Un CHSCTMEN déconnecté du calendrier ? Point sur la situation sanitaire.
Mesdames, Messieurs,
Un seul point à l’ordre du jour est inscrit pour cette séance plénière, et un point quasi déconnecté de la réalité temporelle, pourrait-on dire. En effet, convoquer les membres du CHSCT ministériel pour leur faire un point sur la situation sanitaire le jour même où entrent en vigueur les mesures d’allègement pourrait être lue comme une régularisation des missions de l’instance.
S’il y a bien une distinction à faire entre :
– les sujets traités lors des points sanitaires avec le cabinet du ministre et lors des bimensuelles avec les autorités de santé
– et les sujets traités au sein des CHSCT
il est important de rappeler que des premiers découlent des décisions étroitement liées aux discussions qui doivent avoir lieu au sein des seconds.
Alors il nous semblerait préférable de respecter un minimum cette complémentarité pour être réellement utiles à la santé et la sécurité des personnels que nous représentons.
Exemple tout frais : la décision de maintenir à l’identique le même protocole de contact tracing et la même définition des cas contact alors même que le port du masque devient facultatif. Au-delà d’une certaine incohérence, cette décision va lourdement impacter les conditions d’exercice des personnels.
Tandis que dans les activités du quotidien de nos adolescents, aucun contact tracing n’est ni possible ni demandé (cinéma, musique, sport, restaurant…), il l’est au collège ou au lycée. De plus, le choix de ne pas distinguer les élèves masqués des élèves non masqués présente peu de sens et va augmenter considérablement le nombre de cas contact à déterminer.
Une nouvelle fois, les modalités retenues pour le contact tracing vont faire peser sur les personnels de direction et les équipes de vie scolaire des charges trop lourdes.
Pour l’UNSA Education, l’employeur doit tout mettre en œuvre pour garantir que le contact tracing ne devienne pas ingérable pour les équipes.
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Nos autres préoccupations sur le sujet, outre le délai très court pour mettre en place ces nouvelles mesures alors que les discussions avaient débuté bien en amont, portent sur :
- la poursuite de la livraison par l’employeur du matériel de protection aux personnels même si le masque devient facultatif ;
- le maintien des recrutements pour faire face à la crise et ses conséquences ;
- la situation très compliquée, pour eux-mêmes et pour le service, des collègues suspendues qui ne peut avoir pour seule réponse que la loi n’a pas changé.
Retrouver un quotidien à l’École plus « normal » est une forte attente de tous mais la mise en œuvre des mesures d’allègement sur le plan sanitaire ne doit pas diminuer la préoccupation d’une protection suffisante, notamment des plus fragiles.
Aussi, l’UNSA Education demande que les chiffres de contamination à l’Ecole soient rigoureusement pris en compte dans toute décision pour que personnels et élèves puissent se sentir suffisamment protégés.
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En seconde partie de notre déclaration, nous tenons à évoquer le drame déroulé sur le lycée professionnel Sonia Delaunay de Blois ce vendredi 11 mars.
Si les services de la DSDEN du 41 et du rectorat d’Orléans-Tours ont répondu présents et ont mis les moyens pour accompagner les personnels comme les élèves, le geste de notre collègue sur son lieu de travail va devoir nécessairement interroger notre institution. Nous avons confiance aux instances locales qui vont se réunir pour étudier la situation en parallèle de l’enquête judiciaire, mais nous tenons à alerter l’employeur en tant que membres du CHSCT ministériel sur la souffrance inévitablement croissante des personnels de cette académie, témoins d’évènements de gravité majeure durant les mois précédents. Pour rappel, une cheffe d’établissement a mis fin à ses jours le 25 juin dernier et une enquête est en cours, ce suicide ayant été reconnu par la rectrice comme imputable au service.
Aussi l’UNSA Education demande à notre institution, d’une part, de poursuivre l’accompagnement des personnels de l’établissement de Blois et plus généralement de cette académie sinistrée et, d’autre part, d’accompagner les membres des instances locales dont la responsabilité de soutenir leurs collègues et s’engager dans des enquêtes aussi consécutives que lourdes nécessite une vigilance très particulière.
Intervention de Sébastien Decroix pour l’UNSA Éducation