UNSA Éducation dénonce est la dérive bureaucratique de notre service public d’éducation, qui croule sous les injonctions multiples et décousues autant que sous les enquêtes et autres évaluations pour nourrir sa communication politique. Cette dérive dénoncée depuis plusieurs s’accélère encore depuis plusieurs semaines.  Celle-ci provoque une dangereuse perte de sens des métiers de l’Éducation nationale conduisant à de plus en plus de souffrance au travail des personnels, et par conséquent vraisemblablement moins de chances de réussite pour nos élèves, en particulier les plus fragiles.

Les syndicats de l’UNSA Éducation alertent solennellement. Il est urgent d’arrêter les plans, les réformes de réformes, les annonces grand-public, les enquêtes et autres évaluations qui ne veulent que donner l’illusion de l’action et faire oublier les dégâts de la précédente. L’UNSA Éducation demande au ministre de reconnaître et faire valoir que les questions d’Éducation sont des questions complexes, qui demandent une autre temporalité et une autre méthode que la déstabilisation permanente.

L’UNSA Éducation demande également au ministre de tenir sa promesse de reconnaissance financière et institutionnelle. Après la présentation hier des hypothèses sur la partie « pacte » qui sont venues compléter les pistes sur la partie « socle », l’UNSA Éducation alerte sur le risque de nourrir encore la colère des personnels.  Il est urgent que le ministère revoie sa copier et referme clairement et définitivement la page jaunie du « travailler plus, pour gagner plus ».

L’UNSA Éducation demande enfin au ministère de payer et défrayer ses personnels pour les missions qu’il lui confie. Nous pointons trois exemples : l’incapacité chronique à rembourser les frais de déplacement, le retard inacceptable pour verser les indemnités REP et REP+ aux personnels qui en avaient été injustement privés jusqu’ici, ainsi que le non-paiement d’HSA effectuées par des professeurs stagiaires. Pour ces exemples c’est l’écart entre ce qui est prescrit et la mise en œuvre qui conduit à ne pas verser ce qui est dû dans les temps aux personnels concernés, mais également à interrompre le versement de ceux pour lesquels les règles sont modifiées et, même, comme c’est le cas des psychologues EDA, de suspendre le versement alors qu’aucun changement ne les concerne.

 

Pour l’UNSA Éducation, ces dérives sont inacceptables, le ministère doit se confronter à la réalité d’un niveau de défiance, de souffrance et de colère qui fragilise dangereusement notre service public d’éducation.

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