Triple provocation au Sénat

Retour au jour de carence, mais multiplié par trois; gel programmé des avancements d'échelon et de grade ou de classe; remise en cause des créations d'emplois à l'éducation nationale: la nouvelle majorité du Sénat, loin de la tradition des «Sages du palais du Luxembourg» semble avoir fait le choix du mépris provocateur dans son approche des agents de la Fonction publique!

Retour au jour de carence, mais multiplié par trois; gel programmé des avancements d’échelon et de grade ou de classe; remise en cause des créations d’emplois à l’éducation nationale: la nouvelle majorité du Sénat, loin de la tradition des «Sages du palais du Luxembourg» semble avoir fait le choix du mépris provocateur dans son approche des agents de la Fonction publique!

À l’occasion de l’examen du projet de budget 2015, la nouvelle majorité du Sénat vient de montrer à quel point elle entendait chouchouter les fonctionnaires à sa façon. Les proposition de la commission des Finances de la Haute Assemblée sont en effet édifiantes:

  • proposition d’instituer non pas un mais trois jours de carence en cas de congé de maladie (autrement dit trois jours sans rémunération) bien que l’encre du décret sur le contrôle des arrêts maladie soit à peine sèche;
  • réduction des dépenses de personnels (comme si le gel du point d’indice ne suffisait) de 550 millions d’euros, soit la moitié des enveloppées liées au GVT (glissement vieillesse-technicité). Comme le précise la commission : «Celle-ci pourrait être mise en œuvre à travers, notamment, un gel temporaire des avancements de grade et de classe ou un allongement des durées nécessaires à cet avancement, et pourrait être modulée, le cas échéant, selon les catégories et corps de fonctionnaires.»;
  • remise en cause des créations de postes prévues, notamment à l’Éducation nationale.

Il n’y a aucune chance que ces dispositions soient reprises à l’Assemblée nationale (qui aura le dernier mot en tout état de cause en troisième lecture). D’ailleurs des propositions similaires avaient été rejetées. Sur ce point, chacun aura noté que Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, s’était clairement engagée contre le retour au «jour de carence» en des termes éloquents :

«Le lobbying des assureurs continue. Le secteur public constituerait pour eux un énorme marché si le jour de carence était réinstauré. J’assume totalement, précisait-elle, l’abrogation du jour de carence qui était injuste, inutile et inefficace.»

Au passage, l’Assemblée nationale renvoyait au néant la proposition du rapporteur Alain Tourret — qui appartient pourtant à la majorité parlementaire — sur le même sujet. Une proposition que l’UNSA Éducation avait nettement condamnée (voir cet article du site). Tout comme, antérieurement, nous avions mené la bagarre contre les hypothèses alors soulevées de gel des avancements (voir cet autre article du site) avant d’obtenir les clarifications nécessaires.

À l’évidence, les quelque cinq millions d’agents de la Fonction publique (de l’État, territoriale ou hospitalière) sont, aux yeux de certains, de parfaits boucs émissaires, les objets idéaux de surenchères populistes fondées sur une méconnaissance profonde de la réalité de ce que sont leurs missions, leurs métiers, leurs responsabilités… et leurs rémunérations dont la triste réalité est méconnue.

En tout état de cause, les agents de la Fonction publique — autrement dit ceux grâce auxquels elle agit — méritent mieux que des obsessions punitives, des dénigrements constants, un mépris — car c’est bien de cela qu’il s’agit — inacceptable d’où qu’il vienne.

L’UNSA entend bien, concrètement, faire avancer quels que soient les obstacles, la cause des fonctionnaires. Parce que, sans eux et sans les valeurs qu’ils portent et font vivre, il n’y a pas de service public qui tienne!

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À l’occasion de l’examen du projet de budget 2015, la nouvelle majorité du Sénat vient de montrer à quel point elle entendait chouchouter les fonctionnaires à sa façon. Les proposition de la commission des Finances de la Haute Assemblée sont en effet édifiantes:

Il n’y a aucune chance que ces dispositions soient reprises à l’Assemblée nationale (qui aura le dernier mot en tout état de cause en troisième lecture). D’ailleurs des propositions similaires avaient été rejetées. Sur ce point, chacun aura noté que Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, s’était clairement engagée contre le retour au «jour de carence» en des termes éloquents :

«Le lobbying des assureurs continue. Le secteur public constituerait pour eux un énorme marché si le jour de carence était réinstauré. J’assume totalement, précisait-elle, l’abrogation du jour de carence qui était injuste, inutile et inefficace.»

Au passage, l’Assemblée nationale renvoyait au néant la proposition du rapporteur Alain Tourret — qui appartient pourtant à la majorité parlementaire — sur le même sujet. Une proposition que l’UNSA Éducation avait nettement condamnée (voir cet article du site). Tout comme, antérieurement, nous avions mené la bagarre contre les hypothèses alors soulevées de gel des avancements (voir cet autre article du site) avant d’obtenir les clarifications nécessaires.

À l’évidence, les quelque cinq millions d’agents de la Fonction publique (de l’État, territoriale ou hospitalière) sont, aux yeux de certains, de parfaits boucs émissaires, les objets idéaux de surenchères populistes fondées sur une méconnaissance profonde de la réalité de ce que sont leurs missions, leurs métiers, leurs responsabilités… et leurs rémunérations dont la triste réalité est méconnue.

En tout état de cause, les agents de la Fonction publique — autrement dit ceux grâce auxquels elle agit — méritent mieux que des obsessions punitives, des dénigrements constants, un mépris — car c’est bien de cela qu’il s’agit — inacceptable d’où qu’il vienne.

L’UNSA entend bien, concrètement, faire avancer quels que soient les obstacles, la cause des fonctionnaires. Parce que, sans eux et sans les valeurs qu’ils portent et font vivre, il n’y a pas de service public qui tienne!